Tuile à toiture
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Tuile à couverture
- Tuile canal
- Tuile romaine
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1580 – 1630 (Contexte archéologique)
- 1993 (Découverte)
Classification :
- Bien archéologique > Structures > Élément de bâtiment
Patrimoine mobilier associé (1)
Inventaires associés (1)
Description
La tuile à toiture en terre cuite sert au recouvrement d'une toiture. Elle est vraisemblablement fabriquée dans une province basque de l'Espagne, entre le XVIe et le XVIIe siècle. De forme demi-tronconique, elle est composée de trois fragments recollés. Elle mesure 26,2 cm de longueur, 19,2 cm de largeur maximale. Sa hauteur varie entre 5,5 et 6,4 cm et son épaisseur, entre 1,5 et 2,1 cm.
Provenance archéologique :
- DbEi-5 > Opération 4 > Sous-opération P > Lot 4 > Numéro de catalogue 24
Site de provenance :
- Site archéologique des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave
Culture :
- Basques
Contexte archéologique :
- Bâtiment
Fonctions / usages :
La tuile à toiture est un élément de bâtiment servant à couvrir une toiture. Placées en deux couches composées de rangées superposées, d'abord inversées et ensuite à l'endroit, elles offrent une couverture étanche de la toiture. Elles peuvent aussi avoir servi à construire des canalisations pour drainer le terrain et avoir été utilisées comme lest sur les navires.
Lieu de production :
- Europe > Espagne > Pays basque
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Cuit
- Lissé
- Moulé
- Séché
Matériaux :
- Céramique - terre cuite grossière (commune) (Sans glaçure)
Dimensions :
- Épaisseur (Mesurée / subsistant) : entre 1,5 et 2,1 centimètre(s)
- Hauteur (Mesurée / subsistant) : entre 5,5 et 6,4 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / subsistant) : 19,2 centimètre(s)
- Longueur (Mesurée / subsistant) : 26,2 centimètre(s)
Intégrité :
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
3
Numéro de l'objet :
- CARQ : 15
- Numéro archéologique : DbEi-5-4P4-24
Discipline :
- Archéologie historique
Altérations :
-
• Tache (Cause inconnue) : Partout sur l'objet
Une grande partie de la surface de la tuile est tachetée brun, à la suite de son utilisation ou de son séjour dans le sol.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Partie d'un objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2008-07-10 |
Informations historiques
La tuile à toiture a fort probablement été fabriquée dans un atelier d'une des provinces basques situées en Espagne, soit le Guipuscoa, l'Alava, la Biscaye ou la Navarre. Datée entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle environ, elle est faite en terre cuite très grossière composée d'argile rouge. Sa fabrication se fait par moulage en deux temps : dans un premier temps, l'argile est pressée dans un cadrage en bois lui donnant une forme plate trapézoïdale et sa surface est lissée avec un outil. Ensuite, cette préforme partiellement séchée est posée sur un moule de forme tronconique pour lui donner sa forme arrondie finale. Ces tuiles sont séchées côte à côte, leur orientation étant alternée de façon à garder leur forme. Une fois cuites, elles sont prêtes pour le marché de la construction.
Les affréteurs des baleiniers basques achètent des lots de tuiles à toiture comme celle-ci afin de fournir aux pêcheurs des matériaux de construction pour leurs abris et cabanes nécessaires sur les lieux de pêche outre-mer. Une fois chargées sur le navire, ces tuiles très lourdes peuvent servir de lest, réduisant ainsi la quantité de pierres nécessaires pour le voyage de départ.
Sur les lieux de pêche, comme sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave, les tuiles sont transportées à terre pour couvrir les diverses constructions des pêcheurs, comme les fours pour fondre la graisse de baleine, les ateliers de travail ou les abris à caractère domestique. Une fois que la structure du toit est couverte de planches, les tuiles sont posées en deux couches. La première couche est placée en sens inverse, les rangées se chevauchant pour que l'eau de pluie puisse s'écouler au-delà du rebord du toit. Ensuite, la deuxième couche est placée à l'endroit, chevauchant également les rangées ainsi que les joints entre les tuiles de la première couche, afin de rendre la toiture étanche et de faire évacuer toute l'eau reçue par le toit. Posées habituellement sur une toiture de faible inclinaison, les tuiles n'ont besoin d'aucun moyen de fixation, puisque leur poids les maintient en place.
Dans les stations baleinières basques, les tuiles à toiture rouges sont omniprésentes et sont devenues un véritable marqueur de la présence d'une station baleinière basque, puisqu'aucun autre groupe de pêcheurs ou de colonisateurs ne semble avoir apporté ce type de matériau sur le territoire québécois ou canadien. Les tuiles permettent souvent d'identifier la présence d'un bâtiment dont l'ossature en bois a disparu depuis longtemps. L'effort mis de l'avant par les pêcheurs pour aménager leurs lieux de pêche démontre qu'il ne s'agit pas de voyages éphémères et qu'ils avaient bel et bien l'intention d'y retourner et de continuer leurs activités de pêche lucratives à moyen ou même à long terme.
La tuile à toiture est trouvée en 1993 dans une couche représentant la toiture effondrée d'un grand bâtiment construit sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave et utilisé par les chasseurs de baleine basques vers la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. Ce bâtiment, recouvert de tuiles et probablement doté d'une cheminée, était situé à proximité d'un four à double foyer. Il se peut qu'il ait été détruit par un feu après son abandon. Puisque l'incendie semble avoir touché toute la pointe du site, il est possible, quoique moins probable, qu'il s'agisse d'un feu de forêt plutôt que de l'incendie du bâtiment seulement. Le bâtiment a abrité un foyer culinaire et un petit aménagement de pierres qui pourrait avoir supporté une enclume, destinée au travail de forge.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La tuile à toiture fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce que ce fragment relativement grand constitue un objet de référence pour les tuiles à toiture retrouvées sur les sites basques.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
DbEi-5 |
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- BARKHAM, Selma. « Building Materials for Canada in 1566 ». Bulletin of the Association for Preservation Technology. Vol. 5, no 4 (1973), p. 93-94.
- LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques à l'anse à la Cave, Bon-Désir, municipalité de Bergeronnes, 1993. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MRC de la Haute-Côte-Nord, 1994. 73 p.
- MYLES, Virginia. « Tuiles de couverture ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 130-138.
- PLOURDE, Michel, dir., Érik LANGEVIN et Alison MCGAIN. Recherches archéologiques dans l'aire de coordination du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent en l'an 2000. Cap-de-Bon-Désir (109G), Pointe-à-John 2 (DbEj-22), Fours basques (DbEi-5) et Baie-Sainte-Marguerite (DbEl-10). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Archéo-Topo/Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, 2001. 133 p.
- RURALYS. Le site basque de l'anse à la Cave, Haute-Côte-Nord (DbEi-5). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture, des Communications de la Condition féminine du Québec, 2008. 72 p.
- TUCK, James A. « Excavations at Red Bay, Labrador – 1982 ». SPROULL THOMSON, Jane, dir. et Callum THOMSON, dir. Archaeology in Newfoundland and Labrador 1982. Annual Report, 3. St. John's, Historic Resources Division, Government of Newfoundland and Labrador, 1982, p. 95-117.