Cénacle Saint-Pierre

Le Cénacle Saint-Pierre est un bâtiment institutionnel édifié en 1949. Son plan se compose d'un corps de bâtiment principal à toit plat disposé en avancée par rapport à deux ailes plus basses terminées par deux légères saillies. Le soubassement de pierre de taille est surmonté d'un corps de logis dépouillé recouvert de brique rouge et terminé par une corniche très fine. La décoration se concentre sur l'avancée centrale qui comprend, entre autres éléments, un escalier monumental et des insertions de pierre en forme de croix grecques. Les ailes sont ponctuées de piliers de pierre qui leur confèrent du rythme. Le bâtiment est implanté sur un vaste terrain aménagé face au lac Saint-Pierre, dans le secteur de Pointe-du-Lac, à Trois-Rivières.

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Inventorié	--

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À partir des années 1870, cinq communautés religieuses s'installent à la pointe du lac Saint-Pierre. Elles inaugurent plusieurs institutions destinées soit à l'enseignement, soit à l'accueil des religieux qui peuvent ainsi profiter d'un lieu de repos dans un environnement agréable où continuer leur apostolat.

Les Soeurs de la Charité d'Ottawa, ou les Soeurs Grises de la Croix, constituent la première communauté à arriver à Pointe-du-Lac en 1878. Elles utilisent le couvent qui leur est offert pour ouvrir un pensionnat et une école. Les Frères de l'Instruction chrétienne ouvrent également une importante maison d'enseignement dans le noyau villageois en 1911. L'année suivante, les Soeurs dominicaines du Rosaire établissent une maison à proximité des Frères pour qui elles oeuvrent.

La communauté religieuse des Pères de la Fraternité Sacerdotale est fondée en 1901 en France par le père Eugène Prévost (1860-1946), originaire du Québec. Elle devient la quatrième communauté religieuse de la municipalité de Pointe-du-Lac lorsqu'elle achète, en 1929, une propriété qui devient le Cénacle Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus. L'année suivante, le bâtiment est agrandi d'un édifice de deux étages conçu pour héberger des prêtres à la retraite. Par la suite, la communauté fait l'acquisition des terrains adjacents afin de profiter d'espaces tranquilles et de construire, ultérieurement, d'autres bâtiments. Le Cénacle Saint-Pierre y est édifié en 1949 afin d'accueillir les prêtres retraités ou malades. Il compte trente-quatre chambres, six vérandas, des salles de repos et le terrain est sillonné de nombreux sentiers.

En 1965, à la suite de difficultés financières, le Cénacle Saint-Pierre et la Maison Béthanie sont vendus aux Soeurs de la Charité d'Ottawa. En 2002, la municipalité de Pointe-du-Lac est incorporée à la grande Ville de Trois-Rivières.

En 2006, les Soeurs vendent leurs propriétés à Jean-Guy Pronovost, un promoteur privé. Selon un bail signé, les prêtres continuent d'y résider et d'y poursuivre leur mission de prière au moins jusqu'en 2011.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale du Cénacle Saint-Pierre repose notamment sur son intérêt historique. L'édifice évoque la présence à Pointe-du-Lac de plusieurs communautés religieuses qui ont contribué au développement de la municipalité. À partir des années 1870, cinq communautés religieuses s'installent à la pointe du lac Saint-Pierre. Elles mettent sur pied plusieurs institutions destinées à l'enseignement ou au repos des religieux. Les Pères de la Fraternité Sacerdotale constituent la quatrième communauté religieuse à s'installer à Pointe-du-Lac. En 1929, le père Eugène Prévost (1860-1946), fondateur de la congrégation, achète une propriété et ouvre le Cénacle Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus qui est agrandi l'année suivante. Au fil des années, la communauté fait l'acquisition des terrains adjacents et le Cénacle Saint-Pierre est construit en 1949 afin d'accueillir les prêtres retraités ou malades. Les communautés religieuses ont grandement participé au paysage bâti de Pointe-du-Lac ainsi qu'à son épanouissement et à son rayonnement en instaurant la construction de plusieurs bâtiments d'importance, dont le Cénacle Saint-Pierre.

La valeur patrimoniale du Cénacle Saint-Pierre réside aussi dans son architecture. Elle témoigne de la coexistence de deux typologies formelles dans la construction institutionnelle des années 1950 au Québec, à savoir l'architecture moderne et l'architecture de l'École des Beaux-Arts. À cette époque, certains éléments traditionnels résistent encore au modernisme qui renonce à toutes formes héritées du passé. L'architecture moderne fera disparaître les principes de composition propres à l'École des Beaux-Arts en préférant la fonction du bâtiment à sa forme. Dans le cas du Cénacle Saint-Pierre, l'édifice possède, d'une part, un plan et une composition des élévations qui s'inscrivent dans la tradition et, d'autre part, des éléments de modernité dont l'ossature d'acier, la toiture plate et le dépouillement des surfaces. Ayant subi peu de transformations, le Cénacle Saint-Pierre profite d'un excellent état d'authenticité. Par ailleurs, le bâtiment est l'oeuvre de l'architecte Jean-Louis Caron (1913-1983), membre de la célèbre dynastie d'architectes. Caron est un acteur notable de l'architecture religieuse moderne à Trois-Rivières. Il termine ses études à l'École des Beaux-Arts de Montréal en 1942, puis il poursuit la tradition de la famille qui oeuvre dans l'architecture religieuse et institutionnelle depuis le milieu du XIXe siècle.

La valeur patrimoniale du Cénacle Saint-Pierre tient aussi à son implantation. Le bâtiment est situé face au lac Saint-Pierre, sur un grand terrain verdoyant en retrait de la rue Notre-Dame Ouest. De plus, il se trouve à proximité de la Maison Béthanie et de l'ancien couvent des Soeurs Oblates de Béthanie, bâtiments érigés par des communautés religieuses de Pointe-du-Lac. Il est également établi près du coeur de la municipalité ainsi que de son noyau historique et religieux ancien comprenant notamment l'église de Notre-Dame-de-la-Visitation, le presbytère et le site historique du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour, classé en 1975. Le terrain de la communauté des Pères de la Fraternité Sacerdotale n'a pas été morcelé.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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