Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Domaine Campbell
  • Domaine John-Saxton-Campbell
  • Domaine Rankin
  • Manoir de Pointe-Sèche

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Saint-Germain

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Personnes associées (7)

Images

Carte

Description

Le domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage est un ensemble résidentiel comprenant un manoir, une petite maison dite « des invités » ainsi qu'un vaste terrain de plus d'un kilomètre carré. Construit en 1835, le manoir en bois est un cottage pittoresque. Il est de plan rectangulaire, à un étage et demi, et coiffé d'un toit à croupes surmonté d'une terrasse faîtière. Les avant-toits se prolongent pour couvrir une galerie qui ceinture le bâtiment. La maison des invités, également en bois, possède un volume semblable à celui du manoir, mais de dimensions plus petites. Elle est coiffée d'un toit à croupes et son ornementation est plus sobre. Les deux bâtiments sont implantés sur un vaste terrain boisé en surplomb par rapport au fleuve Saint-Laurent. Le domaine est situé en bordure du fleuve et de la route 132, à l'emplacement de l'ancien village de Pointe Sèche, dans la municipalité de Saint-Germain.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saint-Germain) 2008-07-07

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2008-04-07
  • Citation, 2004-04-05
  • Avis de motion de citation, 2003-07-07
 
Proposition de statut national non retenue Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2014-04-04

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2003-01-01
 

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Valeur patrimoniale

Le domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Au moment de sa construction, le domaine est le centre administratif du village de Pointe Sèche, aujourd'hui disparu. La seigneurie de l'Islet-du-Portage est concédée par l'intendant Jean Talon (1626-1694) à Pierre de Bécard, sieur de Grandville, en 1672. Différents seigneurs se succèdent par la suite, sans toutefois habiter de manière permanente leur concession. Le capitaine d'origine écossaise Malcolm Fraser (1733-1815) achète la seigneurie en 1777. Elle demeure la propriété de la famille durant trois générations. En 1835, John Saxton Campbell (vers 1787-1855), un riche constructeur de navires de Québec, fait l'acquisition du domaine. Campbell met en valeur et exploite la seigneurie. Il y construit un moulin à farine, une forge, un entrepôt, un chantier maritime ainsi qu'un quai. Plusieurs employés travaillent à la construction de goélettes au chantier, l'un des quinze chantiers maritimes au Québec à l'époque. Le village de Pointe Sèche est alors prospère et compte une quarantaine de maisons. Son déclin s'amorce avec le départ de Campbell pour l'Angleterre en 1842. Puis, il se continue par l'arrivée du chemin de fer reliant l'est de la province à Montréal au milieu du XIXe siècle. Le domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage témoigne d'une activité économique importante dans la région.

Le domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage présente également un intérêt patrimonial pour la valeur architecturale du manoir. Connu sous le nom de « manoir Campbell » ou de « manoir Campbell-Rankin », le bâtiment est un exemple achevé de cottage d'inspiration pittoresque. Destiné à servir de résidence à John Campbell et son épouse, il est construit en 1835 par un entrepreneur de la région de Québec. Le manoir adopte les principes esthétiques du mouvement pittoresque anglais. Né en Angleterre au XVIIIe siècle, le courant pittoresque favorise un rapport étroit entre l'architecture et la nature. Cette volonté s'illustre notamment dans les villas de campagne avec leurs vérandas, galeries et autres éléments permettant aux résidents de profiter du paysage environnant. Le manoir est un exemple de cottage d'inspiration pittoresque avec sa terrasse faîtière, sa galerie ceinturant le bâtiment ainsi que ses nombreuses portes-fenêtres. À l'origine, cet esprit pittoresque est accentué par un aménagement paysager composé de jardins et d'arbres fruitiers qui entourait la résidence. La maison des invités, qui subsiste encore aujourd'hui, ainsi que la maison des serviteurs (aujourd'hui disparue) rappellent le manoir dans leurs formes et leurs matériaux. Le manoir Campbell constitue un exemple de l'apport des courants anglais dans l'architecture des villas du Québec au XIXe siècle.

Le domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Il se compose d'un vaste terrain correspondant au domaine seigneurial original incluant une partie des battures du fleuve Saint-Laurent. Ce territoire possède un paysage contrasté, dont un écosystème de taïga sur les montagnes. Le site est composé d'une zone riveraine, de boisés, de collines escarpées et de plusieurs cours d'eau. Juché en haut d'une colline, le manoir Campbell jouit d'une vue panoramique sur le fleuve. Le domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage est l'héritier d'un patrimoine naturel.

Source : Municipalité de Saint-Germain, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage liés à ses valeurs historique, architecturale et paysagère comprennent, notamment :
- sa situation à l'emplacement de l'ancien village de Pointe Sèche;
- son implantation sur une colline surplombant le fleuve Saint-Laurent;
- son vaste terrain composé de paysages contrastés comprenant des collines, des boisés et des cours d'eau et du littoral du fleuve;
- la présence d'une partie des jardins floraux entourant le manoir, dont des framboisiers dorés;
- les vestiges de plusieurs bâtiments autour du manoir, dont les fondations d'une écurie, d'une maison de domestiques, de latrines, d'une glacière ainsi que de plusieurs habitations servant aux ouvriers du chantier maritime;
- les caractéristiques du manoir, notamment son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le soubassement surélevé, les quatre cheminées disposées symétriquement, le toit à croupes aux avant-toits débordants surmonté d'une terrasse faîtière, les pignons frontons sur les façades avant et arrière, ses matériaux, dont la pierre du soubassement et des cheminées, la charpente en pièce sur pièce recouverte de stuc sur les élévations, le bois des ornements et des ouvertures, le bardeau de cèdre de la toiture, ses ouvertures, dont les portes-fenêtres réparties symétriquement sur les quatre façades, le portail d'entrée à baies latérales et imposte, les ouvertures cintrées des pignons ainsi que les chambranles, ses ornements, dont le lambrequin en bois ajouré sous la corniche et les planches de bois imitant des chaînes d'angle, la galerie ceinturant le bâtiment, les gouttières en cèdre;
- les caractéristiques de la maison des invités, notamment sa situation derrière le manoir, son volume, dont son plan rectangulaire, son élévation d'un étage et demi, son toit à croupes, sa structure en pièce sur pièce.

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Informations historiques

La seigneurie de l'Islet-du-Portage est concédée par l'intendant Jean Talon (1626-1694) à Pierre de Bécard, sieur de Grandville, en 1672. Elle figure parmi les plus anciennes seigneuries de l'est de la province. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la seigneurie voit se succéder plusieurs propriétaires qui n'y habitent pas en permanence.

Le capitaine d'origine écossaise Malcolm Fraser (1733-1815) achète la seigneurie en 1777. Elle demeure la propriété de la famille durant trois générations. Les Fraser construisent vraisemblablement un manoir ainsi qu'un moulin dans le domaine de la seigneurie, cette portion de la concession réservée au seigneur. En 1835, André Laughlin Fraser (1800-1877), alors propriétaire de la seigneurie, connaît des difficultés financières. Le shérif de Québec vend donc la seigneurie à l'encan.

John Saxton Campbell (vers 1787-1855), un riche constructeur de navires de Québec, se porte acquéreur de la seigneurie à cette occasion. Il entreprend l'exploitation des ressources hydrauliques et forestières du domaine.

Un manoir destiné à servir de résidence pour John Campbell et son épouse est implanté en 1835 sur les fondations du manoir Fraser. La construction du bâtiment est confiée à Charles Touchette (1804-1878), un entrepreneur de la région de Québec. Le manoir adopte les principes esthétiques du mouvement pittoresque anglais. Celui-ci favorise un rapport étroit entre l'architecture et la nature. Cette volonté se manifeste notamment par la présence d'éléments architecturaux permettant aux résidents de jouir du paysage environnant. Ils comprennent une terrasse faîtière, plusieurs portes-fenêtres et une galerie qui ceinture le bâtiment. Des trottoirs de bois sur des fondations de pierre jalonnent aussi une partie du terrain sur la falaise où est construit le manoir.

Campbell démolit le deuxième moulin banal et en construit un autre servant à la fois de moulin banal, de cardage de la laine et de moulin à scie. Il fait également construire la maison des invités, la maison des serviteurs, la glacière, les latrines extérieures, l'écurie. Il y ajoute aussi treize autres bâtiments devant servir de résidences pour une partie des ouvriers du chantier maritime. Il construit un barrage sur le ruisseau du Petit Sault ainsi que la rampe de déversoir de l'eau vers la grande roue du moulin. Il complète le tout par plusieurs bâtiments sur la rive du fleuve devant servir aux activités navales ainsi qu'un quai et d'une môle à la ligne de marée basse afin d'accueillir les navires.

Plusieurs employés travaillent à la construction de navires et de goélettes au chantier, l'un des quinze chantiers maritimes au Québec à l'époque. La seigneurie et le chantier constituent alors le centre d'un village prospère appelé Pointe Sèche. Son déclin s'amorce avec le départ de Campbell pour l'Angleterre en 1842. Puis, il se continue par l'arrivée du chemin de fer reliant l'est de la province à Montréal au milieu du XIXe siècle. Le village de Pointe Sèche est aujourd'hui disparu.

Le manoir est habité de manière intermittente par la famille Campbell et ses descendants durant plus de 130 ans. Il est surtout utilisé comme résidence d'été jusqu'en 1968, année où le domaine est acheté par un aubergiste de la région. Le sculpteur Jacques Saint-Hilaire en fait ensuite l'acquisition en 1974.

Le manoir Campbell, la maison des invités située derrière et les vestiges de quelques bâtiments et dépendances subsistent encore, alors que le moulin et les autres constructions n'y sont plus.

Le domaine de la Seigneurie de l'Islet-du-Portage est constitué en site du patrimoine en 2004. Le périmètre est modifié en 2008. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Kamouraska

Municipalité :

  • Saint-Germain

Adresse :

  • 94, route 132

Latitude :

  • 47° 37' 26.4"

Longitude :

  • -69° 46' 22.5"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Kamouraska Paroisse de Saint-André Absent 226-P
227-P
230-P
236-P
239-P
241-P
243-P
245
246
247-P
256-P
259-P
262-P
266-P
269-P
272-P
274-P
275-P
277 ptie
278-P
283-P
284-P
P-244

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOURQUE, Hélène, Yves HÉBERT et Denyse LÉGARÉ. Le domaine du manoir de John Saxton Campbell, évaluation patrimoniale. Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 2005. s.p.
  • Collectif. C'est notre histoire : Saint-André de Kamouraska de 1633 à 1991. s.l. Comité du bicentenaire, 1991. s.p.
  • GAUTHIER, Raymonde. Les manoirs du Québec. Québec, Fides, 1976. 247 p.
  • LABERGE, Jacques. Saint-Germain de Kamouraska, 1893-1993. s.l. Comité du centenaire de Saint-Germain, 1993. s.p.
  • WRIGHT, Janet. L'architecture pittoresque au Canada. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux Parcs Canada, Environnement Canada, 1984. 184 p.

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