Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Hôtel de ville de Sherbrooke

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Ancien palais de justice de Sherbrooke
  • New Court House
  • Palais de justice de Sherbrooke

Région administrative :

  • Estrie

Municipalité :

  • Sherbrooke

Date :

  • 1904 – 1906 (Construction)
  • 1982 (Restauration)
  • 1989 (Recyclage)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine institutionnel et civil

Usage :

  • Services et institutions (Palais de justice et bureaux d'enregistrement)

Éléments associés

Personnes associées (1)

Voir la liste

Carte

Description

L'hôtel de ville de Sherbrooke est un édifice public de style Second Empire, construit entre 1904 et 1906 pour servir de palais de justice. L'immeuble de pierre se compose d'un imposant corps de bâtiment de plan rectangulaire à deux étages, coiffé d'un toit à croupes de pente faible ainsi que d'une fausse mansarde. La façade comporte un avant-corps central, une tour de trois étages à toit bombé et deux avant-corps latéraux à toit en pavillon. Érigé en bordure d'un parc sur un site surélevé, l'hôtel de ville est situé au centre-ville de Sherbrooke.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois, ossature en bois
  • Indéterminé
  • Maçonnerie en brique

Saillies :

  • Avant-corps
  • Balcon
  • Cheminée
  • Escalier
  • Escalier monumental
  • Perron
  • Portique
  • Tour
  • Vestibule

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À croupes
    Matériau : Cuivre à baguettes
  • Forme : En pavillon
    Matériau : Cuivre à baguettes
  • Forme : Mansardé
    Matériau : Cuivre à baguettes

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • À fronton
  • Oeil-de-boeuf
  • Rampante

Éléments architecturaux :

  • Applique
  • Balustrade en pierre
  • Bandeau
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Clé
  • Colonne
  • Console
  • Corniche à consoles
  • Corniche moulurée
  • Entablement
  • Fronton
  • Linteau
  • Pierre millésimée
  • Pilastre
  • Portail
  • Tympan

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1977-08-11
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

L'hôtel de ville de Sherbrooke présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le style Second Empire, qui connaît une grande vogue au Québec dans le dernier quart du XIXe siècle, est fréquemment employé dans l'architecture publique, institutionnelle et résidentielle. À la fin du XIXe siècle, il se veut le style par excellence des édifices publics au Québec, comme en témoignent le Parlement de Québec et l'hôtel de ville de Montréal. Il projette une image de prospérité et de confiance que le gouvernement désire associer à ses institutions. Dans le cas de l'hôtel de ville de Sherbrooke, l'utilisation du toit mansardé, les pavillons disposés aux extrémités de la façade, l'avant-corps central ainsi que l'ornementation élaborée sont typiques de l'architecture Second Empire. L'ornementation puise au répertoire formel de l'architecture classique française et italienne. Le choix des matériaux, comme le granit gris de Stanstead et le granit rose d'Argenteuil, confère un prestige accru au bâtiment.

L'hôtel de ville de Sherbrooke présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La réforme judiciaire préparée par George-Étienne Cartier (1814-1873) et mise en vigueur en 1857 divise le Canada-Est en 21 districts autonomes. À la suite de l'adoption de cette loi, le département des Travaux publics du Canada-Uni érige une série de palais de justice de district, selon un plan type préparé par l'architecte Frederick Preston Rubidge (1806-1897). Ce dernier opte pour une architecture classique sévère, dont l'ancienne prison Winter de Sherbrooke constitue un exemple représentatif. Les palais de justice construits par le département des Travaux publics du Québec après la Confédération adoptent d'abord la facture classique des édifices de Rubidge. Le département délaisse progressivement le classicisme pour une architecture plus monumentale d'inspiration Second Empire, comme en témoignent les palais de justice bâtis à Rivière-du-Loup (1882-1883) et à Québec (1883-1889). Le palais de justice de Sherbrooke, érigé selon les plans d'Elzéar Charest, constitue un des exemples les plus achevés de cette tendance. La valeur historique de l'hôtel de ville de Sherbrooke repose également sur la renommée de son architecte, Elzéar Charest. Stagiaire chez l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903), il réalise plusieurs immeubles dans la ville de Québec, dont l'ancien magasin Paquet en collaboration avec J.-B. Bertrand. Charest est l'un des meilleurs représentants du style Château à Québec. Il intègre tourelles, poivrières et créneaux à ses oeuvres, ce qui leur confère un aspect médiéval. Il occupe le poste d'architecte en chef du département des Travaux publics du Québec de 1891 à 1914. À ce titre, il conçoit plusieurs édifices publics, dont le palais de justice de Sherbrooke.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'hôtel de ville de Sherbrooke liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, entre autres :
- sa situation dans un quartier ancien, au centre-ville;
- sa position sur un terrain dégagé et surélevé, en bordure d'un parc;
- son volume, dont le corps de bâtiment de plan rectangulaire, le soubassement surhaussé, l'élévation de deux étages, le toit à croupes de pente faible et en fausse mansarde, les trois avant-corps de la façade, l'avant-corps central comprenant une tour de trois étages à toit bombé et les avant-corps latéraux aux toits en pavillon;
- les matériaux, dont le parement de pierre en granit gris de Stanstead et en granit rose du comté d'Argenteuil, la couverture en cuivre ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en pierre de taille lisse;
- les ouvertures, dont le portail d'entrée comprenant trois portes à double vantail surmontées d'impostes cintrées ainsi que les fenêtres cintrées, les baies triptyques des avant-corps latéraux, les lucarnes circulaires et à fronton, l'oculus central et ceux des avant-corps latéraux;
- l'ornementation, dont les chambranles en pierre de taille à clés décoratives, les chaînes d'angle, les crêtes faîtières en fer forgé couronnant les toits des avant-corps, la corniche à consoles, les bandeaux de pierre marquant les étages, le grand fronton au-dessus de l'entrée, les pilastres cannelés et le portail à colonnes surmonté d'un balcon au garde-corps à balustres;
- les hautes souches de cheminées recouvertes de cuivre.

Haut de la page

Informations historiques

L'hôtel de ville de Sherbrooke est érigé entre 1904 et 1906 pour abriter un palais de justice de district. L'immeuble est conçu par Elzéar Charest, architecte du département des Travaux publics de la province de Québec, dans le style Second Empire. D'abord stagiaire chez l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903), Charest réalise plusieurs immeubles dans la ville de Québec et occupe le poste d'architecte en chef du département des Travaux publics du Québec de 1891 à 1914. À ce titre, il conçoit plusieurs édifices publics, dont le palais de justice de Sherbrooke. L'édifice subit un nombre restreint de modifications au cours de son histoire, à l'exception de la réfection de la couverture en cuivre en 1984 et 1985.

L'ancien palais de justice est reconnu en 1977. À la suite de la fermeture du palais de justice en 1987, le bâtiment est converti en hôtel de ville en 1989. Les espaces intérieurs sont alors modifiés pour s'adapter à la nouvelle fonction.

L'hôtel de ville de Sherbrooke est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Estrie

MRC :

  • Sherbrooke

Municipalité :

  • Sherbrooke

Adresse :

  • 191, rue du Palais

Latitude :

  • 45° 24' 14.649"

Longitude :

  • -71° 53' 35.435"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 030 903

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • BLANCHET, Roger. « Palais de justice de Sherbrooke ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 478-479.
  • CAMERON, Christina et Janet WRIGHT. Le style second Empire dans l'architecture canadienne. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 24. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, 1980. 246 p.
  • CARTER, Margaret, dir. Les premiers palais de justice au Canada. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, 1983. 264 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013