Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église Saint-Georges

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église grecque-orthodoxe-russe
  • Église orthodoxe-russe

Région administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

Municipalité :

  • Rouyn-Noranda

Date :

  • 1954 – 1955 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Orthodoxie (chalcédonienne))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Personnes associées (2)

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Description

L'église Saint-Georges est un lieu de culte de tradition orthodoxe russe érigé en 1954 et 1955. Le bâtiment est enduit de stuc et bien dégagé du sol par de hautes fondations de béton. L'église présente un plan en croix grecque, dont le centre, soit le choeur, adopte une forme carrée couronnée d'une coupole. Une tour hors-oeuvre surmontée d'un clocher bulbe domine la façade. L'église Saint-Georges se situe sur un massif rocheux lui donnant ainsi une certaine hauteur par rapport à la rue. Elle est localisée dans la municipalité de Rouyn-Noranda.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Rouyn-Noranda) 1992-03-23
 

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Valeur patrimoniale

L'église Saint-Georges présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment est un exemple d'architecture religieuse traditionnelle orthodoxe russe. Ce modèle prend forme à Byzance (maintenant connu sous le nom d'Istanbul) à partir du Ve siècle, soit dans l'ancien empire chrétien d'Orient. Convertie au christianisme au Xe siècle, la Russie crée, au fil des siècles, des formes architecturales décoratives à partir du modèle byzantin. Les coupoles traitées en bulbe et en oignon en sont un exemple. Néanmoins, le symbole même de la communauté orthodoxe russe est la croix à trois branches dominant chaque coupole. L'église Saint-Georges est caractéristique de ce type d'architecture religieuse par sa forme en croix grecque développée autour d'un plan centré et dominé d'une coupole. Les baies en ogives, associées au néogothique, illustrent à leur manière l'influence des échanges entre l'Europe et la Russie. Par ailleurs, l'implantation du lieu de culte s'inscrit dans la culture orthodoxe. Ce site particulièrement haut et ses affleurements rocheux rendaient la construction de l'église plus ardue et également plus significative. Intégrée à son site, notamment par l'imposant mur d'escaliers et ses hautes fondations, l'ancienne église Saint-Georges évoque l'isolement et l'austérité des premiers monastères orthodoxes juchés dans un paysage rocheux. En outre, les escaliers au niveau de la rue acquièrent un sens sacré. À défaut d'orienter le choeur de l'église Saint-Georges vers l'est, selon la tradition chrétienne, l'escalier offre cette symbolique. L'accès au lieu de culte se fait par l'escalier situé à gauche, à l'ouest, et la sortie par l'escalier de droite, à l'est. L'église Saint-Georges constitue ainsi un exemple convaincant de l'architecture orthodoxe russe en terre québécoise.


L'église Saint-Georges présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. En effet, celle-ci témoigne du phénomène de l'immigration en Abitibi, plus spécifiquement à Rouyn-Noranda, au XXe siècle. À partir des années 1920, des milliers de travailleurs venus d'Europe, notamment des Polonais, des Italiens, des Allemands, des Ukrainiens et des Russes, s'établissent à Noranda. Ils y travaillent principalement comme mineurs. Le développement de la localité commence avec l'exploitation du gisement de cuivre par la mine Horne. D'autres immigrants européens sont recrutés en 1940. Un dernier groupe vient consolider cette migration après la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte, notamment, de l'émergence du communisme dans les pays de l'Europe de l'Est. Au fil des décennies, Rouyn-Noranda a vu naître une église catholique ukrainienne, une synagogue, une église anglicane, une église unie du Canada et, bien sûr, des églises catholiques romaines. L'église Saint-Georges rappelle la présence d'une communauté russe et les différentes migrations en Abitibi, au XXe siècle, dans le contexte du boom minier.

Source : Ville de Rouyn-Noranda, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église Saint-Georges liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont la forme en croix grecque, le plan centré terminé par un toit pyramidal et couronné d'une coupole en oignon sur tambour percé d'ouvertures, les toits à deux versants avec retour des quatre sections en saillie;
- la tour hors-oeuvre terminée par un clocher bulbe constitué d'une chambre des cloches et d'une coupole en bulbe sur tambour;
- ses matériaux, dont les fondations de béton, le parement de stuc, la couverture en tôle des tambours et des coupoles, les chambranles en bois des ouvertures;
- ses ouvertures, dont la porte en bois à deux vantaux avec caissons et les baies ogivales incluant des arcs géminés pour certaines;
- les attributs des coupoles constitués de croix à trois branches déposées sur des sphères;
- son escalier en béton à trois volées avec garde-corps en métal ouvragé et l'arche de béton située sous la galerie avant;
- sa situation sur un affleurement rocheux;
- ses murets de moellons longeant la rue.

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Informations historiques

Dans les années 1930, la communauté orthodoxe russe de Rouyn-Noranda bénéficie d'une salle communautaire. Toutefois, la paroisse ne s'organise qu'avec la venue du père Fyodor Ustutschenkov à Val-d'Or, en 1952, et du dernier groupe d'immigrants de cette époque. Le père Ustutschenkov est le premier prêtre orthodoxe russe qui offre les services religieux aux immigrants russes vivant en région. Il fonde les paroisses orthodoxes russes de Val-d'Or et de Rouyn ainsi que celles de Kirland Lake et de Kearns. Ces deux dernières sont situées en Ontario. Il voit aussi à la construction de lieux de culte, dont le premier est l'église Saint-Nicolas de Val-d'Or, en 1954. Les immigrants russes, comme d'autres travailleurs venus d'Europe, participent au développement minier de la région en formant une bonne partie de la main-d'oeuvre.

L'église Saint-Georges est érigée en 1954 et 1955 sur un terrain donné par la Ville de Rouyn. La mine Noranda offre certains matériaux nécessaires à la construction, comme le ciment et les poutres. Les plans de l'église sont dessinés par Igor Treiskin, alors que l'iconostase (cloison décorée d'icônes) et le plafond sont réalisés par le père Ustutschenkov. Le sous-sol de l'édifice sert de centre culturel et de lieu où sont enseignés la langue, les chants, les coutumes et les danses russes.

L'église Saint-Georges s'inscrit dans la tradition de l'architecture orthodoxe russe. Elle se distingue notamment par ses deux coupoles et son imposant escalier adapté à son site. Encore aujourd'hui, les campagnes russes offrent des exemples de ce type d'architecture.

À l'origine, l'église Saint-Georges dessert une vingtaine de familles. Au fil des ans, le père David Shevchenko prend la relève. Lors du décès de ce dernier, en 1982, la communauté, peu nombreuse et vieillissante, se résigne à vendre l'immeuble. En 1984, la Ville de Rouyn-Noranda en fait l'acquisition. Elle confie alors sa mise en valeur à la Corporation de La maison Dumulon. Cet organisme convertit l'immeuble en musée religieux présentant l'architecture, le rite religieux orthodoxe et les habits sacerdotaux. En outre, un volet de l'exposition est consacré à l'importance de l'immigration dans l'histoire régionale de l'Abitibi-Témiscamingue.

L'église Saint-Georges est citée en 1992.

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Emplacement

Region administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

MRC :

  • Rouyn-Noranda

Municipalité :

  • Rouyn-Noranda

Adresse :

  • rue Taschereau Ouest

Latitude :

  • 48° 14' 14.784"

Longitude :

  • -79° 1' 34.432"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Rouyn-Noranda Inconnue Absent 674 à 676

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Références

Notices bibliographiques :

  • La corporation de La maison Dumulon. « Historique de l'église orthodoxe russe Saint-Georges ». La corporation de La maison Dumulon. La corporation de La maison Dumulon [En ligne]. http://www.maison-dumulon.ca/historique_eglise.html
  • LADOUCEUR, Paul. « Étude de cas : les communautés orthodoxes de l'Abitibi et de Rawdon ». PELCHAT, Marc et Marie-Claude ROCHER. Le patrimoine des minorités religieuses du Québec. Richesse et vulnérabilité. Patrimoine en mouvement. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2006, p. 111-121.
  • TRÉPANIER, Paul. Sites religieux et patrimoines d'Abitibi-Témiscamingue. Guérin, Société du patrimoine Rivière-des-Quinze / Musée Guérin, 2002. s.p.
  • Ville de Rouyn-Noranda. « Église orthodoxe russe Saint-Georges ». Ville de Rouyn-Noranda. Ville de Rouyn-Noranda [En ligne]. http://www.ville.rouyn-noranda.qc.ca/visiteurs.asp?mode=affiche&titre=Église%20orthodoxe%20russe%20Saint-Georges&page=russe

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