Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

207, rue du Prince

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Sorel-Tracy

Date :

  • vers 1846 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le 207, rue du Prince est une résidence unifamiliale érigée vers 1846. Bien assise au sol, la maison possède un modeste plan rectangulaire coiffé d'un toit à deux versants recouvert de tôle à baguettes. Une rallonge perpendiculaire est perceptible vers l'arrière sur le côté gauche. Une annexe en bois est érigée à la jonction des deux volumes. Les façades du volume principal sont composées de brique structurale peinte reposant sur une fondation en brique. Le toit sans lucarne est percé par des cheminées à chaque extrémité du faîte. L'accès à l'entrée se fait par une galerie protégée par le larmier légèrement recourbé de la toiture qui longe toute la façade principale qui est composée avec symétrie : la porte au centre avec une fenêtre de part et d'autre. Toutes les fenêtres sont rectangulaires à guillotine en bois à petits carreaux. L'ornementation est composée de retours de boiseries décoratives au niveau de la galerie et de volets aux fenêtres. Cette maison est implantée près de la voie publique sur un coin de rue, sur un grand terrain qui comporte quelques bâtiments secondaires, donc une remise ancienne également construite en brique.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Informations historiques

La maison située au 207, rue du Prince, à l'intersection de la rue Victoria, daterait du milieu du 19e siècle et serait la première construction à être bâtie sur ce site. La résidence aurait été érigée certainement entre 1846 et 1856, et fort probablement vers 1846 alors que le couple formé de William Hunter et Margaret Henderson se porte acquéreur du terrain en vue de se construire une habitation. Cette date de construction concerne le corps principal du bâtiment donnant sur la rue du Prince. L'annexe arrière, qui donne au plan du bâtiment une forme en « L », a été ajoutée plus tard à une date indéterminée, possiblement dans les années 1870. Plusieurs indices d'ordre constructif témoignent de la construction plus tardive de cette annexe. Quant au bâtiment secondaire en brique, il serait très ancien et pourrait dater de la même période que la construction originelle de la maison, soit peu avant 1850 considérant qu'on y retrouve les mêmes procédés constructifs. La mention d'une laiterie dans un testament de 1856 pourrait correspondre à ce bâtiment.

Tous les propriétaires qui se sont succédé sont connus. En 1837, John Kent Welles est propriétaire de la terre sur laquelle est aujourd'hui construite la maison. Alors sans bâtisse, le lot 491 est concédé à Samuel Bennett et Mary Beatty, devant le notaire Henry Crébassa, le 28 octobre 1837, soit quelques jours avant que la Rébellion des Patriotes de 1837-1838 n'éclate. Samuel Bennett vend une partie de son lot le 27 janvier 1846 à l'ingénieur William Hunter et sa femme Margaret Henderson, originaires de Mascouche. Il s'agit d'un terrain qui allait devenir le lot 1138. L'acte de vente ne fait mention d'aucune bâtisse. Au décès de William Hunter, le 30 juillet 1854 à l'âge de 60 ans, sa veuve Margaret Henderson hérite de ses biens, dont la partie du lot 491 acquis en 1846. On ignore si un bâtiment y est alors construit. Le 18 mai 1856, Margaret Henderson fait rédiger son testament, qui ne sera enregistré que le 28 février 1868 par le notaire John George Crébassa. Elle y fait la donation de tous ses biens à James Henderson Hunter, parmi lesquels on retrouve la mention d'un cottage en brique, d'une laiterie et d'autres bâtisses qui ne sont pas décrits davantage. Nous pouvons donc en déduire que c'est le couple Hunter-Henderson qui a fait ériger la maison actuelle entre 1846 et 1856, probablement peu de temps après l'acquisition du terrain en 1846.

Entre 1866 et 1871, la maison est habitée par James Henderson Hunter, à la suite du décès de sa mère survenu vers 1866. Considérant que le testament de cette dernière n'a été enregistré qu'en 1868, on présume que c'est à ce moment qu'il est devenu officiellement propriétaire. Vers 1871, Agenor Stephen, marié le 18 février 1862 à Christina Rowse, devient propriétaire de la maison. Le lot 1138 est créé à la suite de l'adoption du nouveau cadastre de 1878. Agenor Stephen décède vers 1891. À la suite du décès de son époux, Christina Rowse hérite de la propriété. Elle se remarie à Charles Edward Auguste Johnston le 20 décembre 1892. Les membres du couple Rowse-Johnston, qui n'ont pas eu d'enfants ensemble, meurent tous deux en 1925, à deux mois d'intervalle. La fille d'Agenor Stephen et de Christina Rowse, May Elisabeth Stephen, mariée à John Saxton Campbell Sheppard, hérite de la propriété à la mort de sa mère. Elle ne semble pas habiter la maison et la revend l'année suivante. May Elisabeth Stephen Saxton Campbell Sheppard vend par procuration la maison, la remise et les autres bâtisses à Denis Lemoine et Pamelia Péloquin, le 17 juin 1926. C'est la première fois que la propriété passe entre les mains de francophones. Denis Lemoine décède le 16 juin 1965 et Parmelia Péloquin rend l'âme le 7 novembre 1969.

Haut de la page

Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
    Ville de Sorel-Tracy


  • Le 207, rue du Prince présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette maison traditionnelle est une construction très ancienne pour la ville de Sorel-Tracy. Construite au milieu du 19e siècle, vraisemblablement vers 1846, cette maison se démarque vraiment à cet égard et compte parmi les plus anciens bâtiments de la ville. De 1846 à 1926, la maison a été habitée successivement par plusieurs membres de la communauté anglophone de Sorel. Par la suite, deux familles francophones se sont succédé, les Lemoine et les Mongeau. Pendant plus de 160 ans, la maison a donc été habitée de façon continue. Elle est aujourd'hui la propriété de la Ville de Sorel-Tracy.

    Le 207, rue du Prince présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Quoique modeste, cette maison est représentative du modèle de la maison traditionnelle québécoise d'inspiration néoclassique qui a dominé les paysages québécois durant tout le 19e siècle. Parmi ses caractéristiques qui la rattachent à ce courant stylistique, notons son plan rectangulaire et compact, sa toiture en pente à deux versants, sa galerie avant protégée par le prolongement du toit principal et la symétrie dans l'organisation des ouvertures et des cheminées. L'influence néoclassique anglaise se remarque quant à elle, en plus de la composition symétrique, dans l'utilisation de la brique d'argile, de fenêtres à guillotine à carreaux et la décoration pittoresque de la galerie avant. Le fait que les propriétaires constructeurs étaient d'origine britannique et qu'une briqueterie locale était en mesure de fournir de la brique a aussi influencé l'architecture de la demeure qui a conservé un bon état d'authenticité.

    Source : Ville de Sorel-Tracy, 2014

    Haut de la page

    Emplacement

    Region administrative :

    • Montérégie

    MRC :

    • Pierre-De Saurel

    Municipalité :

    • Sorel-Tracy

    Adresse :

    • 207, rue du Prince

    Haut de la page

    Références

    Notices bibliographiques :

    • BÉLIVEAU, Isabelle. Inventaire du patrimoine bâti de Sorel-Tracy. s.l. Société historique Pierre-De Saurel Inc., 2005. s.p.

    Multimédias disponibles en ligne :

    Haut de la page

    Gouvernement du Québec

    © Gouvernement du Québec, 2013