Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Four à chaux de Baie-Sainte-Claire

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Côte-Nord

Municipalité :

  • L'Île-d'Anticosti

Date :

  • 1897 (Construction)
  • 1985 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Fabriques de chaux (fours à chaux))

Éléments associés

Personnes associées (2)

Images

Carte

Description

Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire est une structure en pierre érigée en 1897. Celle-ci est constituée d'un four cylindrique et de murs de soutènement. Deux contreforts encadrent l'ouverture inférieure et une niche en brique est aménagée à l'extrémité du contrefort sud. Ce four à chaux est situé dans une clairière à proximité du rivage du golfe du Saint-Laurent, dans le secteur Baie-Sainte-Claire de la municipalité d'Île-d'Anticosti.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'entièreté de la structure, et pas au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 2010-08-30
  • Reconnaissance, 1976-03-04
 

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Valeur patrimoniale

Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme l'un des rares témoins de la tentative d'établissement d'une ville planifiée à Baie-Sainte-Claire, au tournant du XXe siècle. Henri Menier (1853-1913), riche industriel français, achète l'île d'Anticosti en 1895 pour en faire un domaine de chasse et de pêche. Il nomme son ami Georges Martin-Zédé (1864-1951) directeur général de l'île. Ce dernier amorce aussitôt la construction d'infrastructures et d'édifices à Baie-Sainte-Claire, dont un quai, un observatoire météorologique, une chapelle, un hôpital, de nombreuses résidences, des ateliers, une boulangerie, une scierie, une ferme modèle et divers bâtiments administratifs. Le four à chaux est érigé en 1897 afin de répondre aux besoins locaux de chaux et de mortier. Toutefois, le site de Baie-Ellis, désigné plus tard sous le nom de Port-Menier, est privilégié dès 1903 pour l'établissement du village. De nombreux édifices de Baie-Sainte-Claire sont démantelés. Le four à chaux sera cependant utilisé sporadiquement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire présente également un intérêt pour sa valeur historique liée à sa fonction. Le four à chaux, comme son nom l'indique, permet de produire de la chaux par un procédé de calcination de la pierre calcaire. La chaux était autrefois largement utilisée dans la construction et l'entretien des bâtiments. Elle est l'un des éléments constitutifs du mortier et, simplement mélangée à l'eau, elle sert d'enduit notamment pour les murs intérieurs et extérieurs ainsi que les clôtures. Dès 1620, des fours à chaux sont construits dans la région de Québec, puis ils se multiplient dans toute la vallée du Saint-Laurent et dans les Appalaches, à proximité des gisements de pierre calcaire. On en trouve dans presque toutes les paroisses jusqu'à la fin du XIXe siècle, époque à laquelle la production industrielle de la chaux prend de l'importance. Bien qu'il ne soit plus en usage depuis le milieu du XXe siècle, le four à chaux de Baie-Sainte-Claire témoigne d'une production artisanale autrefois très répandue. Il s'agit d'une des rares structures de ce type conservées sur le territoire québécois.

Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Celui-ci constitue un exemple représentatif de l'architecture des fours à chaux dits à grande flamme. Ces structures sont généralement adossées à un coteau, ce qui facilite l'accès au haut du four tout en le solidifiant. La terre sert également d'isolant permettant de conserver la chaleur. Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire illustre cette disposition typique, notamment par son corps cylindrique en maçonnerie partiellement enterré. La partie supérieure en surplomb repose sur un linteau en bois alors que la partie inférieure est percée d'une ouverture, appelée gueule, servant à alimenter le feu. Des contreforts perpendiculaires à la façade renforcent la structure et des murs de soutènement parallèles à la façade épaulent le tertre contre lequel elle s'appuie. Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire se distingue en outre des constructions semblables par la niche en brique semi-circulaire aménagée à l'extrémité du contrefort sud, qui servait probablement à cuire des aliments avec la braise tirée du foyer principal.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du four à chaux de Baie-Sainte-Claire liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation près du rivage, sur une légère élévation d'un terrain dégagé, dans le secteur nord du lieu-dit de Baie-Sainte-Claire;
- la partie inférieure du four servant de chambre de combustion de plan circulaire et l'ouverture rectangulaire;
- la partie supérieure du four en surplomb, servant au chargement de la pierre, de plan circulaire, l'ouverture circulaire au sommet fermée par une grille-couvercle en métal et le linteau d'appui en bois;
- les contreforts disposés perpendiculairement à la façade ainsi que la niche en maçonnerie du contrefort nord;
- les murs de soutènement disposés parallèlement à la façade et le plan en « L » du mur nord;
- la niche de plan semi-circulaire aménagée à l'extrémité du contrefort sud;
- le tertre dans lequel est enterrée partiellement la structure;
- les matériaux, dont la maçonnerie extérieure du four, des contreforts et des murs de soutènement en pierre calcaire, la maçonnerie intérieure du four en gneiss et en granit ainsi que la maçonnerie en brique rouge et le revêtement intérieur en brique réfractaire de la niche.

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Informations historiques

Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire est situé près d'un ancien village habité en permanence dès 1873. Cette année-là, une quinzaine de familles originaires de Terre-Neuve s'installent à Baie-des-Anglais. Henri Menier (1853-1913), riche industriel français, achète l'île d'Anticosti en 1895 pour en faire un domaine de chasse et de pêche. Il nomme son ami Georges Martin-Zédé (1864-1951) directeur général de l'île. Ce dernier amorce aussitôt la construction d'infrastructures et d'édifices à Baie-des-Anglais, renommée Baie-Sainte-Claire, dans le but d'en faire une ville planifiée semblable à celles aménagées autour des usines Menier en France. Les installations de Baie-Sainte-Claire comprennent notamment un quai, un observatoire météorologique, une chapelle, un hôpital, de nombreuses résidences, des ateliers, une boulangerie, une scierie, une ferme modèle, ainsi que divers bâtiments administratifs. Le four à chaux est érigé en 1897 afin de répondre aux besoins locaux de chaux et de mortier.

Dès 1903, le site de Baie-Ellis, renommé Port-Menier à partir de 1920, est privilégié pour l'établissement du village et des industries. De nombreux édifices de Baie-Sainte-Claire sont alors démantelés, et le village est peu à peu abandonné. En 1930, seules deux résidences sont encore habitées. Le four à chaux est toutefois utilisé sporadiquement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire est reconnu en 1976. En 1985, il est restauré par des maçons avec les pierres détachées ayant servi à sa construction d'origine, sous la supervision d'un archéologue de Recherche ARKHIS.

Un nouvel avis de reconnaissance a été signé en 2010. Ce bien est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Côte-Nord

MRC :

  • Minganie

Municipalité :

  • L'Île-d'Anticosti

Lieux-dits :

  • Baie-des-Anglais
  • Baie-Sainte-Claire

Latitude :

  • 49° 53' 53.0"

Longitude :

  • -64° 29' 31.9"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Sept-Îles Île d' Anticosti Absent 8

Code Borden

DlDc-2      

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • DUBÉ, Françoise et Bernard GENEST. Anticosti, le four à chaux de la baie Sainte-Claire: relevé ethnographique. Dossiers, 9. Québec, Ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1975. 59 p.
  • GENEST, Bernard. « Four à chaux ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 489.
  • GENEST, Bernard. Île d'Anticosti: pré-inventaire ethnographique. Québec, Ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1974. 90 p.
  • LAUZON, Daniel, dir. Bilan des interventions ministérielles: fonction industrielle: série 3000. Patrimoines, Dossiers, 100. Sainte-Foy, Publications du Québec, 1996. 300 p.
  • LEJEUNE, Lionel. Époque des Menier à Anticosti, 1895-1926. Saint-Hyacinthe, Éditions JML, 1987. 243 p.
  • s.a. « Au sujet d'Anticosti. Entrevue avec le gouverneur de l'île. Les travaux publics-La récolte ». Le Soleil, 16 août 1897, p. 4.
  • SALAÜN, Jean-Paul. Évaluation du potentiel archéologique du site de Baie-Sainte-Claire, île d'Anticosti: le four à chaux de Baie-Sainte-Claire. Québec, Recherches ARKHIS, 1985. s.p.
  • SAMSON, Gilles et Anne SASSEVILLE. Inventaire des sites de four à chaux. Québec, Ministère de la culture et des communications, Direction de la Capitale-Nationale, 2003. 16 p.

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