Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ostensoir (Soleil des Trois-Rivières)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Soleil

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • 1663 – 1664 (Production)
  • 1664 (Donation)
  • vers 1730 (Déménagement)
  • vers 1865 (Déménagement)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Arts décoratifs > Orfèvrerie
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

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Description

Cet ostensoir de style Louis XIV est fait en vermeil, c'est-à-dire en argent recouvert d'or.

Les quatre pieds, en argent coulé, sont surmontés de tête de chérubins en relief. Des têtes ailées décorent aussi la terrasse ovale, avec des bouquets ciselés, disposés selon un principe de symétrie. La moulure de la base est décorée d'une frise de feuilles d'acanthe. La partie basse du nœud est décorée de feuilles d'acanthe et le haut est décoré de têtes ailées. De la lunule émergent des rayons droits et lancéolés, disposés en alternance. Des pierres rouges, vertes et blanches sont enchâssées entre les rayons du soleil. La croix qui surmonte le vase, entièrement doré, n'est probablement pas d'origine.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 1982.827

Lieu de production :

  • Europe > France > Île-de-France > Paris

Dimensions :

  • Hauteur : 55,8 centimètre(s)
  • Poids : 1,902 gramme(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)
  • Métal (Vermeil)
  • Pierre
  • Métal (Or)

Technique de fabrication :

  • Présumé : Ciselé
  • Présumé : Repoussé
  • Présumé : Soudé
  • Présumé : Doré
  • Présumé : Gravé
  • Présumé : Fondu

Représentation iconographique :

  • Bouquets de fleurs
  • Croix
  • Feuilles d'acanthe
  • Soleil
  • Têtes d'angelots

Poinçon :

  • « C B », fleur de lis couronnée, deux grains, grappe de raisins

Inscription :

Sous le pied : « CLAVDE PREVOST ANTIEN ESCHEVIN DE LA VILLE DE PARIS ET ELISABET LE GENDRE SA FEMME MONT DONNE POUR SERVIR A LEGLISE DES PERES JESUITES AUX TROIS RIVIERES LAN 1664 »

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1967-10-04
 

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Valeur patrimoniale

L'ostensoir présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il s'agirait vraisemblablement du plus ancien ostensoir préservé au Canada. La pièce est réalisée en 1663-1664 par l'orfèvre parisien Claude Boursier (avant 1647-après 1698). Elle est ensuite acquise par un échevin de Paris et son épouse, Claude Prévost et Élisabeth Legendre, et destinée à être offerte aux Jésuites de Trois-Rivières, comme l'indique l'inscription « CLAVDE PREVOST ANTIEN ESCHEVIN DE LA VILLE DE PARIS ET ELISABET LE GENDRE SA FEMME MONT DONNE POUR SERVIR A LEGLISE DES PERES JESUITES AUX TROIS RIVIERES LAN 1664 ». Toutefois, il semble que l'ostensoir n'ait jamais été utilisé à Trois-Rivières, mais que, une fois parvenu en Nouvelle-France, il ait été apporté par les Jésuites à l'endroit où il serait le plus utile, soit à la mission de Notre-Dame-de-Lorette. Cette dernière est fondée au XVIIe siècle près de Québec pour la communauté huronne-wendate. L'ostensoir témoigne des premiers temps de cette mission et figure parmi les pièces majeures du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette.

L'ostensoir présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre témoigne de l'attention particulière portée à l'ornementation des objets liturgiques. L'ostensoir, parfois appelé soleil à cause des rayons dans sa partie supérieure, est destiné à accueillir l'hostie consacrée et à l'exposer pour l'adoration des fidèles. Il s'agit généralement de l'une des pièces les plus richement ornées parmi les accessoires liturgiques d'une église. L'ostensoir de Notre-Dame-de-Lorette présente un décor sophistiqué où abondent des motifs en relief tels que des têtes de chérubins, des bouquets de fleurs et des feuilles d'acanthe. Entre les rayons du soleil sont enchâssées des pierreries de couleur. Le soleil étant considéré par les Autochtones comme la source de la vie, l'ostensoir devient également un outil d'évangélisation. La pièce illustre l'importance esthétique et symbolique de ce type d'objet.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Informations historiques

Cet ostensoir en argent doré est réalisé en 1663-1664 par l'orfèvre parisien Claude Boursier (avant 1629-après 1697). Il est ensuite acquis par un échevin de Paris et son épouse, Claude Prévost et Élisabeth Legendre, et destiné à être offert aux Jésuites de Trois-Rivières. Une inscription sous le pied indique précisément sa destination : « CLAVDE PREVOST ANTIEN ESCHEVIN DE LA VILLE DE PARIS ET ELISABET LE GENDRE SA FEMME MONT DONNE POUR SERVIR A LEGLISE DES PERES JESUITES AUX TROIS RIVIERES LAN 1664 ». Toutefois, il semble que l'objet n'ait jamais été utilisé à Trois-Rivières, mais que, une fois parvenu en Nouvelle-France, il ait été apporté par les Jésuites à l'endroit où il serait le plus utile, soit à la mission de Notre-Dame-de-Lorette.

Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake). Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727).

Reçu maître en 1647, Claude Boursier est spécialisé en orfèvrerie religieuse. Huit de ses oeuvres, attribuées longtemps par erreur à l'orfèvre Claude Ballin (1615-1678), sont conservées au Québec. Parmi celles-ci figure un ostensoir très semblable à celui-ci et offert par les mêmes donateurs à la mission Saint-François-Xavier de Kahnawake. L'ostensoir de Notre-Dame-de-Lorette serait vraisemblablement le plus ancien ostensoir conservé au Canada.

L'ostensoir, parfois appelé soleil à cause des rayons dans sa partie supérieure, est destiné à accueillir l'hostie consacrée et à l'exposer pour l'adoration des fidèles. Il s'agit généralement de l'une des pièces les plus richement ornées parmi les accessoires liturgiques d'une église. L'ostensoir de Notre-Dame-de-Lorette présente un décor sophistiqué où abondent des motifs en relief tels que des têtes de chérubins, des bouquets de fleurs et des feuilles d'acanthe. Entre les rayons du soleil sont enchâssées des pierreries de couleur. Le crucifix posé au sommet de la pièce pourrait être de facture plus récente. L'oeuvre témoigne de l'importance esthétique et symbolique de ce type d'objet. Le soleil étant considéré par les Autochtones comme la source de la vie, l'ostensoir devient donc également un outil d'évangélisation.

La chapelle en bois érigée à Wendake à la fin du XVIIe siècle est remplacée par une église de pierre vers 1730. Celle-ci est partiellement incendiée en 1862. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor, qui comprend par ailleurs un ensemble important de pièces d'orfèvrerie françaises des XVIIe et XVIIIe siècles. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.

L'ostensoir est classé en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • HARDY, Jean-Pierre. « Le beau dans la vie des habitants de la Nouvelle-France ». s.a. Ornamentum, Les arts décoratifs au Canada [En ligne]. https://ornamentum.ca/le-beau-dans-la-vie-des-habitants-de-la-nouvelle-france/
  • s.a. « Prévost, Claude et Élisabeth Legendre ». Université du Québec à Montréal. Héraldique Québec [En ligne]. http://rd.uqam.ca/HQ/MEMBRES/PrevostLegendre.html

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