Ensemble de l'Anse-Mercier

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

Important site de villégiature comprenant plusieurs chalets d'époque, l'anse Mercier Ce site a d'abord été un domaine seigneurial. Déjà entre 1672 et 1674, le seigneur Olivier Morel y fait construire manoir, grange et moulin à vent. Officier dans l'armée française, il commande une compagnie qu'il joint à celles du Régiment Carigan-Sallières en 1665. Démobilisés en 1668, des soldats sont recrutés comme colons. Plusieurs épousent des Filles du Roy et s'établissent à Saint-Michel. Bien que seigneur de La Durantaye, Olivier Morel vit à Québec. Tenu de faire tenir « feu et lieu » dans sa seigneurie, il engage des fermiers pour mettre sa terre domaniale en valeur et la maison qui lui sert de manoir lorsqu'il vient dans sa seigneurie à bord de son voilier se situe vraisemblablement à l'emplacement de la ferme Corriveau au 235 Route 132. Opéré alors par le meunier Pierre Clément, le moulin à vent aurait quant à lui été construit en bordure du fleuve sur une pointe de roche qu'on nomme Pointe-du-Moulin. Appelée aussi Pointe à l'ardoise, elle porte maintenant le nom de Pointe Labrecque en souvenir d'une famille de pêcheurs établie là qui, de 1900 à 1974, vit d'une pêche à fascine dressée à l'anse de Saint-Vallier, jusqu'à la disparition du Bar rayé, puis de l'Esturgeon et enfin, de l'Anguille vers 1965.

En 1713, Monseigneur de Saint-Vallier scinde la paroisse Saint-Michel et crée deux paroisses dans la seigneurie La Durantaye, divisées par la rivière Boyer. Les paroissiens de Saint-Michel situés à l'est de la rivière deviennent paroissiens de Saint-Philippe et Saint-Jacques.

À sa retraite de la vie active, Olivier Morel vend sa maison de Québec et vient s'installer dans l'anse. En 1716, il lègue à son fils aîné cette partie de la seigneurie qui comprend la totalité du domaine situé de part et d'autre de la rivière Boyer à son embouchure au fleuve. En 1720, Louis-Joseph Morel vend son fief aux Mères Hospitalières de l'Hôpital Général de Québec qui deviennent à leur tour seigneur des lieux. Les Mères continuent d'engager des métayers pour mettre la terre de l'anse en valeur et les produits de la ferme sont expédiés par bateau à l'Hôpital Général de Québec.

En 1767, pour payer les nombreuses dépenses occasionnées par la guerre de Conquête, les Mères Hospitalières sont forcées de vendre la seigneurie Saint-Vallier à leur principal créancier soit François Tarieu de Lanaudière, un des fils de Madeleine de Verchères. Le domaine est démantelé et la terre de l'anse devient censive. Lorsque vient le temps de remplacer la seigneurie par une municipalité de paroisse en 1845 on utilise par erreur la frontière seigneuriale de Pointe Saint-Michel pour délimiter le territoire municipal, excluant de facto l'anse Mercier. L'erreur est corrigée en 1974. La municipalité adopte enfin la frontière paroissiale de la rivière Boyer et du coup l'anse Mercier réintègre Saint-Michel.

Constructeur de pont et de quai, le cultivateur Joseph Mercier acquiert la propriété en 1880 et donne son nom au site. Un chalet familial y est construit vers 1919, mais c'est en 1930 qu'il divise l'ancien domaine en lots pour accommoder les vacanciers. On y retrouve aujourd'hui trois rues : chemin de l'Anse-Mercier, rue Lachance et chemin de la Voile. Cette dernière voie ne fait pas partie à proprement parler du secteur géographique de l'anse Mercier, car elle dessert le sud-est de la pointe Labrecque. Des chalets de villégiature y ont été construits dès 1919. Ces bâtiments occupent en général de vastes terrains boisés qui offrent une vue magnifique sur le fleuve Saint-Laurent, en direction est. Habituellement utilisés en période estivale, plusieurs de ces habitations ont été converties en résidences permanentes, conservant souvent leurs caractéristiques originales : grandes galeries ouvertes sur le fleuve avec pare-soleil, fenestration abondante, toit à deux versants plats à faible pente, intégration parfaite à l'environnement, absence de sous-sol.

Haut de la page

Haut de la page