Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Rangé-Dit-Laviolette

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Lenoir

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Baie-D'Urfé

Date :

  • vers 1700 – 1700 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (4)

Images

Carte

Description

La maison Rangé-Dit-Laviolette est une ancienne maison de ferme construite vers 1700 et modifiée au XIXe siècle. Elle est composée de trois volumes disposés en forme de « L », érigés à des périodes différentes. La désignation s'applique uniquement à la partie la plus ancienne de l'ensemble, soit la section est de l'édifice. La partie la plus ancienne présente un plan presque carré, comporte des murs en pierre chaulés sur trois côtés et s'élève sur un étage et demi. Elle est couverte d'un toit à deux versants droits aux larmiers débordants couvrant une galerie du côté sud. Deux cheminées s'élèvent dans la continuité des murs pignon. La maison est construite en fond de lot, à une centaine de mètres de la voie publique et à proximité des berges du lac Saint-Louis, face aux îles Sainte-Geneviève. Elle est entourée d'un important couvert végétal, dont plusieurs arbres matures. La maison Rangé-Dit-Laviolette est située dans l'arrondissement municipal de Beaconsfield-Baie-D'Urfé de la ville de Montréal.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique uniquement à l'enveloppe extérieure de la partie la plus ancienne de l'ensemble, soit la section est du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Baie-D'Urfé) 2001-12-11
 

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Valeur patrimoniale

La maison Rangé-Dit-Laviolette présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son ancienneté. Construite vers 1700, elle évoque la colonisation du secteur actuel de Baie-D'Urfé, où une première concession est accordée en 1677 alors que la première paroisse - Saint-Louis du Haut-de-l'Île (aussi appelée Saint-Louis du Bout-de-l'Île) - est fondée en 1686 par l'abbé François-Saturnin Lascaris d'Urfé (1641-1701). La maison Rangé-Dit-Laviolette aurait été érigée par Hubert Rangé-Dit-Laviolette (1661-vers 1727). Elle constitue l'une des plus anciennes constructions de Baie-D'Urfé et un important témoin matériel de la période d'établissement de l'ouest de l'île de Montréal.

La maison Rangé-Dit-Laviolette présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est un témoin de l'évolution de l'architecture domestique au Québec. Construite au tournant du XVIIIe siècle, la maison possède des éléments qui se rattachent à la tradition architecturale d'inspiration française, comme le carré en pierre peu dégagé du sol et la disposition asymétrique des ouvertures. Le plan presque carré et les cheminées qui s'élèvent dans la continuité des murs pignon, plus particulièrement associés aux maisons de l'île de Montréal et des régions environnantes, sont aussi des caractéristiques de l'architecture de cette époque. D'autre part, la maison Rangé-Dit-Laviolette affiche des éléments caractéristiques de l'architecture de la seconde moitié du XIXe siècle, notamment un toit à deux versants à pente moyenne, des chambranles de bois moulurés, des larmiers débordants, une galerie couverte du côté sud et des lucarnes. Plusieurs de ces éléments en vogue dans la vallée du Saint-Laurent au XIXe siècle sont issus de la tradition architecturale anglo-saxonne introduite ici à la suite de la Conquête britannique. Ils sont ajoutés à la maison Rangé-Dit-Laviolette entre 1839 et 1874 afin de la mettre au goût du jour.

La maison Rangé-Dit-Laviolette présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. La localisation de la maison, sur ce qui apparaît aujourd'hui comme le fond du lot, témoigne de l'époque où le chemin du Roy, une voie de communication importante en Nouvelle-France, passait entre le bâtiment et le lac Saint-Louis (les pierres composant le pavé subsisteraient toujours sous le terrassement de la maison). La façade principale est orientée vers le sud, face au lac et aux îles Sainte-Geneviève, pour la même raison. Enfin, la galerie couverte du côté sud, ajoutée au XIXe siècle, rappelle le courant pittoresque qui apparaît à cette époque comme une sensibilité nouvelle par rapport à la nature. Elle constitue un exemple d'intégration de l'architecture à son environnement en offrant un point de vue admirable sur le lac Saint-Louis.

Source : Ville de Montréal, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Rangé-Dit-Laviolette liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan presque carré et de petites dimensions (9,4 X 9,3 m), le carré bas et peu dégagé du sol,, le toit à pente moyenne et les larmiers débordants supportés par des colonnes du côté sud;
- les matériaux, dont la structure en maçonnerie;
- les ouvertures, dont leur disposition symétrique, les fenêtres à six grands carreaux, les trois lucarnes de la façade principale et les chambranles de bois moulurés des ouvertures;
- les deux souches de cheminée en pierre construites dans la continuité des murs pignon;
- la galerie couverte du côté sud;
- l'implantation en fond de lot, en bordure du lac Saint-Louis;
- l'orientation de la façade principale vers le sud;
- la présence de vestiges du pavé du chemin du Roy sous le terrassement.

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Informations historiques

Hubert Rangé-Dit-Laviolette (1661-vers 1727) achète la concession sur laquelle se trouve aujourd'hui la maison Rangé-Dit-Laviolette en 1695. Il en est le troisième propriétaire depuis que les Sulpiciens l'ont concédée, en 1686, et jusque-là, la propriété n'a fait l'objet d'aucun développement. Rangé-Dit-Laviolette construit une maison de pierre vers 1700. Il décède vers 1727, et la demeure et son terrain deviennent la propriété de ses descendants.

En 1781, un recensement mentionne la présence sur la propriété d'une maison, d'une grange et d'une étable. Charles Lenoir en fait l'acquisition après 1781. Il est possible que Lenoir ait transformé la maison en auberge durant une quinzaine d'années, au tournant du XIXe siècle. La propriété passe ensuite aux mains de Gabriel Pilon qui, tout en y pratiquant l'agriculture, redonne à la demeure sa vocation résidentielle. La propriété demeure au sein de la famille Pilon jusqu'en 1874.

Entre 1839 et 1874, la famille Pilon aurait agrandi et modifié le corps de logis d'origine, dont l'aspect est trapu et la pente de toit très prononcée. En effet, les murs de pierres sont exhaussés et la pente du toit est adoucie. Des éléments ornementaux empruntés à la tradition architecturale anglo-saxonne, comme des chambranles en bois moulurés autour des ouvertures et des larmiers débordants, sont également ajoutés. C'est aussi à ce moment que l'actuel pavillon central aurait été érigé.

En 1874, la terre et ses bâtiments sont vendus à André Perrier, qui dote l'actuel pavillon central d'attributs néogothiques et ajoute les trois lucarnes en façade sud de la partie d'origine de la maison.

En 1949, le pavillon ouest est construit par William Lawrence Glen. Ce dernier habite la propriété pendant près d'un demi-siècle et y construit un garage et l'annexe ouest. La maison Rangé-Dit-Laviolette conserve encore aujourd'hui sa vocation résidentielle.

La maison Rangé-Dit-Laviolette est citée en 2001. Le statut vise uniquement la partie la plus ancienne du bâtiment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Baie-D'Urfé

Adresse :

  • 20122, chemin Lakeshore

Latitude :

  • 45° 24' 46.6"

Longitude :

  • -73° 54' 10.2"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montréal Paroisse de Sainte-Anne Absent 325-21ptie
325-4 ptie

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Références

Notices bibliographiques :

  • Beaupré et Michaud, architectes. Évaluation de l'intérêt patrimonial de l'édifice situé au 20 122, chemin Lakeshore, Baie d'Urfé. s.l. 2000. 19 p.
  • Beaupré et Michaud, architectes. Inventaire patrimonial de la Ville de Baie d'Urfé. s.l. 2004. s.p.

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