Perle
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Perle de traite
- Rassade
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- après 1665 – (Contexte archéologique)
- 2006 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Objets de communication > Moyen d'échange
- Bien archéologique > Objets personnels > Parure
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La perle est un accessoire de parure et provient d'un contexte archéologique qui semble postérieur à 1665. L'objet en verre transparent coloré mesure 0,71 cm de longueur et 0,42 cm de diamètre. La perle est de forme ellipsoïdale et elle est percée d'un petit trou qui la traverse sur le sens de la longueur.
Provenance archéologique :
- BjFj-101 > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 26 > Numéro de catalogue 419
Contexte archéologique :
- Fort
Fonctions / usages :
La perle sert à la parure des personnes, des vêtements et des articles artisanaux fabriqués par les Autochtones. Elle est cousue sur des pièces en cuir, en tissu ou en écorce au moyen de fils en tissu ou de poils de porc-épic. L'objet peut servir de monnaie d'échange lors de la traite des fourrures entre les Français et les Autochtones.
Lieu de production :
- Europe > Italie > Vénétie > Murano
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Étiré
- Poli
- Soufflé
Matériaux :
- Verre - verre de couleur (Transparent vert foncé)
Dimensions :
- Diamètre extérieur : 0,42 centimètre(s)
- Longueur : 0,71 centimètre(s)
Intégrité :
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 11
- Numéro archéologique : BjFj-101-8A26-419
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Cette perle en verre transparent coloré est fabriquée à Murano, en Italie. La surface du verre est altérée, mais la couleur d'origine semble être vert foncé. La perle est de forme ellipsoïdale. L'objet de conception artisanale est percé d'un petit trou qui le traverse sur le sens de la longueur et ses extrémités sont inégales.
L'objet est conçu selon la méthode du verre étiré, qui consiste à étirer une masse de verre en un long tube à l'aide d'une canne à souffler et d'un pontil. Ce tube est ensuite cassé en petits tubes, qui sont à leur tour divisés en plus petits segments. Les perles sont ensuite mises dans un tonneau en fer chauffé, rempli de sable, puis tourné afin d'abraser les arêtes des perles. Pour le polissage, les perles sont mises dans un sac, qui est ensuite secoué par deux hommes. À la fin, les perles sont triées selon leur format, puis enfilées sur des cordelettes.
À cette époque en Amérique du Nord, la perle sert à la parure des personnes, des vêtements et des articles artisanaux fabriqués par les Autochtones. Elle est cousue sur des pièces en cuir, en tissu ou en écorce au moyen de fils en tissu ou de poils de porc-épic. L'objet peut servir de monnaie d'échange lors de la traite des fourrures entre les Français et les Autochtones.
Les perles en verre coloré d'origine européenne s'ajoutent aux perles de « wampum » (coquillage) comme élément décoratif chez les nations autochtones de l'est de l'Amérique. Utilisées tant par les hommes que par les femmes, elles peuvent servir de bijoux lorsqu'elles sont suspendues aux oreilles ou en longs chapelets enroulés autour du cou, des poignets ou au-dessus du coude. Elles sont aussi utilisées pour attacher les cheveux, pour orner les vêtements en peau et en fourrure, et pour parer la partie supérieure des porte-bébés. Les Jésuites donnent également des perles en verre et des bagues en laiton aux enfants et aux adultes autochtones qui savent réciter parfaitement les prières essentielles, afin de les récompenser.
Les quantités de perles apportées par les Français dans la colonie se comptent alors à la livre ou même à la brasse, mesure qui correspond à l'envergure des bras. Tout au long de la période coloniale française, les Français échangent et donnent des perles aux groupes autochtones avec lesquels ils commercent. Lorsqu'elles sont rondes ou ovales, les perles sont désignées par les Français sous le vocable de « grains de rassade ». La France et l'Allemagne produisent aussi des perles au XVIIe siècle, mais dans une mesure moindre que l'Italie.
Cette perle a pu être importée dans la colonie dans une boîte en bois, attachée avec des perles identiques sur des cordelettes d'un peu plus 60 cm de longueur. Chaque boîte de ce type est alors remplie de centaines de cordelettes, chacune garnie de perles d'une même couleur. Les perles peuvent être bleues, blanches, noires, vertes ou rouges.
Cette perle a été mise au jour en 2006 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie. Le contexte archéologique de l'objet semble postérieur à 1665, mais il demeure possible qu'il ait été utilisé à l'époque du fort.
La présence de cette perle en verre sur le site du fort indique qu'elle a pu être apportée sur place par des Français établis ou de passage dans le fort, puis échappée sur le sol ou encore troquée avec des Autochtones de passage.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La perle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été mise au jour sur le site du fort de Ville-Marie.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Ville-Marie
Adresse :
- 350, place Royale
Localisation informelle :
Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Code Borden
BjFj-101 |
Références
Notices bibliographiques :
- BÉLANGER, Christian et Brad LOEWEN. Fouilles archéologiques dans l'îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d'activités 2006. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCCQ/Ville de Montréal/Université de Montréal, 2008. 144 p.
- BRUSETH, James E. et Toni S. TURNER. From a watery grave : the discovery and excavation of La Salle's shipwreck, La Belle. College Station, A&M University Press, 2005. 159 p.
- DESJARDINS, Pauline et Geneviève DUGUAY. Pointe-à-Callière. L'aventure montréalaise. Montréal / Sillery, Vieux-Port de Montréal / Septentrion, 1992. 134 p.
- KARKLINS, Karlis. Les parures de traite chez les peuples autochtones du Canada : un ouvrage de référence. Ottawa, Lieux historiques nationaux, Service des parcs, Environnement Canada, 1992. 255 p.
- KIDD, Kenneth E. La fabrication des perles de verre, du Moyen Âge au début du XIXe siècle. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1979. 116 p.
- LAMOTHE, Francis. La ville aux frontières : les perles de traite à Montréal aux XVIIe et XVIIIe siècles. Université de Montréal, 2006. 124 p.
- WOODWARD, Arthur. Indian trade goods. Oregon Archaeological Society, publication, 2. Portland, Binfords & Mort, 1965. 38 p.