Ancien hôtel de ville de Tracy

L'ancien hôtel de ville de Tracy est un édifice administratif érigé en 1966 selon les plans de l'architecte Jacques Racicot (1934-). Il présente un plan de base rectangulaire auquel sont imbriqués d'autres volumes rectangulaires, dont les garages à l'arrière. Il s'élève sur deux étages auxquels s'ajoute un puits de lumière en saillie sur le toit plat. Ce dernier possède la forme d'un prisme triangulaire et son toit est incliné. Le rez-de-chaussée présente un volume en L sur lequel est superposé un volume rectangulaire plus grand créant des porte-à-faux de chaque côté. Les façades sont recouvertes d'un parement contemporain blanc. L'entrée principale à l'avant est protégée par le porte-à-faux qui domine un vaste espace de circulation sur trois façades. La fenestration est importante. Le rez-de-chaussée est entièrement fenestré. À l'étage, les façades sont rythmées par des fenêtres carrées séparées par un espace d'égale largeur. Cet immeuble est implanté dans le centre civique de l'ancienne ville de Tracy, dans la ville de Sorel-Tracy.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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Le 10 février 1954, la municipalité de la paroisse de Saint-Joseph-de-Sorel est constituée en ville et prend le nom de Tracy. Dix ans après la fondation de la ville, il n'y a toujours pas d'hôtel de ville. Dans les années 1960, le conseil municipal s'intéresse notamment à la courbe démographique et à l'industrialisation et défraie les coûts pour des études réalisées par des urbanistes, architectes et sociologues. Un vaste chantier de planification urbaine s'entame à Tracy qui ne possède aucun équipement. L'objectif est d'offrir les services nécessaires pour attirer des techniciens, ingénieurs, administrateurs et ouvriers qualifiés pour faciliter le recrutement des industries et commerces établis et en attirer de nouveaux. Tracy a l'ambition de devenir une des grandes villes industrielles du pays, attirante à la fois pour les industries et pour les familles, une ville où se trouvent à la fois des emplois et des travailleurs qualifiés.

L'urbaniste d'origine tunisienne Georges Robert (1928-) s'installe au Québec en 1956 et ouvre un cabinet à Trois-Rivières. Il participe à l'organisation de plusieurs événements, dont la venue d'André Wogenscky (1916-2004) en 1963 et 1964. Cet architecte français est notamment chef d'atelier de Le Corbusier (1887-1965) de 1936 à 1956. En 1963, la ville de Tracy présente son plan d'urbanisme. Il témoigne des préceptes de l'école moderne tels que prodigués par Le Corbusier dont on sent l'influence. Il est réalisé par Georges Robert, inspiré par ses rencontres avec André Wogenscky, et poussé par les idéologies modernes et rationnelles de division des fonctions urbaines. Il se démarque par son vaste centre civique qui voit le jour à partir de 1965. Le centre civique occupe un terrain de 80 acres entouré de grandes voies de circulation périphériques. Il comprend quatre grandes zones : administrative (hôtel de ville en 1966), éducative (école Sheppard en 1965, Institut des technologies en 1966, école d'apprentissage des métiers en 1966, polyvalente Bernard-Gariépy en 1971 et Cégep de Sorel-Tracy en 1980), récréative et culturelle (piscine 1966-1967, centre culturel 1967 et aréna 1979) et commerciale. De grands espaces verts sont prévus au c¿ur de cet îlot incluant jardins, parcs, terrains de jeux.

L'hôtel de ville est situé sur le lot 10. Il est conçu par l'architecte Jacques Racicot (1934-) à qui on confie la conception de presque tous les bâtiments du centre civique (piscine, centre culturel, centre de formation professionnelle, cégep). Les plans sont acceptés en 1964. Le contrat de construction est signé en 1965 et le bâtiment est inauguré en septembre 1966. Racicot est appuyé par les ingénieurs-conseils Martel, Roy, Ricard, par l'ingénieur en structure Alexandre Opran. Le constructeur est Rapid Constructions de Trois-Rivières. La mairie est le nom donné officiellement à l'immeuble.

La ville de Tracy fusionne à la ville de Sorel en 2000. En 2014-2015, l'édifice est rénové. Les travaux sont réalisés par Construction Sorel en collaboration avec le consortium des architectes Daniel Cournoyer et Jean Paré ainsi que la firme d'ingénieurs EXP. Les revêtements extérieurs sont changés de même que les portes, les fenêtres et les puits de lumière, le garage est agrandi, la toiture est modifiée par l'ajout d'un toit végétal. La performance écoénergétique de l'immeuble est améliorée par diverses modifications supplémentaires à ses systèmes de ventilation notamment. Le bâtiment abrite désormais le Service des ressources humaines, la Cour municipale, la deuxième caserne d'incendie de même que le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) et Innosphère Solutions durables.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

L'ancien hôtel de ville de Tracy présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il témoigne de la fondation de la ville de Tracy. Le 10 février 1954, la municipalité de la paroisse de Saint-Joseph-de-Sorel est constituée en ville et prend le nom de Tracy. Dix ans après la fondation de la ville, il n'y a toujours pas d'hôtel de ville pour offrir des services appropriés à la population. La construction de l'hôtel de ville en 1966 témoigne de l'organisation de la ville et du désir de l'administration de développer son territoire et de devenir une ville d'envergure. L'immeuble accueille aussi le service des incendies. La ville de Tracy fusionne à la ville de Sorel en 2000 et l'hôtel de ville est désormais utilisé comme bureaux administratifs pour la ville de Sorel-Tracy.

L'ancien hôtel de ville de Tracy présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cet immeuble moderne est représentatif de l'influence de l'expressionnisme formel au Québec. Le mouvement moderne marque une rupture avec les styles historiques du passé par l'utilisation de nouveaux matériaux comme le verre, le béton ou l'acier et par la mise en valeur des formes pures. Ce courant émerge d'abord en Europe dans la première moitié du 20e siècle. Au Québec, il atteint son apogée au cours des années 1960. L'expressionnisme formel, qui marque la fin du mouvement moderne, met de l'avant la dimension plastique et sculpturale des bâtiments par ses volumes et ses textures. Ces ¿uvres architecturales se reconnaissent à des formes expressives qui donnent l'aspect d'une grande sculpture urbaine. L'aspect monolithique des édifices et le plan d'ensemble proposant souvent des références organiques sont d'autres caractéristiques. L'ancien hôtel de ville de Tracy se démarque en ce sens par ses volumes imbriqués imposant des pentes de toit variées et des porte-à-faux. Cet immeuble est unique. Il témoigne également de la volonté de l'administration de la ville de Tracy de se doter d'installations modernes et de faire appel à des architectes locaux pour marquer le paysage avec des constructions audacieuses et uniques. Jacques Racicot (1934-), architecte local, a grandement contribué à la qualité de l'architecture moderne de la région de Sorel-Tracy en concevant la majorité des immeubles institutionnels du centre civique de Tracy, dont l'hôtel de ville.

L'ancien hôtel de ville de Tracy présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. L'immeuble est implanté dans le centre civique de la ville de Tracy. L'urbaniste d'origine tunisienne Georges Robert (1928-) s'installe au Québec en 1956 et ouvre un cabinet à Trois-Rivières. En 1963, il est responsable du plan d'urbanisme de la ville de Tracy, lequel est planifié selon les préceptes modernes propulsés par Le Corbusier (1887-1965). Il comprend un centre civique qui occupe un terrain de 80 acres entouré de grandes voies de circulation périphériques. Le centre civique est divisé en quatre grandes zones fonctionnelles : administrative, éducative, récréative et culturelle et commerciale. Le secteur de Tracy constitue un exemple de ville planifiée dont l'organisation fonctionnelle est éloquente.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2016

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