Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Ski alpin

Type :

Patrimoine immatériel

Région administrative :

  • Laurentides

Vitalité :

  • Vivant

Type d'élément :

  • Pratique

Éléments associés

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Description

Remonter sans cesse les pentes n'était pas un exercice de tout repos. « Trente minutes d'efforts pour trois minutes de plaisir ». Pour faciliter la montée sans dépenser trop d'énergie, deux patenteux, Moïse Paquette, un garagiste de Sainte-Agathe-des-Monts et Alex Foster, un champion de ski, inventent presque simultanément au début des années 1930 une remontée mécanique. Désigné sous le nom de remontée à câble, le procédé est simple : le skieur s'agrippe à un câble de chanvre sans fin qui s'enroule au sommet de la pente à une jante de roue fixée à un poteau. Au pied de la pente, le câble est enroulé autour de la jante de la roue arrière d'un véhicule dont le moteur actionne l'ensemble du mécanisme. L'invention de Paquette et de Foster a littéralement transformé la pratique du ski. Dorénavant, on distingue le ski alpin de fond du ski de fond.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Historique

L'invention du remonte-pente fait boule de neige. Bientôt, on retrouve sur le territoire des municipalités des Laurentides au moins une colline pourvue d'une remontée mécanique au pied de laquelle se trouvent un stationnement, un chalet doté d'un restaurant et quelques fois d'un bar. Quant aux hôteliers, ils ne tardent pas à installer à proximité de leur établissement la patente dite de Paquette ou de Foster. Le chercheur Pierre Dumas a répertorié au Québec 458 sites de ski alpin dont, environ 200 dans la région des Laurentides. La plupart ont été en activité pour une période plus ou moins longue entre 1930 et 2024.

L'invention de Paquette et de Foster ouvre la voie à la mécanisation de la pratique du ski. Le remonte-pente n'en finit plus de se perfectionner. En 1934, Fred Pabst, un brasseur de bière de la Nouvelle-Angleterre installe au pied de la côte Big Hill (future côte 70), à Saint-Sauveur, un premier remonte-pente fixe et permanent. Dès 1936, Émile Cochand met en opération à Sainte-Marguerite un téléski en J (J-Bar) actionné par un câble d'acier. C'est le premier du genre au Canada. Trois ans plus tard, on retrouve au Mont-Tremblant un télésiège (une chaise) actionné par un moteur électrique. Quelques années plus tard, une arbalète (T-Bar) importée d'Autriche est mise en service à Saint-Sauveur. Au fil des ans, le remonte-pente devient de plus en plus rapide et facile à emprunter. De nos jours, les chaises à trois ou à quatre places dont certaines sont débrayables, ainsi que les gondoles, ont succédé au câble et… aux vêtements râpés.

L'aménagement d'une station de ski devient de plus en plus complexe et onéreux. Plusieurs progrès techniques dont la fabrication de la neige artificielle, l'éclairage des pistes en soirée ainsi que les dameuses font augmenter considérablement les frais d'exploitation. Peu à peu, les petits centres cessent d'exploiter leurs pentes. Tant et si bien que, de ces centres ayant été en activité dans les Laurentides, il n'en reste plus qu'une vingtaine, dont deux principaux : le Mont-Saint-Sauveur et la Station internationale du Mont-Tremblant.

La pratique des sports d'hiver dans les Laurentides ne s'est pas limitée au ski de fond et au ski alpin. On a vu apparaître le ski acrobatique (bosses, sauts et ballet); les skis ont été adaptés aux personnes handicapées (entre autres non-voyants ou paraplégiques); la planche à neige a été popularisée, le ski-joring, le télémark et le ski hors-piste sont revenus à la mode; la motoneige a envahi les pistes; la glissade et le patinage ont recruté de nouveaux adeptes. Bref, on a appris à vivre non seulement en hiver, mais aussi avec l'hiver et de l'hiver.

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Contexte

Que de chemin parcouru depuis l'arrivée des premiers colons dans les Laurentides il y a près de deux siècles! D'une société à vocation forestière et agricole, les Laurentides demeurent certes une région dont le développement est partiellement axé sur l'exploitation de la forêt, mais elle se double d'une vocation récréotouristique sous le signe du plein air. Le train qui, en plus de relier les Laurentides à la vallée du Saint-Laurent, a ouvert cette région à des milliers d'amateurs de sports d'hiver. La pratique du ski alpin revêt une valeur identitaire en vertu de son importance dans l'industrie touristique, de l'évocation des montagnes et paysages laurentiens et de son apport à la vie sociale, économique et politique des Laurentides. Le ski présente également un intérêt par son association à certaines figures. Le Temple de la renommée du ski canadien a, entre autres, intronisé Herman « Jackrabbit » Smith-Johannsen, pionnier du ski de fond en Amérique du Nord, et Lucile Wheeler, première Canadienne à remporter une médaille aux Jeux olympiques, à Cortina en Italie (1956) sans mentionner plusieurs autres athlètes, entraineurs et développeurs. Tant et si bien que le ski identifie la région des Laurentides en la qualifiant de Berceau du ski au Canada.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

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Références

Notices bibliographiques :

  • BALLU, Yves. L'hiver de glisse et de glace. Paris, Gallimard, 1991. s.p.
  • CHABOT, Denis. « Les Laurentides, berceau du ski : la rencontre de deux mondes ». Histoire Québec. Vol. 13, no 1 (2007), p. 21-27.
  • LAURIN, Serge. Sainte-Agathe-des-Monts : un siècle et demi d'histoire. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2002. 336 p.
  • Musée du ski des Laurentides. Temple de la renommée du ski [En Ligne]. http://www.museeduskideslaurentides.com
  • Musée virtuel du Canada. Histoires de chez nous. L'histoire du ski dans les Laurentides [En Ligne]. http://www.museevirtuel.ca/virtual-exhibits/exhibit/lhistoire-du-ski-dans-les-laurentides/
  • SHAW, Murray. Ski alpin. L'Encyclopédie canadienne [En Ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/fr/article/skiing-alpine/
  • SOUCY, Danielle. Des traces dans la neige : cent ans de ski au Québec. Montréal, Éditions La Presse, 2009. 256 p.
  • Ville de Sainte-Agathe-des-Monts. À propos de Sainte-Agathe-des-Monts. Histoire [En Ligne]. www.ville.sainte-agathe-des-monts.qc.ca/fr/ville-histoire.php

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