Perle
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Perle de traite
- Rassade
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- après 1643 – avant 1665 (Contexte archéologique)
- 1999 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Objets de communication > Moyen d'échange
- Bien archéologique > Objets personnels > Parure
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La perle est un accessoire de parure et provient d'un contexte archéologique daté entre 1643 et 1665. L'objet en verre opaque coloré rouge mesure 1,2 cm de longueur et 0,3 cm de diamètre. La perle est de forme tubulaire et elle est percée d'un trou qui la traverse sur le sens de la longueur.
Provenance archéologique :
- BjFj-101 > Opération 2 > Sous-opération A > Lot 21 > Numéro de catalogue 451
Contexte archéologique :
- Fort
Fonctions / usages :
La perle sert à la parure des personnes, des vêtements et des articles artisanaux fabriqués par les Autochtones. Elle est cousue sur des pièces en cuir, en tissu ou en écorce au moyen de fils en tissu ou de poils de porc-épic. L'objet peut servir de monnaie d'échange lors de la traite des fourrures entre les Français et les Autochtones.
Lieu de production :
- Europe > Italie > Vénétie > Murano
Technique de fabrication :
- Étiré
- Poli
- Soufflé
Matériaux :
- Verre - verre de couleur (Opaque rouge)
Dimensions :
- Diamètre extérieur : 0,3 centimètre(s)
- Longueur : 1,2 centimètre(s)
Intégrité :
Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 11
- Numéro archéologique : BjFj-101-2A21-451
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Cette perle en verre opaque coloré rouge est fabriquée à Murano, en Italie. Elle est de forme tubulaire. L'objet de conception artisanale est percé d'un trou qui le traverse sur le sens de la longueur et l'une de ses extrémités est cassée inégalement. À l'origine, la longueur totale de cette perle a pu atteindre 5 cm. Cette perle est du type IA1, soit une perle tubulaire rouge, selon la typologie de Francis Lamothe portant sur les perles découvertes sur le site du fort.
La perle est conçue selon la méthode du verre étiré, qui consiste à étirer une masse de verre en un long tube à l'aide d'une canne à souffler et d'un pontil. Ce tube est ensuite cassé en petits tubes, qui sont à leur tour divisés en plus petits segments. Les perles sont ensuite mises dans un tonneau en fer chauffé, rempli de sable, puis tourné afin d'abraser les arêtes des perles. Pour le polissage, les perles sont mises dans un sac, qui est ensuite secoué par deux hommes. À la fin, les perles sont triées selon leur format, puis enfilées sur des cordelettes.
À cette époque en Amérique du Nord, la perle sert à la parure des personnes, des vêtements et des articles artisanaux fabriqués par les Autochtones. Elle est cousue sur des pièces en cuir, en tissu ou en écorce au moyen de fils en tissu ou de poils de porc-épic. L'objet peut servir de moyen d'échange lors de la traite des fourrures entre les Français et les Autochtones.
Les perles en verre coloré d'origine européenne s'ajoutent aux perles de « wampum » (coquillage) comme élément décoratif chez les nations autochtones de l'est de l'Amérique. Utilisées tant par les hommes que par les femmes, elles peuvent servir de bijoux lorsqu'elles sont suspendues aux oreilles ou en longs chapelets enroulés autour du cou, des poignets ou au-dessus du coude. Elles sont aussi utilisées pour attacher les cheveux, pour orner les vêtements en peau et en fourrure, et pour parer la partie supérieure des porte-bébés. Les Jésuites donnent également des perles en verre et des bagues en laiton aux enfants et aux adultes autochtones qui savent réciter parfaitement les prières essentielles, afin de les récompenser. Les perles tubulaires, comme celle-ci, sont particulièrement populaires auprès des tribus iroquoiennes. Elles servent à confectionner des colliers et de grandes plaques qui ornent leur torse.
Les quantités de perles apportées par les Français dans la colonie se comptent alors à la livre ou même à la brasse, mesure qui correspond à l'envergure des bras. Tout au long de la période coloniale française, les Français échangent et donnent des perles aux groupes autochtones avec lesquels ils commercent. Lorsqu'elles sont tubulaires, les perles sont désignées par les Français sous le vocable de « petits canons » ou « tuyaux ». La France et l'Allemagne produisent aussi des perles au XVIIe siècle, mais dans une mesure moindre que l'Italie.
Cette perle a pu être importée dans la colonie dans une boîte en bois, attachée avec des perles identiques sur des cordelettes d'un peu plus 60 cm de longueur. Chaque boîte de ce type est alors remplie de centaines de cordelettes, chacune garnie de perles d'une même couleur. Les perles peuvent être bleues, blanches, noires, vertes ou rouges.
Cette perle a été mise au jour en 1999 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie. La présence de cette perle en verre dans la cour intérieure du fort indique qu'elle a pu être apportée sur place par des Français établis ou de passage dans le fort, puis échappée sur le sol ou encore troquée avec des Autochtones de passage.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La perle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été mise au jour dans la cour intérieure du fort de Ville-Marie.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Ville-Marie
Adresse :
- 350, place Royale
Localisation informelle :
Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Code Borden
BjFj-101 |
Références
Notices bibliographiques :
- BRUSETH, James E. et Toni S. TURNER. From a watery grave : the discovery and excavation of La Salle's shipwreck, La Belle. College Station, A&M University Press, 2005. 159 p.
- DESJARDINS, Pauline et Geneviève DUGUAY. Pointe-à-Callière. L'aventure montréalaise. Montréal / Sillery, Vieux-Port de Montréal / Septentrion, 1992. 134 p.
- KARKLINS, Karlis. Les parures de traite chez les peuples autochtones du Canada : un ouvrage de référence. Ottawa, Lieux historiques nationaux, Service des parcs, Environnement Canada, 1992. 255 p.
- KIDD, Kenneth E. La fabrication des perles de verre, du Moyen Âge au début du XIXe siècle. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1979. 116 p.
- KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.
- LAMOTHE, Francis. La ville aux frontières : les perles de traite à Montréal aux XVIIe et XVIIIe siècles. Université de Montréal, 2006. 124 p.
- Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal. Arrondissement historique du Vieux-Montréal, site archéologique et historique classé « Le lieu de fondation de Montréal », inventaire archéologique du site BjFj-101 (forages et sondage), 214, place D'Youville. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture et des Communications du Québec/Ville de Montréal, 2000. 34 p.
- WOODWARD, Arthur. Indian trade goods. Oregon Archaeological Society, publication, 2. Portland, Binfords & Mort, 1965. 38 p.