Richard, Maurice
Type :
Personne (Homme)
Autre(s) nom(s) :
- La Comète
- Le Rocket
- Richard, Joseph-Henri-Maurice
Date :
- 1921‑08‑04 – 2000‑05‑27
Occupation :
- Athlète / joueur
Patrimoine immobilier associé (2)
- Statue de Maurice Richard - Représentation iconographique
- Monument de Maurice "Rocket" Richard - Représentation iconographique
Groupes associés (1)
- Les Canadiens de Montréal (1909 – ) - Affiliation professionnelle
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Désignation | Personnage historique | Ministre de la Culture et des Communications | 2025-05-25 |
Inventorié | -- | ||
Synthèse
Né le 4 août 1921 à Montréal, Maurice Richard est le fils d'Onésime Richard, ouvrier, et d'Alice Laramée.
Il grandit dans le quartier de Bordeaux, à Montréal, et s'adonne au hockey, mais aussi au baseball et à la boxe.
De 1938 à 1940, il porte les couleurs des Maple Leafs de Verdun dans le hockey junior puis senior. En 1940, il joint les Canadiens seniors de Montréal de la Ligue de hockey senior du Québec. Il joue deux saisons pour cette formation, mais dispute peu de matchs en raison de blessures.
En 1942, Maurice Richard paraphe son premier contrat professionnel avec les Canadiens de Montréal. Une nouvelle blessure à une jambe met cependant fin à sa saison recrue, après seulement 16 parties.
Richard s'impose pendant la saison de 1943-1944. Il compte 32 buts au cours de la saison régulière et en ajoute 12 dans les séries éliminatoires, aidant les Canadiens à remporter une première Coupe Stanley depuis 1931. Le 23 mars 1944, pendant un match de demi-finale contre Toronto, il marque les 5 buts de son équipe dans une victoire de 5 à 1. On lui décerne alors les trois étoiles de la partie.
Pendant la saison de 1944-1945, Richard secoue le monde du hockey en devenant le premier joueur à marquer 50 buts en une saison, un exploit réussit en 50 parties. Il marque d'ailleurs 5 de ces buts dans une victoire de 9 à 1 des Canadiens contre Détroit, le 28 décembre 1944. Richard avait pourtant déménagé les meubles et les effets de sa famille pendant la journée.
Au cours de la saison suivante, Richard marque plusieurs buts victorieux, notamment pendant les séries éliminatoires, permettant aux Canadiens de remporter une nouvelle Coupe Stanley. En 1946-1947, on lui remet le trophée Hart, grâce à ses 45 buts. Maurice Richard est alors reconnu comme le meilleur joueur de la LNH, ce qui nourrit la fierté des amateurs de hockey de Montréal et de la population du Québec.
À la fin des années 1940, les Canadiens connaissent moins de succès en raison de rivalités intenses avec les équipes de Toronto et de Détroit. Pour sa part, Maurice Richard subit de nouvelles blessures qui le forcent à s'absenter plus fréquemment.
Les Canadiens reviennent toutefois en force dans les années 1950 et participent à toutes les finales. Sur le plan individuel, Richard continue de réaliser des exploits qui contribuent à l'édification de sa légende. Le 8 avril 1952, il marque le but gagnant de la demi-finale contre Boston, qui est dès lors reconnu comme le plus sensationnel de l'histoire de la LNH.
Au début de la décennie, Richard se frotte occasionnellement au bureau de direction de la LNH et à son président, Clarence Campbell. Cette confrontation atteint son apogée en 1955. Pendant une empoignade survenue dans une partie disputée à Boston, Richard malmène un arbitre. Le président suspend la vedette des pour le reste de la saison et l'ensemble des séries éliminatoires. À l'occasion du match suivant, le 17 mars au Forum, des amateurs s'en prennent à Campbell, et la grogne se transporte dans les rues environnantes. C'est l'émeute Richard, qui passera à l'histoire.
À charge de revanche, Richard et les Canadiens dominent la LNH pendant les 5 saisons suivantes. Ils remportent 5 coupes Stanley consécutives, donnant naissance à la première dynastie de l'histoire de la LNH. Bien que les blessures et l'âge commencent à le ralentir, le Rocket continue de contribuer aux succès de son équipe.
Maurice Richard se retire du hockey professionnel le 15 septembre 1960, mais continue de participer à des matchs d'exhibition et à des événements promotionnels. Il prête son nom à des publicités et exploite des commerces. En 1972, il est brièvement le premier instructeur chef des Nordiques de Québec, dans l'Association mondiale de hockey.
Il est décédé à Montréal, le 27 mai 2000. Il est inhumé au cimetière Notre Dame des Neiges.
Il avait épousé à Montréal, le 12 septembre 1942, Lucille Norchet, fille de Lucien Norchet et de Léona Bertrand.
Intérêt patrimonial
Ce personnage historique a été désigné pour les motifs suivants:
« Maurice Richard est l'une des plus grandes figures de l'histoire du hockey sur glace. Joueur de grand talent, il s'est distingué par sa ténacité, son désir de vaincre, son jeu intense, ses aptitudes à marquer des buts et sa rapidité d'exécution, d'où son surnom de « Rocket ». Pendant ses 18 saisons dans la Ligue nationale de hockey (LNH), toutes disputées avec les Canadiens de Montréal, il a participé à la conquête de 8 coupes Stanley et a dominé le palmarès des buteurs à 5 reprises. Il est aussi devenu, en 1944-1945, le premier joueur de la LNH à atteindre le plateau des 50 buts en une saison; un exploit d'autant plus remarquable qu'il a été réalisé en 50 parties. Encore aujourd'hui, il est le meilleur buteur de l'histoire des Canadiens, tant en saison régulière qu'en séries éliminatoires. Pour honorer le meilleur buteur de la saison, la LNH remet depuis 1998 un trophée portant le nom de Maurice Richard.
Au-delà de ses prouesses sportives, Maurice Richard a incarné la fierté et les aspirations de la population canadienne-française. Par l'entremise du joueur de hockey, cette population a eu le sentiment qu'elle pouvait enfin remporter des victoires. En contrepartie, elle ressentait chacun des coups donnés au Rocket comme des coups contre elle-même. Ce sentiment a culminé pendant l'émeute du 17 mars 1955, qui a été déclenchée en réaction à l'imposition à Richard d'une suspension considérée injuste. Cette émeute a d'ailleurs été interprétée par certains comme un prélude au bouillonnement de la Révolution tranquille. Le joueur de hockey a conservé ce statut de héros à la suite de sa retraite, puis de son décès. Véritable légende du hockey, Maurice Richard est devenu l'un des symboles de l'identité québécoise. »
Références
Notices bibliographiques :
- BRANCHU, Marc. « Maurice Richard ». s.a. Biographies de grands hockeyeurs / Hockey sur glace [En ligne]. http://www.hockeyarchives.info/biographies/richard.htm
- CARRIER, Roch. Le Rocket. Montréal, Stanké, 2000. 271 p.
- DAOUST, Paul. Maurice Richard, le mythe québécois aux 626 rondelles. Notre-Dame-des-Neiges, Québec, Éditions Trois-Pistoles, 2006. 301 p.
- DUMAS, Alexandre et Suzanne LABERGE. « L'affaire Richard/Campbell : un catalyseur de l'affirmation des Canadiens français ». Bulletin d'histoire politique. Vol. 11, no 2 (2003), p. 30-44.
- MARSH, James H. « Maurice « Rocket » Richard ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/maurice-rocket-richard
- MELANÇON, Benoît. Les yeux de Maurice Richard : une histoire culturelle. Montréal, Fides, 2008. 312 p.
- MELANÇON, Benoît. « Maurice Richard, 2e partie : le mythe ». s.a. Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française [En ligne]. http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-194/Maurice_Richard,_le_mythe.html
- PELLERIN, Jean-Marie. Maurice Richard, l'idole d'un peuple. Montréal, Éditions Trustar, 1998. 570 p.
- PERRONE, Julie. « Maurice Richard, 1ere partie : le hockeyeur ». s.a. Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française [En ligne]. http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-195/Maurice_Richard,_1%C3%A8re_partie:_le_hockeyeur.html
- REPENTINY, Alain de. Maurice Richard. Montréal, La Presse, 2005. 126 p.
- VIGNEAULT, Michel. « Richard, Maurice ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/