Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chasuble

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1700 – avant 1750 (Production)
  • vers 1865 (Déménagement)
  • après 1900 – avant 2000 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Vêtement religieux > Vêtement liturgique de dessus

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Images

Description

Cette chasuble blanche est brodée d'or et décorée d'appliques de fleurs polychromes sur un fond de soie. L'arrière est décoré d'une croix au centre de laquelle un cartouche représente l'agneau aux sept sceaux. La croix est remplie d'entrelacs symétriques et de bouquets de fleurs, de façon similaire à la colonne sur l'avant de la chasuble.

Les appliques en broderie sont les seuls éléments originaux. Le tissu uni blanc, la passementerie, la toile de jute, la doublure et la chenille de velours autour des broderies ont tous été modifiés. La toile de jute a été ajoutée plus tard et cousue à l'aide d'une machine à coudre.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1982.894

Lieu de production :

  • Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Dimensions :

  • Largeur (Mesurée / intégral) : 73 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / intégral) : 242 centimètre(s)

Matériaux :

  • Fibre (Soie)
  • Métal (Or)
  • Fibre (Coton)

Technique de fabrication :

  • Cousu
  • Brodé

Représentation iconographique :

  • Agneau aux sept sceaux
  • Croix
  • Fleurs

Inscription :

IHS

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1967-10-04
 

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Valeur patrimoniale

La chasuble présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La pièce témoigne du rôle esthétique et symbolique des vêtements liturgiques à l'époque où elle est conçue, soit durant la première moitié du XVIIIe siècle. La chasuble est le vêtement porté par le prêtre lors de la célébration de la messe. Sorte de manteau sans manches, la pièce est réalisée dans une étoffe dont la couleur correspond à l'un des cinq temps liturgiques (blanc, vert, rouge, violet ou noir). Elle est généralement assortie à d'autres accessoires, le tout étant orné de symboles guidant les fidèles dans leur dévotion. Cette chasuble fait partie de l'ornement blanc, soit l'ensemble de vêtements utilisés pour les plus grandes solennités, dont le cycle pascal, la période de Noël, les fêtes de la Vierge et la Toussaint. Cette fonction particulière explique la richesse du décor et des matériaux. Elle est réalisée à l'intention des pères jésuites de la mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake) en même temps qu'une série d'ornements complétant l'ensemble. L'oeuvre démontre l'attention particulière portée aux vêtements liturgiques dans le rite catholique.

La chasuble présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Elle témoigne du haut rang tenu par l'art de la broderie en Nouvelle-France. Avec un ensemble d'ornements assortis, le vêtement pourrait être l'oeuvre des Ursulines de Québec, reconnues pour leur savoir-faire dans ce domaine. Fabriquée avec de la soie blanche, la chasuble est ornée de broderies dorées et colorées. Sur le dos du vêtement, une grande croix délimite des motifs de fleurs répartis de manière symétrique. Le centre de la croix arbore dans un cartouche le symbole de l'agneau aux sept sceaux, un thème issu de l'Apocalypse de saint Jean. La chasuble figure parmi les pièces textiles les plus somptueuses du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, avec un parement d'autel au style et aux couleurs similaires.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Informations historiques

Cette chasuble est vraisemblablement conçue durant la première moitié du XVIIIe siècle à l'intention des pères jésuites de la mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake).

Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette. Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.

C'est probablement à l'époque de la construction de cette nouvelle église que la chasuble est réalisée, en même temps qu'une série d'ornements blancs formant un ensemble avec celle-ci, soit une étole, un manipule, une bourse de corporal et un voile de calice. L'ensemble pourrait être l'oeuvre des Ursulines de Québec, alors reconnues pour leur savoir-faire dans l'art de la broderie. Il en est de même pour un parement d'autel brodé à l'effigie de l'Enfant Jésus, au style et aux couleurs semblables à la chasuble et datant de la même époque, également inclus dans les accessoires liturgiques de l'église de Notre-Dame-de-Lorette.

La chasuble est le vêtement porté par le prêtre lors de la célébration de la messe. Sorte de manteau sans manches, la pièce est réalisée dans une étoffe dont la couleur correspond à l'un des cinq temps liturgiques (blanc, vert, rouge, violet ou noir). Elle est généralement assortie à d'autres accessoires, le tout étant orné de symboles guidant les fidèles dans leur dévotion. Cette chasuble fait partie de l'ornement blanc, soit l'ensemble de vêtements utilisés pour les plus grandes solennités, dont le cycle pascal, la période de Noël, les fêtes de la Vierge et la Toussaint. Cette fonction particulière explique la richesse du décor et des matériaux.

Fabriquée avec de la soie blanche, la chasuble est ornée de broderies dorées et colorées. Sur le dos du vêtement, une grande croix délimite des motifs de fleurs répartis de manière symétrique. Le centre de la croix arbore dans un cartouche le symbole de l'agneau aux sept sceaux, un thème issu de l'Apocalypse de saint Jean. La pièce témoigne du rôle esthétique et symbolique des vêtements liturgiques de même que du haut rang tenu par l'art de la broderie en Nouvelle-France.

En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.

Des réparations sont effectuées sur la chasuble au cours du XXe siècle, dont le remplacement du fond en soie blanche.

La chasuble est classée en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BARBEAU, Marius. Trésor des anciens Jésuites. Bulletin, 153. Ottawa, Musée national du Canada, 1957. 242 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. Église Notre-Dame-de-Lorette, Village-des-Hurons. Village-des-Hurons, Comité du musée ethnologique Arouanne, 1983. 19 p.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
  • LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.
  • TRAQUAIR, Ramsay. « The Huron mission church and treasure of Notre Dame de la Jeune Lorette, Quebec ». Journal of the Royal Architectural Institute of Canada. No 17 (1930), s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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