Couvent de La-Nativité-de-Marie

Le couvent de La-Nativité-de-Marie est un ancien édifice conventuel érigé en 1905 pour servir de lieu d'enseignement et de lieu de résidence à une communauté religieuse. Le bâtiment d'inspiration Second Empire présente un plan rectangulaire, une élévation de trois étages et un toit mansardé. La maçonnerie de briques du couvent a été recouverte par un parement léger de vinyle, mais le toit conserve sa couverture métallique ancienne. Un campanile couronne l'édifice. Le brisis du toit mansardé est percé de lucarnes, et une grande lucarne à fronton comprenant une niche avec une statue de la Vierge marque le centre de la façade. Les fenêtres conservent leur format ancien, mais elles ont été remplacées par des modèles plus récents.

Le couvent de La-Nativité-de-Marie est situé dans le cœur institutionnel de la municipalité de Labelle. Il est implanté en retrait de la voie publique, sur un terrain maintenant essentiellement minéralisé. Il se trouve à proximité de l'église et du presbytère de La-Nativité-de-Marie.

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La mission catholique de La-Nativité-de-Marie est fondée en 1878 pour desservir les habitants établis aux abords de la chute aux Iroquois sur la rivière Rouge, dans le contexte de la colonisation du nord des Laurentides. La mission est érigée canoniquement en paroisse en 1901, et une église imposante est construite l'année suivante. Comme la population des lieux augmente, la municipalité du canton de Joly est établie en 1883. Le chemin de fer atteint le secteur de la chute aux Iroquois en 1893, ce qui stimule son développement. En 1902, le secteur est détaché de la municipalité du canton de Joly afin de fonder la municipalité du village de Labelle.

Dès 1883, la commission scolaire de La-Nativité est mise sur pied pour prendre en charge l'éducation des enfants. La même année, une première école ouvre ses portes au village. Des institutrices laïques dispensent d'abord l'enseignement. En 1902, le curé de la paroisse contacte les Sœurs de Sainte-Croix, une communauté enseignante d'origine française installée à Saint-Laurent (Montréal) en 1847. Plusieurs communautés religieuses oeuvrent alors dans les petites communautés du Québec en fournissant du personnel enseignant. Les premières religieuses de Sainte-Croix arrivent à Labelle en 1902 pour prendre en charge l'école du village. La communauté est présente dans la région à Nominingue depuis 1887, ainsi qu'ailleurs au Québec et aux États-Unis.

Dès leur arrivée à Labelle, les religieuses constatent que l'école est trop petite. Un projet prend forme en 1904, soit la construction d'un couvent pour servir de résidence aux religieuses, d'externat pour les garçons et les filles du village et de pensionnat pour les filles. Institution privée, le pensionnat relève de la communauté et leur permet d'assurer un revenu supplémentaire. Pour réaliser son projet, la communauté religieuse reçoit un terrain à proximité de l'église ainsi que des fonds de la commission scolaire. Elle fait appel à l'architecte George-Alphonse Monette pour dessiner le bâtiment. Monette travaille alors avec la communauté au pensionnat Notre Dame des-Anges à Saint-Laurent, ce qui expliquerait son choix. L'architecte propose un couvent de dimension modeste à l'architecture d'inspiration Second Empire. Il s'agit d'un modèle largement répandu au début du XXe siècle dans les villages du Québec.

Le couvent est érigé en 1904 et 1905 au frais de la communauté, et il est prêt pour la rentrée scolaire de septembre. Le bâtiment de plan rectangulaire présente une élévation de trois étages, un toit mansardé, un parement de briques et un campanile. Il est béni par l'archevêque d'Ottawa, Mgr Joseph Thomas Duhamel, le 27 août 1905. Les religieuses y dispensent l'enseignement élémentaire aux enfants du village, et elles accueillent des pensionnaires. Le couvent reçoit le titre d'école modèle en 1913 pour la qualité de l'enseignement des religieuses. Les Sœurs de Sainte-Croix sont bien établies dans la région, et elles comptent une vingtaine d'établissements où œuvrent environ 160 sœurs enseignantes au milieu du XXe siècle. Le nombre d'élèves au couvent de Labelle augmente de manière constante. Un collège pour garçons ouvre ses portes en 1948, puis l'école Saint-Pie-X en 1955. Le couvent perd alors une partie de ses élèves au profit de l'école du village.

Durant les années 1960, le milieu de l'éducation subit une transformation rapide et une laïcisation, et les communautés religieuses perdent la place dominante qu'elles occupent. Le couvent de La-Nativité-de-Marie ferme en 1965, comme plusieurs institutions d'enseignement similaires durant les années 1960. En 1975, les religieuses vendent leur couvent de Labelle. À partir de ce moment, le bâtiment accueille différentes fonctions, dont une clinique médicale et un point de service pour le CLSC des Trois-Vallées à partir de 2002. Le bâtiment conserve néanmoins une certaine authenticité quant à son volume et à ses espaces intérieurs.

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