Canal de Lachine
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Lieu historique national du Canada du Canal-de-Lachine
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1821 – 1825 (Construction)
- 1843 – 1848 (Construction)
- 1874 – 1884 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine industriel
Usage :
- Transport, communication et services publics (Canaux de navigation)
Événements associés (1)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
Autrefois voie maritime du Saint-Laurent et corridor industriel clé au pays, le canal de Lachine est aujourd'hui (lire 2013) un lieu historique national du Canada. Son entrée aval est située dans le secteur du Vieux-Port de Montréal tandis qu'en amont, le canal prend sa source au lac Saint-Louis. Désigné par le gouvernement canadien lieu historique national en 1929, ce site est administré depuis 1978 par Parcs Canada. Au plan structural, la profondeur du canal est aujourd'hui de 4,27 mètres alors que sa largeur varie, quant à elle, de moins de 30 mètres à plus de 80 mètres. Ses cinq écluses permettent aux navires de plaisance de franchir une dénivellation d'environ 14 mètres et ainsi de contourner les rapides de Lachine.
Outre sa voie navigable, ce lieu inclut les murs du canal (d'une longueur totale de 28,2 kilomètres), les 5 écluses, les logettes d'éclusiers, des déversoirs, des canaux d'amenée, d'alimentation (coursier) et de fuite ainsi qu'une bande de terrain limitrophe. Cette bande, dont la largeur varie de 3 à 35 mètres, accueille une piste multifonctionnelle, des installations liées à la navigation de plaisance, des haltes et des bâtiments de services, des vestiges archéologiques ainsi que des outils d'interprétation commémorant le passé de ce site. Par ailleurs, des traces du chemin de halage situé sur la rive nord du canal y sont toujours perceptibles.
Sur le plan des autres ouvrages de génie, le site comprend 5 ponts ferroviaires, 3 viaducs autoroutiers, 2 tunnels routiers, 10 ponts routiers et 10 passerelles. À ce nombre, il faut ajouter deux ouvrages aujourd'hui désaffectés, soit un pont ferroviaire et un tunnel routier. Par ailleurs, la grue de LaSalle Coke, une tour de chargement du charbon, se profile toujours à l'horizon dans le secteur de l'arrondissement LaSalle. Fait à noter, il y a encore en 2013 des bassins latéraux le long des berges du canal, quoique la plupart d'entre eux soient aujourd'hui remblayés ou partiellement comblés, ainsi que seize quais publics et 6 autres gérés par des tiers.
Voie maritime du Saint-Laurent, terminus maritime, complexe hydraulique majeur et haut lieu de l'industrie manufacturière, le canal de Lachine a structuré l'occupation humaine du sud-ouest de l'île de Montréal. Aujourd'hui, quelques-uns des quartiers les plus densément peuplés de l'île longent les quelque 14 kilomètres de longueur de son parcours. De même, plusieurs complexes industriels toujours en activité ainsi que nombre de bâtiments industriels qui ont été convertis à des fins résidentielles ou commerciales y sont toujours établis. En fait, le canal de Lachine et ses abords constituent toujours en 2013 un endroit convoité pour y demeurer, pour y travailler, pour s'y recréer, mais également pour se souvenir.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Désignation (Canada) | Lieu historique national du Canada | Commission des lieux et monuments historiques du Canada | 1929-01-10 |
Informations historiques
Conçu à l'origine pour contourner les rapides de Lachine, le canal de Lachine est de 1825 à 1959, selon l'orientation du trafic, le premier ou le dernier maillon du système de canaux du Saint-Laurent. Précédé par deux projets entrepris sous le Régime français, le premier canal de Lachine est creusé entre 1821 et 1825. Bien que son tracé demeure sensiblement le même, le canal est transformé et considérablement élargi entre 1843 et 1848, puis entre 1874 et 1884. Outre l'abandon d'une section d'un kilomètre à Lachine et le dédoublement des écluses, ces élargissements font du canal non seulement une voie navigable, un terminus maritime, mais également un canal industriel alimentant en eau et en énergie (trois sites hydrauliques) les entreprises de ce corridor industriel.
Une fois ces grands travaux achevés, le canal de Lachine fera l'objet de maintes améliorations jusqu'en 1959. Qu'on pense à l'électrification des écluses (1909), au remplacement des murs de pierre par du béton dans certains tronçons, au couronnement en béton pour d'autres ou encore l'élargissement du canal à sa largeur actuelle, à même le roc, dans le secteur de Rockfield (arrondissements de LaSalle et de Lachine). En 1970, par décret, la navigation commerciale (de transit) cesse officiellement. Toutefois, avant même ce décret, des écluses et des bassins du canal sont comblés durant les années 1960.
Voie maritime du Saint-Laurent jusqu'en 1959, le canal de Lachine a aussi été un terminus maritime, puisqu'il a servi à la fois de port de mer pour les transocéaniques et de port intérieur pour la batellerie des Grands Lacs.
Par son activité économique, le canal a aussi contribué à l'urbanisation du sud-ouest de l'île de Montréal. Site du principal complexe manufacturier de la métropole industrielle du pays, cette zone a été unique en son genre au Canada tant par son historicité que par son importance dans l'histoire industrielle. Corridor industriel, le canal de Lachine a été qualifié de lieu de naissance de l'industrie canadienne moderne et de berceau de la fabrication montréalaise. Sur ce plan, l'industrialisation hydraulique n'est pas étrangère aux premières implantations d'établissements industriels. Entre les années 1850 et 1970, le nombre d'établissements industriels en activité le long des berges de ce pôle industriel majeur du pays oscillera entre 50 et 100, voire plus, selon l'année retenue. En matière d'activités, les entreprises bordant alors les 14 kilomètres de cette voie d'eau ont appartenu autant à l'industrie lourde que légère et, fait rare au Québec, les fabricants de produits textiles y ont côtoyé ceux des produits chimiques, du matériel de transport ou encore des aliments et boissons, pour n'en nommer que quelques-uns.
Lieu historique national depuis 1929, le canal est transféré, en 1978, du ministère des Travaux publics à Parcs Canada. En 1981, la Commission des lieux et monuments historiques en précise l'importance nationale à titre de précurseur de la révolution des transports, puis en 1986, elle souligne l'importance de l'énergie hydraulique dans l'essor industriel de Montréal. En 1996, la Commission juge que la qualité et la diversité des ressources industrielles in situ au canal de Lachine justifient qu'on y commémore l'industrialisation du pays. Entre 1997 et 2002, le gouvernement fédéral et la Ville de Montréal investissent conjointement près de 110 millions de dollars dans les infrastructures du canal et les secteurs environnant afin, notamment, de rouvrir le canal à la navigation de plaisance. Pour ce faire, le gouvernement canadien restaurent plusieurs éléments structuraux (bassins latéraux, section du canal proprement dite, écluses, murs, etc.). En 2009, les écluses (1 et 2) de Montréal, restaurées entre 1990 et 1992 par la Société immobilière du Canada, avec leurs bassins et déversoirs adjacents sont cédées à l'Agence Parcs Canada par la Société du Vieux-Port de Montréal.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Le Sud-Ouest
Latitude :
- 45° 25' 53.328"
Longitude :
- -73° 40' 14.117"
Références
Notices bibliographiques :
- Archemi inc. Inventaire et évaluation des ressources culturelles, Canal de Lachine. Vol. 3. Québec, Parcs Canada, 1995. s.p.
- DESJARDINS, Pauline et Christian POULIN. Écluses de Montréal : Canal de Lachine.. Montréal, Société du Vieux-Port, 1993. 90 p.
- DESJARDINS, Pauline. L'organisation spatiale du corridor du canal de Lachine au XIXe siècle. Collection Archéologiques, 3. Québec, Association des archéologues du Québec, 2006. 235 p.
- DESLOGES, Yvon et Alain GELLY. Le canal de Lachine : du tumulte des flots à l'essor industriel et urbain, 1860-1950. Québec, Septentrion, 2002. 214 p.
- DUNTON, Nancy et Helen MALKIN. Guide de l'architecture contemporaine de Montréal. Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2008. 191 p.
- KILBOURN, William. The Elements combined: A history of The Steel Company of Canada. Toronto, Clarke Irwin & Co., 1960. 335 p.
- LINTEAU, Paul-André. « Les facteurs de développement de Montréal ». GOURNAY, Isabelle, dir. et France VANLAETHEM, dir. Montréal métropole, 1880-1930. Montréal, Boréal, 1998, p. 27-37.
- Parcs Canada. Énoncé d'intégrité commémorative. Lieu historique national du Canal-de-Lachine. Québec, Parcs Canada, 1997. 69 p.
- Parcs Canada. « Lieu historique national du Canal-de-Lachine ». Parcs Canada. Parcs Canada [En ligne]. http://www.pc.gc.ca
- Parcs Canada. Rapport sur l'état du lieu, Lieu historique national du Canada du Canal de Lachine, Version février 2010. Montréal, Parcs Canada, 2010. 49 p.