Ancien institut de technologie et école secondaire Bernard-Gariépy

L'école secondaire Bernard-Gariépy est une institution scolaire érigée en deux temps : l'institut de technologie en 1965, selon les plans de Roland Champagne Jr et la polyvalente en 1971-1972, selon les plans de Félix Racicot (1903-1973). L'ensemble se compose de plusieurs volumes articulés imbriqués les uns aux autres. Il s'élève sur deux étages et est coiffé d'un toit plat. Le volume rectangulaire à l'ouest présente des façades en panneaux de béton préfabriqués laissant voir les empreintes du coffrage. Les fenêtres rectangulaires sont disposées avec régularité à l'avant alors que la façade latérale droite est aveugle. La façade latérale gauche présente une avancée recouverte de granit noir poli arborant des reliefs dorés représentant six personnages liés à un métier et le fleurdelisé. Ce volume est percé de fenêtres en bandeau vertical juxtaposées. Derrière l'avancée, la façade est recouverte de brique et les fenêtres sont disposées dans un bandeau horizontal à chaque étage. Cet immeuble est implanté dans le centre civique de l'ancienne ville de Tracy, dans la ville de Sorel-Tracy.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
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Dans les années 1950, au Québec, les premiers cabinets d'urbanistes sont fondés et de grandes conférences de calibre international ont lieu. Dans la foulée, l'urbaniste d'origine tunisienne Georges Robert (1928-) s'installe au Québec en 1956 et ouvre un cabinet à Trois-Rivières. Il participe également à l'organisation de plusieurs événements, dont la venue d'André Wogenscky (1916-2004) en 1963 et 1964. Cet architecte français est notamment chef d'atelier de Le Corbusier (1887-1965) de 1936 à 1956. C'est l'époque des grands chantiers de modernisation et Wogenscky influence les professionnels d'ici.

Le 10 février 1954, la municipalité de la paroisse de Saint-Joseph-de-Sorel est constituée en ville et prend le nom de Tracy. Un vaste chantier de planification urbaine s'entame à Tracy qui ne possède aucun équipement outre ses noyaux paroissiaux. L'objectif est d'offrir les services nécessaires à la communauté pour attirer des travailleurs qualifiés pour ses industries. En 1963, la Ville de Tracy présente son plan d'urbanisme. Il témoigne des préceptes de l'école moderne tels que prodigués par Le Corbusier dont on sent l'influence. Il est réalisé par Georges Robert, inspiré par ses rencontres avec André Wogenscky et poussé par les idéologies modernes et rationnelles de division des fonctions urbaines. Il se démarque par son vaste centre civique qui voit le jour à partir de 1965. Le centre civique occupe un terrain de 80 acres, lequel est entouré par de grandes voies de circulation périphériques. Il comprend quatre grandes zones : administrative (hôtel de ville en 1966), éducative (école Sheppard en 1965, Institut de technologie en 1966, école d'apprentissage des métiers en 1966, polyvalente Bernard-Gariépy en 1971 et Cégep de Sorel-Tracy en 1980), récréative et culturelle (piscine 1966-1967, centre culturel 1967 et aréna 1979) et commerciale. De grands espaces verts sont prévus au c¿ur de cet îlot incluant jardins, parcs, terrains de jeux.

Parallèlement à ce contexte urbanistique se déroule la réforme du système d'éducation au Québec. La commission scolaire régionale de Carignan est fondée en 1965 à l'instar de plusieurs autres. En 1965, est annoncée la construction de l'Institut de technologie selon les plans de l'architecte Roland Champagne junior (1932-1996) par l'entrepreneur J. W. Roy de Sherbrooke. Cet immeuble doit comprendre 24 salles de classe, cinq laboratoires, six ateliers et une bibliothèque répartis en trois volumes : administration, laboratoires ainsi que ateliers et classes.

Les écoles polyvalentes sont également créées à la fin des années 1960. Elles regroupent la formation générale de niveau secondaire ainsi que la formation professionnelle. En 1965, en prévision d'une augmentation importante du nombre d'élèves prévues pour 1971, on planifie l'érection d'une polyvalente d'une capacité de 3000 élèves à Sorel et une autre de 2300 élèves à Tracy. En 1967, le terrain situé à côté de l'Institut de technologie est acheté à Arthélia Péloquin-Joly et Raphael Bibeau. L'école secondaire Bernard-Gariépy est construite en 1971-1972, selon les plans de l'architecte Félix Racicot. Les ingénieurs-conseils Roy, Bergeron, Gariépy et associés contribuent au projet alors que Wilfrid Roy agit comme entrepreneur.

L'institut de technologie est devenu le Centre Bernard-Gariépy. Il fait actuellement partie des Centres de formation professionnelle et d'éducation des adultes Sorel-Tracy (CFPEAST) qui comprend également le Centre de formation professionnelle sis sur le boulevard de Tracy.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

L'école secondaire Bernard-Gariépy présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. L'immeuble est implanté dans le centre civique de la ville de Tracy. L'urbaniste d'origine tunisienne Georges Robert (1928-) s'installe au Québec en 1956 et ouvre un cabinet à Trois-Rivières. En 1963, il est responsable du plan d'urbanisme de la ville de Tracy, lequel est planifié selon les préceptes modernes propulsés par Le Corbusier (1887-1965). Il comprend un centre civique qui occupe un terrain de 80 acres entouré de grandes voies de circulation périphériques. Le centre civique est divisé en quatre grandes zones fonctionnelles : administrative, éducative, récréative et culturelle ainsi que commerciale. La construction du centre civique commence en 1965 avec notamment l'institut de technologie et l'école Sheppard. Ce pôle éducatif est agrandi en 1971 par l'ajout d'une polyvalente, laquelle témoigne en outre de la réforme du système d'éducation dans les années 1960 et de l'augmentation de la population étudiante dans la région de Sorel-Tracy après la Révolution tranquille. L'école secondaire Bernard-Gariépy est greffée à l'institut de technologie, actuel centre Bernard-Gariépy. L'ensemble scolaire permet d'offrir la formation secondaire générale ainsi qu'une formation professionnelle spécialisée. Les terrains de sports et de jeux ainsi que le centre culturel, l'aréna et la piscine se trouvent à côté témoignant d'une grande planification des fonctions urbaines.

L'école secondaire Bernard-Gariépy présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette institution scolaire est une ¿uvre d'architecture moderne des années 1960 et 1970. Le mouvement moderne marque une rupture avec les styles historiques du passé. Les nouveaux matériaux comme le verre, le béton ou l'acier sont priorisés. L'architecture moderne adopte des lignes très élancées et renonce à toute ornementation. Ce courant émerge d'abord en Europe dans la première moitié du 20e siècle. Au Québec, il atteint son apogée au cours des années 1960. L'institut de technologie est d'abord érigé en 1965 selon les plans de Roland Champagne junior (1932-1996). L'immeuble est agrandi en 1971 par la polyvalente conçue par Félix Racicot. Les deux parties témoignent de la rationalisation de l'architecture. Les volumes sont horizontaux et la ligne droite prévaut. Les fenêtres en bandeau rythment les façades et les matériaux créent des jeux de texture et de couleur. L'immeuble témoigne également de la volonté des administrations scolaires et municipales de se doter d'installations adéquates et modernes en faisant appel à des architectes locaux.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2016

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