Presbytère de Lac-Etchemin

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Figurant parmi les plus vieilles bâtisses de la municipalité, le presbytère de Lac-Etchemin est situé sur une terre de la Fabrique léguée en 1865 par Sir Randolph-Isham Routh à la Corporation épiscopale de Québec.

Plusieurs péripéties ont marqué la construction du presbytère. Le 19 octobre 1889, une requête était faite pour bâtir une église et un presbytère. Le délégué venu sur place, l'abbé D. Lemieux, curé de Sainte-Justine, conseillait alors de construire d'abord un presbytère et de retarder de quelques années la construction de l'église. Or, le révérend Victor-Thomas Lauzé, curé de la paroisse de Sainte-Germaine, avait déjà annoncé à ses paroissiens lors du prône du 6 octobre 1889 avoir cessé de faire signer la pétition en faveur de la construction de l'église, car ce devait être le presbytère qui serait édifié en premier. Ceux-ci croyant que la construction du presbytère en premier était la seule volonté de leur curé, des paroissiens, dont Onésime Laflamme, J. Bégin et N. Ouellet, allèrent jusqu'à formuler des plaintes contre leur curé d'octobre 1889 à février 1890, se rendre à l'archevêché pour protester et même poursuivre le curé pour ne pas avoir fait savoir qu'il avait reçu des ordres en ce sens de la part de l'archevêque. En novembre 1889, l'archevêque ordonna la construction du presbytère en premier, au grand déplaisir des paroissiens qui se sont fait menacer de perdre leur curé s'ils n'obtempéraient pas et de voir leur paroisse retourner au titre de mission desservie par le curé d'une paroisse voisine. Le 29 décembre 1889, trois syndics furent finalement élus pour veiller à la construction du presbytère, soit Onésime Laflamme, Thomas Breton et Louis Jacques, mais ceux-ci s'opposèrent au devis et n'acceptèrent pas l'utilisation du bois de pin de MM. Hall et Price pour finir l'intérieur du presbytère. Ils préféraient l'épinette, plus modeste et moins dispendieuse. Excédé, le curé alla jusqu'à dire qu'il préférait s'en aller plutôt que de vivre avec de pareils paroissiens. Finalement, l'archevêque prit lui-même contact avec les syndics et, en février 1890, après l'élection d'un nouveau syndic, on en vint à une entente pour que le presbytère soit bâti selon les plans. La construction, débutée en 1891, se termina l'année suivante, soit trois ans avant la construction de l'église paroissiale.

Plusieurs travaux s'ensuivirent dans les décennies subséquentes. Lors de la construction de l'aqueduc en septembre 1907, on pensa à installer au presbytère un bain et des cabinets privés à l'eau et, l'année suivante, on renouvela les lambris du presbytère. En 1921, soit trente ans après la construction initiale du presbytère, on procéda à l'agrandissement de celui-ci pour lequel on emprunta 12 000$. Six ans plus tard, on installait une nouvelle technologie dans le presbytère, mais également dans toutes les bâtisses de la Fabrique : l'électricité, contrat qui fut accordé à Gérard Cloutier au coût de 880$. Cependant, les plus grosses réparations survinrent au cours de la décennie 1980. En 1980, les paroissiens eurent à prendre la décision à savoir si le presbytère presque centenaire devait être réparé ou reconstruit en entier. Ils optèrent finalement pour la rénovation, mais c'est à cette époque que le presbytère vit son balcon en façade de même que sa galerie qui longeait la résidence sur trois faces être démolis. À l'intérieur, on a cependant conservé les très belles boiseries originales. Finalement, en 2014, on procéda à la modification du système de chauffage du presbytère, passant d'un système à l'huile à un système de chauffage aux granules de bois à des fins d'économie et de réduction des gaz à effet de serre.

Au cours de son histoire, le presbytère cumula d'autres fonctions dont celle d'accueillir le bureau de la Caisse populaire Desjardins de sa création, en 1912, jusqu'en 1917.

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