Quartier chinois de Montréal

Le Quartier chinois de Montréal, situé dans l'arrondissement de Ville-Marie, est concentré le long de la rue De La Gauchetière, de part et d'autre du boulevard Saint-Laurent. Les limites convenues du territoire qui y est associé sont marquées par quatre arches orientales, érigées sur ces deux voies, soit: à l'intersection des rues Jeanne-Mance et Saint-Dominique, à l'ouest et à l'est, puis de l'avenue Viger et du boulevard René-Lévesque, au sud et au nord.

La Ville a identifié le Quartier chinois de Montréal comme lieu historique en 2024.

Source: Ville de Montréal, 2024.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Identification	Lieu historique	Municipalité (Montréal)	2024-01-22
Statuts antérieurs Avis de motion d'identification, 2023-10-16

Haut de la page

La Ville identifie le Quartier chinois de Montréal à titre de lieu historique en raison des motifs suivants :

Situé entre le Vieux-Montréal et le centre-ville, le Quartier chinois de Montréal est enclavé entre le ruisseau Saint-Martin et la terrasse de Montréal. Son histoire remonte au 17e siècle alors que le chemin de Saint-Laurent est utilisé pour le ravitaillement de la ville fortifiée occupée par les premiers colons, majoritairement canadiens-français. Au début du 19e siècle, de nouveaux arrivants, notamment des Écossais, des Irlandais et des Juifs, s'établissent dans cette région qui devient plus tard le faubourg Saint-Laurent. Des immigrants chinois ouvrent des blanchisseries dans le secteur dès 1877, amorçant l'installation graduelle d'une population chinoise dans ce quartier.

Le Quartier chinois de Montréal est identifié comme lieu historique en raison de sa grande valeur historique, témoignant de l'histoire de l'immigration chinoise à Montréal depuis les années 1870 et de l'installation des communautés asiatiques dans ce secteur de la ville, ainsi que de ses valeurs identitaire, sociale, urbaine, architecturale et artistique et économique.

Source: Ville de Montréal, 2024.

Haut de la page

Le […] [lieu historique du] Quartier chinois est enclavé entre le Vieux Montréal et le centre-ville, entre le ruisseau Saint-Martin (actuelle autoroute Ville-Marie) et la terrasse de Montréal (actuelle rue Sherbrooke) et suit une pente ascendante vers le nord. Ce territoire était autrefois peu invitant pour l'occupation de populations autochtones (terrain marécageux, dans une micro-vallée où coulait le ruisseau St-Martin), qui l'ont néanmoins certainement traversé […].

À la suite de la fondation de Ville-Marie […] en 1642, ce territoire est traversé par le chemin de Saint-Laurent au début du 18e siècle, qui part de la porte Saint-Laurent des fortifications en direction nord, servant au ravitaillement de la campagne et de la ville fortifiée. […] Après 1760, sous le régime britannique, ce territoire est connu sous le nom de faubourg de Saint-Laurent. […]

Au début du 19e siècle, les fortifications de Ville-Marie sont démolies. Un plan du secteur est établi par Louis Hector Charland, qui évolue en une urbanisation graduelle. […] Des populations de nouveaux arrivants à Montréal s'établissent dans le « Près-de-ville », le quartier Dufferin ou le « Petit-Dublin », premiers quartiers qui forment par la suite le faubourg Saint-Laurent, notamment des Écossais, des Irlandais, puis des Juifs. Le chemin de Saint-Laurent prend le nom de rue, puis de boulevard Saint-Laurent. Il est emprunté par de nouveaux immigrants qui arrivent par le port de Montréal par bateau ou par train, principalement en provenance de l'Europe ou de l'Asie, pour s'établir hors de la ville d'origine, dans des endroits disponibles à la colonisation et moins onéreux que la ville.

Les premiers immigrants chinois […] s'installent dans le faubourg Saint-Laurent au milieu du 19e siècle. […] Puis, une concentration de commerces chinois (blanchisseries, restaurants et magasins d'importation) s'installe graduellement sur la rue De la Gauchetière, entre les rues Saint-Urbain et Côté. L'intersection des rues De la Gauchetière et Clark devient le coeur de ce nouveau quartier. La rue Clark prend alors une importance majeure pour la communauté chinoise. Elle devient le lieu d'implantation de nombreuses associations familiales et claniques, qui sont le ciment de la communauté locale et qui sont en lien avec l'ensemble de la diaspora chinoise établie en Amérique du Nord. Ces associations sont des points d'ancrage pour la communauté face aux enjeux que lui posent la taxe d'entrée au Canada pour tous les immigrants chinois (1885 à 1923) et la Loi sur l'immigration chinoise (1923 à 1947), qui interdit à tout ressortissant chinois d'immigrer au Canada. Ce n'est qu'après l'abolition de la Loi sur l'immigration chinoise que la culture chinoise se manifeste de façon plus affirmée dans le paysage du Quartier chinois. Toutefois, les immigrants chinois font encore l'objet de discrimination jusqu'à ce que le gouvernement fédéral modifie sa politique d'immigration en 1967 et les traite pour la première fois comme les immigrants d'autres nationalités. C'est alors que différents groupes d'immigrants chinois arrivent au Canada, jouant un rôle important dans la transformation des quartiers chinois canadiens.

C'est alors que davantage d'enseignes commerciales affichant des caractères et des images propres à cette culture, des interventions publiques soutenues par la Ville (places publiques, pagode, arches, oeuvres d'art) sont graduellement installées, contribuant à l' «enchinoisement» du Quartier. Ce phénomène s'enrichit des apports de nouveaux immigrants en provenance du Vietnam, après la chute de Saigon en 1975, puis de la rétrocession de Hong Kong, cet état autrefois britannique, à la Chine en 1997. […] [De nos jours], le Quartier chinois constitue un repère symbolique […] et tient lieu de vitrine de la richesse et de la diversité des cultures asiatiques.

Source: Ville de Montréal, 2024.

Haut de la page

Haut de la page