Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de la Maison-Hurtubise

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site historique de la Maison-Hurtubise

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Westmount

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial de la Maison-Hurtubise est un ancien établissement agricole concédé en 1699. Il est principalement constitué d'une maison de ferme érigée en 1739 et d'une remise construite dans les années 1880, ainsi que de leur terrain. La demeure en pierre des champs de plan presque carré, à un étage et demi, est coiffée d'un toit aigu à deux versants. Une annexe en brique, dont la construction remonte aux années 1870, est adossée au mur pignon est. La remise en bois de plan rectangulaire comprend deux niveaux et est percée de trois larges portes. Le site patrimonial de la Maison-Hurtubise est situé dans un environnement urbain, sur le flanc sud-ouest du mont Royal, dans un quartier résidentiel de la ville de Westmount.

Ce bien est classé site patrimonial. Cette protection s'applique à l'extérieur de la maison, de la remise, et au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

Le site comprend la maison Hurtubise, qui est classée immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2004-12-16

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 8 - Terrain supérieur
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de la Maison-Hurtubise présente un intérêt pour sa valeur historique. Il s'agit de l'un des rares témoins des premiers établissements ruraux de l'île de Montréal. L'emplacement, malgré ses grandes dimensions, n'est qu'une partie de la censive concédée à Louis Hurtubise (1663-1703) par les prêtres de Saint-Sulpice en 1699. Implantée sur le flanc sud-ouest du mont Royal, celle-ci se situe alors à la limite ouest des terres abandonnées de la mission de la Montagne, cultivées de 1676 à 1695 par les Autochtones vivant sous la tutelle des Sulpiciens. Elle longe aussi la côte Saint-Antoine, dont le chemin relie la ville fortifiée au mont Royal. Cette côte commence à être occupée entre 1680 et 1700, après que les parcelles bordant le fleuve Saint-Laurent aient été concédées. La censive des Hurtubise, qui mesure trois arpents de front sur 20 arpents de profondeur, se trouve à plus de cinq kilomètres de la ville fortifiée de Montréal. Entre 1870 et 1890, la côte Saint-Antoine se transforme en un secteur résidentiel, qui deviendra Westmount. Devant l'expansion urbaine, la famille Hurtubise cesse de cultiver le sol vers 1880. La maison Hurtubise compte parmi les dix plus anciennes maisons rurales de l'île de Montréal et serait même la plus ancienne à l'intérieur des terres. Propriété des Hurtubise de 1699 à 1955, ce site témoigne des fermes établies au début du XVIIIe siècle sur le versant sud du mont Royal et de l'urbanisation de ce secteur.

Le site patrimonial de la Maison-Hurtubise présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Point d'ancrage de l'établissement agricole, la demeure est un bel exemple de maison de ferme d'inspiration française par sa maçonnerie en pierre des champs, son plan presque carré, son élévation d'un étage et demi ainsi que son toit aigu à deux versants. Par ses dimensions et ses matériaux, elle évoque la prospérité de la famille Hurtubise et la rentabilité de son exploitation. Dans les années 1870, une annexe en brique est adossée au mur pignon est. Autrefois, la maison était entourée de plusieurs granges et dépendances maintenant disparues. La remise en bois actuelle a été construite dans les années 1880 pour abriter les voitures et les traîneaux. Sa présence évoque l'abandon de l'agriculture par la famille Hurtubise et son intégration dans la société urbaine à la fin du XIXe siècle. La maison témoigne ainsi du passé agricole du site, et la remise, de son urbanisation.

Le site présente également un intérêt pour sa valeur archéologique. Les sondages effectués en 1992 et les collectes (plus de 200 objets recueillis) réalisées l'année suivante ont révélé un potentiel archéologique intéressant pour la connaissance des établissements ruraux montréalais du XVIIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de la Maison-Hurtubise liés à ses valeurs historique, architecturale et archéologique comprennent, notamment :
- sa situation sur le flanc sud-ouest du mont Royal, dans un quartier résidentiel de la ville de Westmount;
- les grandes dimensions du terrain comprenant un jardin, un verger et deux anciens puits;
- le potentiel archéologique intéressant pour la connaissance des établissements ruraux montréalais du XVIIIe siècle;
- la maison Hurtubise présentant un plan presque carré, une élévation d'un étage et demi et un toit aigu à deux versants, ainsi que son annexe en brique;
- la remise, de plan rectangulaire à deux niveaux, son parement de planches clouées à des pièces horizontales et ses trois larges portes.

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Informations historiques

En 1699, le cultivateur Louis Hurtubise (1663-1703) reçoit des prêtres de Saint-Sulpice, seigneurs de l'île de Montréal, une censive située sur le flanc sud-ouest du mont Royal. Celle-ci se trouve à l'extrémité ouest des terres abandonnées de la mission de la Montagne, cultivées de 1676 à 1695 par les Autochtones vivant sous la tutelle des Sulpiciens. Elle longe aussi la côte Saint-Antoine, dont le chemin relie la ville fortifiée au mont Royal. Cette côte est ouverte aux censitaires entre 1680 et 1700, après que les parcelles bordant le fleuve Saint-Laurent aient été concédées.

La censive des Hurtubise, qui mesure trois arpents de front sur 20 arpents de profondeur, est éloignée de plus de cinq kilomètres de la ville fortifiée de Montréal. La propriété est alors représentative du mode d'occupation du sol propre au régime seigneurial, qui est un compromis entre les contraintes imposées par la topographie, l'établissement d'un réseau de communication et la nécessité de créer des unités agricoles viables.

Rapidement, les Hurtubise s'affairent à la mise en valeur de leur lot. Une maison de bois aurait vraisemblablement précédé la maison de pierre érigée en 1739.

La ferme est située dans un environnement idéal pour la culture. En effet, les sols du flanc sud-ouest du mont Royal sont bien drainés et bénéficient d'un excellent ensoleillement, ce qui permet la croissance d'espèces variées. Les Hurtubise exploitent en outre un verger, dont la première mention remonte à 1768, et un jardin potager, dont l'existence est confirmée depuis 1848. L'emplacement a compté plusieurs granges et dépendances ainsi que deux puits, dont le plus ancien remonte à l'origine de la concession.

La propriété est divisée en deux en 1839. De nouveaux morcellements surviennent entre 1847 et 1873. Situées au-delà de la limite actuelle du site, les granges et autres dépendances disparaissent. La maison subit aussi quelques modifications. Par exemple, dans les années 1870, une annexe en brique formant un logement autonome est ajoutée. D'abord occupée par des membres de la famille, elle est offerte en location durant les décennies suivantes.

Entre 1870 et 1890, les terres arables de la côte Saint-Antoine sont convoitées par les promoteurs et loties. Le secteur se transforme en un quartier résidentiel qui deviendra Westmount. La propriété étant encerclée par l'expansion urbaine, la famille Hurtubise cesse de cultiver le sol vers 1880. La remise actuelle, contemporaine de cette période, était destinée à abriter les voitures et les traîneaux.

En 1955, la propriété est vendue. Depuis 1699, six générations de Hurtubise s'y seront succédé. L'année suivante, la demeure est menacée de démolition. La propriété est alors achetée par des particuliers intéressés à sa préservation, qui fondent l'organisme Héritage canadien du Québec (1960), auquel elle est cédée en 1961.

En 1992 et 1993, des sondages archéologiques et des collectes sont effectués à proximité de la maison; plus de 200 objets sont alors recueillis.

Le site historique de la Maison-Hurtubise est classé en 2004. Le même jour, la maison Hurtubise est aussi classée.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Westmount

Adresse :

  • chemin de la Côte-Saint-Antoine

Latitude :

  • 45° 28' 50.7"

Longitude :

  • -73° 36' 29.7"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 581 561

Code Borden

BiFj-36      

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Documents

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Références

Notices bibliographiques :

  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture rurale. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 13. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1986. 421 p.
  • Ethnoscop inc. Projet de rénovation de la maison Hurtubise. Rapport des interventions archéologiques. s.l. 1995. s.p.
  • GUBBAY, Aline et Sally HOOFF. Montreal's little mountain : a portrait of Westmount. Westmount, Trillium Books, 1979. 131 p.
  • LINTEAU, Paul-André. Histoire de Montréal depuis la Confédération. Montréal, Les Éditions du Boréal, 2000. 627 p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 2. Montréal, Les Éditions La Presse, 1988. 421 p.
  • ROBERT, Jean-Claude. Atlas historique de Montréal. Montréal, Art global / Libre expression, 1994. 167 p.
  • ROBICHAUD, Léon et Alan STEWART. Étude patrimoniale de la maison des Hurtubise. Québec, ministère de la Culture et des Communications, 2001. 122 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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