Ancien club Saint-Louis

L'ancien club Saint-Louis est un bâtiment résidentiel isolé construit en 1901. Le bâtiment de deux étages est constitué d'un volume quadrangulaire de dimension imposante coiffé d'un toit plat. Son parement de brique rouge est orné d'un bandeau d'un ton plus foncé et en relief, marquant une distinction entre les deux étages. La composition symétrique de la façade principale est caractérisée par la distribution régulière des ouvertures et la position centrale de l'entrée principale. Celle-ci est dotée d'une porte à panneaux avec baies latérales et surmontée d'une imposte arquée et elle est protégée par un porche avec marquise à fronton triangulaire supporté par des piliers à fût lisse. Malgré la simplicité volumétrique du bâtiment, le vocabulaire ornemental employé au haut des façades est élaboré. On y trouve une corniche ouvragée comportant moulures, motifs d'arcade, pastilles et amortissements aux extrémités du parapet. Au centre, un couronnement en gradins avec un arc cintré, des corbeaux et un médaillon de pierre daté constitue la pièce d'ornementation principale. Les ouvertures sont rectangulaires et verticales, dont plusieurs à arc surbaissé en brique avec clé de voûte posée en relief. Les fenêtres sont à guillotine et à battants avec imposte. Une entrée secondaire se trouve sur la façade latérale est, alors que la façade ouest est en bordure immédiate du trottoir. Les deux façades sur rues sont plus élaborées que les deux autres au niveau de la forme des ouvertures et de l'ornementation de la corniche. Une haie d'arbustes délimite l'étroit parterre avant. La bande de terrain à l'est du bâtiment est utilisé comme espace de stationnement.

Le 863, rue des Ursulines fait partie de l'arrondissement historique de Trois-Rivières.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Déclaration	Situé dans un site patrimonial	Gouvernement du Québec	1964-05-06

Haut de la page

La rue des Ursulines, ouverte en 1650, est la plus ancienne voie de Trois-Rivières. Elle porte tout d'abord le nom de rue Notre-Dame, avant d'acquérir son toponyme actuel en 1947, soulignant le 250e anniversaire de l'établissement des religieuses à Trois-Rivières et la présence de leur monastère sur cette voie. Arrivées en 1697, elles sont venues y prodiguer soins hospitaliers et enseignement. À la fin du XIXe siècle, les religieuses cèdent des portions de terrains vis-à-vis de leur monastère pour permettre d'élargir et de refaire le tracé de la rue.

Le site de l'ancien club Saint-Louis est occupé de longue date. L'îlot sur lequel il se trouve, formé par les rues des Ursulines, Saint-Louis, Saint-François-Xavier et de la terrasse Turcotte, est concédé à quatre propriétaires dès le XVIIe siècle. Un plan de 1704 montre plusieurs bâtiments construits sur l'îlot, le long de la rue des Ursulines. Vers la fin du XIXe siècle, la plupart de ces bâtiments sont disparus à l'exception d'une maison avec dépendance appartenant à C.H. Godby et occupant l'emplacement du 863, rue des Ursulines. Le site fait partie d'un lot s'étendant sur environ un tiers de l'îlot. Ce lot est subdivisé vers 1890 pour accueillir deux autres résidences, au 857-859 et au 849, rue des Ursulines. La maison de C.H. Godby serait démolie au cours des années 1880 pour être remplacée par un bâtiment occupant l'emplacement de l'édifice actuel. Le plan urbain de 1888 indique la présence sur le site d'un bâtiment de plan carré accueillant le Club Saint-Louis. Pourtant, le bâtiment actuel possède l'inscription de l'année 1901 sur le médaillon ornant le couronnement. Il y a donc un doute sur l'origine exacte du bâtiment qui pourrait avoir été construit dans les années 1880. L'année 1901 peut signifier que le bâtiment a été reconstruit à cette date ou qu'il a été remanié. Après la fermeture du Club Saint-Louis, le bâtiment aurait été converti en immeuble de logements. Plus tard, une galerie d'art occupe le rez-de-chaussée.

Le bâtiment est allongé par l'arrière à une date inconnue (après 1955). Les amortissements toujours présents sur le toit vers l'arrière des murs latéraux indiquent où se terminait auparavant le bâtiment. Une démarcation dans la brique et une interruption des ouvertures du soubassement fournissent également des indices allant dans le même sens. Quelques ajouts ont également été apportés, tels que le porche d'entrée néoclassique et les auvents sur quelques fenêtres du rez-de-chaussée. D'autres travaux ont été effectués sur le bâtiment, dont le remplacement de portes et fenêtres ainsi que la réparation des fondations.

Haut de la page

Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale de l'ancien club Saint-Louis tient notamment à son intérêt historique. Le bâtiment occupe un site faisant déjà partie d'une concession individuelle dès le XVIIe siècle et se trouve sur une des plus anciennes rues de Trois-Rivières. Il témoigne d'ailleurs de l'occupation bourgeoise de cette rue à la fin du XIXe siècle. Outre son usage résidentiel, le bâtiment remplit d'autres fonctions au cours de son histoire et accueille notamment le Club Saint-Louis. Le bâtiment, construit en 1901 et évitant de justesse le grand incendie de 1908, a également une valeur d'ancienneté.

La valeur patrimoniale de l'ancien club Saint-Louis réside également dans son intérêt architectural. Il incarne dans sa volumétrie quadrangulaire la simplification et la rationalisation des constructions que l'on voit apparaître au tournant du XXe siècle et qui sera abondamment utilisée dans les plex ouvriers. Cependant, cette demeure intègre également un vocabulaire ornemental élaboré tiré de l'éclectisme victorien, un courant architectural populaire notamment dans la construction de résidences bourgeoises de l'époque. Cette influence est surtout visible dans le vocabulaire ornemental élaboré au haut des façades. On y trouve une corniche ouvragée comportant moulures, motifs d'arcade, pastilles et amortissements aux extrémités du parapet. Au centre, un couronnement en gradins avec un arc cintré, des corbeaux et un médaillon de pierre daté constitue la pièce d'ornementation principale.

La valeur patrimoniale de l'ancien club Saint-Louis repose aussi sur l'intérêt que revêt son environnement. La maison participe à la composition de l'ensemble bâti de l'arrondissement historique de Trois-Rivières, décrété en 1964 et constituant le coeur historique de la ville. Outre le monastère des Ursulines, d'autres sites et bâtiments d'un grand intérêt patrimonial, dont certains sont des monuments historiques classés, se trouvent à proximité, notamment la Place d'Armes, voisine du 863, rue des Ursulines et le manoir de Tonnancour.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page