Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Parement d'autel (Vierge à l'Enfant)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Antependium

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1673 – avant 1750 (Production)
  • vers 1865 (Déménagement)
  • 1984 (Exposition)
  • 2012 (Exposition)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Autel et son environnement

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (2)

Groupes associés (2)

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Personnes associées (1)

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Description

Ce parement d'autel (antependium) est en bois sculpté et gravé, orné de dorure et argenté. En son centre, en relief, sur un nuage d'or, la Madone porte l'Enfant sur le modèle de Notre-Dame de Lorette. Ils sont entourés d'une grande guirlande de roses (fleuries ou en bouton), de vignes, de raisins, de soleils et de coquillages. Dans chacun des quatre coins du parement se trouve un chérubin sur un nuage plat. Le fond de scène est argenté sur une mince couche d'assiette (composée de blanc d'Espagne et de bol d'Arménie).

Le bas du parement est gravé d'un paysage laurentien avec des collines, des arbres, des fleurs et des oiseaux. Le soleil est en partie caché derrière le chérubin de gauche. Sur la droite se trouve une représentation de « La Lorette des Hurons » avec l'église, le presbytère et des maisons longues. Devant l'église, une femme autochtone, parfois interprétée comme étant Kateri Tekakwitha, en prière. Elle porte un châle, une jupe et des mitasses. Dans un arbre se trouve la colombe de l'arche de Noé, avec une branche d'olivier dans son bec. Il y a également un pélican sur une colline.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1982.858

Lieu de production :

  • Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 86 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 165,7 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Métal (Or)
  • Métal (Argent)

Technique de fabrication :

  • Sculpté
  • Doré
  • Gravé
  • Argenté

Représentation iconographique :

  • Arbre
  • Branche d'olivier
  • Colombe
  • Enfant Jésus
  • Femme huronne-wendate
  • Kateri Tekakwitha
  • Lys
  • Maisons longues
  • Pélican
  • Roses
  • Soleil
  • Têtes ailées
  • Vierge Marie
  • Vignes
  • Village huron-wendat

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1967-10-04
 

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Valeur patrimoniale

Le parement d'autel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il est vraisemblablement réalisé à la fin du XVIIe siècle ou au début du siècle suivant pour décorer l'église de la mission jésuite de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake). Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec pour la communauté huronne-wendate. À la fois oeuvre d'art et instrument d'évangélisation, le parement d'autel est une pièce décorative amovible placée devant le tombeau d'autel. Il guide les fidèles dans leur dévotion. Ce parement d'autel est exceptionnel par son ancienneté et sa rareté, puisqu'il s'agirait du seul parement en bois sculpté, doré et argenté datant des XVIIe et XVIIIe siècles conservé au Québec.

Le parement d'autel présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Il se distingue par la juxtaposition d'éléments propres aux cultures française et autochtone, fait inusité dans les oeuvres de l'époque. Il est possible que ce parement ait été réalisé en deux phases. La partie supérieure de l'oeuvre, qui présente des sculptures dorées en haut-relief sur fond argenté, pourrait être la plus ancienne. Elle illustre la Vierge à l'Enfant entourée de vignes et de roses ainsi que quatre têtes ailées vers les angles. Ces motifs, tout comme leur style, se rapprochent des broderies confectionnées à la fin du XVIIe siècle par les Ursulines de Québec, également réputées pour leur travail de dorure. La partie inférieure du parement d'autel présente quant à elle un paysage gravé sur fond argenté, où sont représentés un village huron avec son église et ses maisons longues au toit arrondi de même qu'une femme des Premières Nations dans une attitude de prière. Cette gravure, d'un style et d'un sujet très différents, pourrait donc dater d'une époque plus tardive et être l'oeuvre d'un sculpteur autochtone, par exemple le sculpteur wendat François Vincent (1737-1804). Le parement d'autel témoigne de l'influence de deux cultures sur les objets produits dans les missions autochtones.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Informations historiques

Ce parement d'autel en bois sculpté, doré et argenté est vraisemblablement réalisé à la fin du XVIIe siècle ou au début du siècle suivant pour décorer l'église de la mission jésuite de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake).

Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette. Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.

Il est possible que ce parement d'autel ait été réalisé en deux phases. La partie supérieure de l'oeuvre, qui présente des sculptures en haut-relief dorées sur fond argenté, pourrait être la plus ancienne. Elle illustre la Vierge à l'Enfant entourée de vignes et de roses ainsi que quatre têtes ailées disposées près des angles. Ces motifs, tout comme leur style, se rapprochent des broderies confectionnées à la fin du XVIIe siècle par les Ursulines de Québec, également réputées pour leur travail de dorure. La partie inférieure du parement d'autel présente quant à elle un paysage gravé sur fond argenté, où sont représentés un village huron avec son église et ses maisons longues au toit arrondi de même qu'une femme des Premières Nations dans une attitude de prière. Ce personnage est souvent identifié comme étant Kateri Tekakwitha (1656-1680), dont le portrait circule au Canada dès le début du XVIIIe siècle. Cette gravure, d'un style et d'un sujet très différents, pourrait donc dater d'une époque plus tardive et être l'oeuvre d'un sculpteur autochtone, par exemple le sculpteur wendat François Vincent (1737-1804).

À la fois oeuvre d'art et instrument d'évangélisation, le parement d'autel est une pièce décorative amovible placée devant le tombeau d'autel. Il guide les fidèles dans leur dévotion. Ce parement d'autel est exceptionnel par son ancienneté et sa rareté, puisqu'il s'agirait du seul parement en bois sculpté, doré et argenté datant des XVIIe et XVIIIe siècles conservé au Québec. Il se distingue également par la juxtaposition d'éléments propres aux cultures française et autochtone, fait inusité dans les oeuvres de l'époque.

En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.

Le parement d'autel est classé en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BARBEAU, Marius. Trésor des anciens Jésuites. Bulletin, 153. Ottawa, Musée national du Canada, 1957. 242 p.
  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990. 540 p.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
  • LACROIX, Laurier. Les arts en Nouvelle-France. Collection Arts du Québec. Québec, Musée national des beaux-arts du Québec : Publications du Québec, 2012. 296 p.
  • LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.
  • MORISSET, Jean-Paul et Gérard MORISSET. Loretteville, Québec - Chapelle des Hurons. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1940. 139 p.
  • TRAQUAIR, Ramsay. « The Huron mission church and treasure of Notre Dame de la Jeune Lorette, Quebec ». Journal of the Royal Architectural Institute of Canada. No 17 (1930), s.p.
  • TRAQUAIR, Ramsay. The old architecture of the province of Quebec. Toronto, Brigdens, 1925. 7 p.
  • TRUDEL, Jean, dir. Le Grand héritage : L'Église catholique et les arts au Québec. Québec, Musée du Québec, 1984. 369 p.

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