Sculpture (Sainte Anne)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- après 1850 – avant 1900 (Production)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Sculpture
Patrimoine immobilier associé (1)
Personnes associées (1)
- Vincent, François (1737 – 1804) - Artiste / artisan(e) [Hypothèse réfutée]
Description
Cette statue en ronde-bosse est sculptée dans une seule bille de bois. Elle représente Sainte Anne qui se tient droite, les deux mains croisées sur la poitrine. Sa main droite tient un livre ouvert. Son visage est carré, sans expression et encadré par un voile qui tombe sur ses épaules et descend dans son dos. La statue est peinte dans des couleurs naturelles, sauf pour le manteau qui est doré.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 1982.861
Lieu de production :
- Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec
Dimensions :
- Hauteur (Mesurée / intégral) : 134 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 42 centimètre(s)
Matériaux :
- Bois
- Métal (Fer)
- Peinture
Technique de fabrication :
- Peint
- Sculpté
- Doré
Représentation iconographique :
- Livre ouvert
- Sainte Anne
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1967-10-04 |
Valeur patrimoniale
La sculpture représentant sainte Anne présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle témoigne de la dévotion à sainte Anne chez les Hurons-Wendats de la mission de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake. Cette dernière est fondée au XVIIe siècle près de Québec. La dévotion à sainte Anne est très populaire chez la plupart des Premières Nations, et ce, dès les débuts de la période de contact avec les Européens. La grand-mère occupant souvent un statut privilégié au sein de ces nations, le culte à sainte Anne, considérée comme la grand-mère de Jésus, est très tôt adopté. Dès la fondation du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, au milieu du XVIIe siècle, les Jésuites y accompagnent des Autochtones en pèlerinage. Cette statue de sainte Anne est vraisemblablement réalisée au Québec durant la deuxième moitié du XIXe siècle, possiblement par un artiste autochtone faisant partie de la paroisse de Notre-Dame-de-Lorette à Wendake. L'oeuvre rappelle un aspect important de la pratique religieuse des Premières Nations du Québec.
La sculpture présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Conçue dans une seule bille de bois, l'oeuvre représente sainte Anne debout, vêtue d'une robe et d'un manteau, la tête recouverte d'un voile. Ses mains sont croisées sur sa poitrine et tiennent un livre ouvert. Seul le manteau est doré, le reste de la sculpture étant peint. La posture droite et hiératique du personnage de même que la facture simple et épurée de la sculpture lui confèrent un caractère sacré. L'oeuvre témoigne des pratiques en vigueur au XIXe siècle dans le domaine de la sculpture sur bois au Québec.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.
Informations historiques
Cette sculpture en bois doré et polychrome, représentant sainte Anne, est vraisemblablement réalisée au Québec durant la deuxième moitié du XIXe siècle par un artiste dont l'identité demeure inconnue à ce jour. Mesurant 1,34 mètre de hauteur, elle est conservée à l'église de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake.
La mission de Notre-Dame-de-Lorette est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake). Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.
La dévotion à sainte Anne est très populaire chez la plupart des Premières Nations, et ce, dès les débuts de la période de contact avec les Européens. La grand-mère occupant souvent un statut privilégié au sein de ces nations, le culte à sainte Anne, considérée comme la grand-mère de Jésus, est très tôt adopté. Dès la fondation du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, au milieu du XVIIe siècle, les Jésuites y accompagnent des Autochtones en pèlerinage. Cette sculpture témoigne de cette dévotion au sein des missions jésuites.
En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente. C'est possiblement à cette époque que la sculpture de sainte Anne est exécutée, peut-être par un artiste autochtone faisant partie de la paroisse.
Conçue dans une seule bille de bois, l'oeuvre représente sainte Anne debout, vêtue d'une robe et d'un manteau, la tête recouverte d'un voile. Ses mains sont croisées sur sa poitrine et tiennent un livre ouvert. Seul le manteau est doré, le reste de la sculpture étant peint. La posture droite et hiératique du personnage de même que la facture simple et épurée de la sculpture lui confèrent un caractère sacré. L'oeuvre témoigne des pratiques en vigueur au XIXe siècle dans le domaine de la sculpture sur bois au Québec.
La sculpture est classée en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.