Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Bénitier

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Seau à eau bénite

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1804 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'ablution et à l'aspersion

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

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Description

Le bénitier est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique exécutée par Huguet, dit Latour, vers 1804 pour l'église de Saint-Nicolas. Le seau en argent, d'une hauteur de 21,6 cm et d'un diamètre de 19 cm, est composé d'un pied, d'une panse en forme de poire inversée et d'une anse. Le pied est orné de godrons en relief, tandis que la partie inférieure de la panse est décorée de godrons courts et longs ciselés et disposés en alternance. La section centrale du seau présente des festons de feuilles de laurier, alors que les attaches de l'anse ont la forme d'une tête humaine.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada

Dimensions :

  • Diamètre extérieur : 19 centimètre(s)
  • Hauteur : 21,6 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)

Technique de fabrication :

  • Ciselé
  • Coulé
  • Martelé
  • Repoussé
  • Soudé

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-12-06
 

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Valeur patrimoniale

Le bénitier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec l'atelier d'orfèvre le plus important de Montréal à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, celui de Pierre Huguet, dit Latour (1749-1817). Ce dernier fait son entrée dans le domaine de l'orfèvrerie vers 1781 en tant que marchand. Dans sa boutique située rue Notre-Dame, il gère une entreprise où travaillent plusieurs apprentis ainsi que des orfèvres engagés sous contrat. Parmi eux figurent Salomon Marion (apprenti de 1798 à 1803, puis engagé vers 1809 ou 1810) et Paul Morand (apprenti de 1802 à 1805). Dans les premiers temps, les employés de Huguet, dit Latour, produisent surtout des objets destinés à la traite des fourrures, comme des pendants d'oreille. Dans les années 1790, ils exécutent des réparations sur des objets en argent appartenant à la paroisse Notre-Dame de Montréal. À partir de 1803, l'atelier produit des pièces d'orfèvrerie religieuse. Le bénitier, réalisé vers 1804 pour l'église de Saint-Nicolas, correspond à cette période prospère où l'atelier domine le marché montréalais.

Le bénitier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre témoigne de courants stylistiques en vogue au tournant du XIXe siècle et privilégiés par l'atelier de Huguet, dit Latour. L'aspect épuré du seau, qui présente de larges surfaces lisses, le galbe prononcé de la panse et le motif de feuilles de laurier assemblées en festons sont des éléments associés au vocabulaire formel du style Louis XVI introduit au Québec vers 1788 par l'orfèvre Laurent Amiot (1764-1839). Le créateur du décor de ce bénitier a également fait preuve d'originalité en suggérant les motifs de feuilles de laurier et les godrons de la panse par un simple trait ciselé, au lieu d'utiliser la technique du repoussé, plus courante. L'anse du seau comporte des attaches moulées présentant la forme d'une tête humaine et fixées à froid par des rivets. Ce détail est à la fois représentatif de ce type de garniture et de la production de l'atelier de Huguet, dit Latour. Ce seau à eau bénite rappelle ainsi la transmission des motifs décoratifs chez les orfèvres québécois du tournant du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du bénitier liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 21,6 cm et le diamètre de 19 cm;
- le matériau, soit l'argent massif;
- les différentes parties constituant le seau à eau bénite, dont le pied, la panse en forme de poire renversée et l'anse;
- les éléments ornementaux, dont les godrons repoussés du pied, les godrons courts et longs ciselés et disposés en alternance sur la partie inférieure de la panse, les feuilles de laurier ciselées et disposées en festons sur la partie centrale du seau, ainsi que les attaches de l'anse moulées en forme de tête humaine et fixées à froid par des rivets;
- les inscriptions, dont le poinçon de l'atelier composé des lettres « P.H. » dans un rectangle (à trois endroits sous le pied), et le mot « Montreal » dans un rectangle (également sous le pied).

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Informations historiques

Le bénitier est produit vers 1804 par l'atelier d'orfèvre le plus important de Montréal à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, celui de Pierre Huguet, dit Latour (1749-1817). Ce dernier gère, à partir de 1781, une entreprise d'orfèvrerie située rue Notre-Dame et où travaillent plusieurs apprentis et des orfèvres engagés. Parmi ceux-ci figurent Salomon Marion (apprenti de 1798 à 1803, puis engagé vers 1809 ou 1810) et Paul Morand (apprenti de 1802 à 1805).

À ses débuts, l'atelier produit surtout de l'orfèvrerie de traite, dont un grand nombre de pendants d'oreille, mais ses employés se familiarisent avec l'orfèvrerie religieuse dans les années 1790 en exécutant des réparations sur les objets liturgiques de la paroisse de Notre-Dame. L'entreprise produit des pièces d'orfèvrerie religieuse à partir de 1803. Le bénitier est réalisé pour l'église de Saint-Nicolas durant cette période prospère où l'atelier domine le marché montréalais. L'oeuvre fait partie d'un ensemble d'objets liturgiques commandés successivement par la fabrique à divers orfèvres influents.

Le seau à eau bénite témoigne de courants stylistiques en vogue au tournant du XIXe siècle et privilégiés par l'atelier de Pierre Huguet, dit Latour. Ses formes et ses motifs décoratifs sont associés au vocabulaire du style Louis XVI introduit au Québec vers 1788 par l'orfèvre Laurent Amiot (1764-1839). Dans ce cas-ci, les motifs sont présentés d'une manière originale à l'aide d'un fin trait ciselé.

Le bénitier est classé en 1961, en même temps que plusieurs autres pièces d'orfèvrerie de l'église de Saint-Nicolas. En 1973, la plupart de ces pièces, dont le bénitier, sont vendues au Musée du Québec, renommé Musée national des beaux-arts du Québec en 2002.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Nicolas ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 18-21.
  • DEROME, Robert et Norma MORGAN. « Huguet, dit Latour, Pierre ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • Musée du Québec. Héritage vivant de l'orfèvrerie : vingt pièces de la collection du Musée du Québec. Québec, Service des expositions itinérantes, 1977. 32 p.
  • TRUDEL, Jean. L'orfèvrerie en Nouvelle-France. Ottawa, Galerie nationale du Canada pour la Corporation des Musées nationaux du Canada, 1974. 239 p.

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