Ancien palais de justice
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Palais de justice
- Prison, bureau d'enregistrement et salle du conseil de Comté
Région administrative :
- Abitibi-Témiscamingue
Municipalité :
- Amos
Date :
- 1921 – 1922 (Construction)
Usage :
- Services et institutions (Palais de justice et bureaux d'enregistrement)
Personnes associées (1)
- Saint-Michel, Georges (1857 – 1926) - Architecte / concepteur(-trice)
Carte
Description
L'ancien palais de justice est un édifice institutionnel de style Beaux-Arts construit en 1921 et 1922 et agrandi en 1939 et 1940. Cet immeuble se compose de deux ailes rectangulaires en brique et en pierre, formant un plan en « T ». L'aile principale compte deux étages et est coiffée d'un toit plat. Sa façade est dotée d'un portique monumental encadré par deux avant-corps. L'aile arrière possède, quant à elle, un toit à deux versants droits à faible pente. L'ancien palais de justice est situé sur un vaste terrain paysager à Amos.
Ce bien est cité immeuble patrimonial.
Plan au sol :
En «T»
Nombre d'étages :
2
Groupement :
Détaché
Annexes :
- Agrandissement
Saillies :
- Portique
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : Plat
Matériau : Composite, multicouche
Porte principale :
- entièrement vitrée, à imposte
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
Éléments architecturaux :
- Chaîne d'angle
- Corniche moulurée
- Fronton
- Parapet
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Amos) | 1996-11-04 |
Valeur patrimoniale
L'ancien palais de justice présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'Acte de judicature, préparé par George-Étienne Cartier (1814-1873) et sanctionné en 1857, divise le Canada-Est en 21 districts judiciaires et confirme le système des cours dites supérieures, pour les causes criminelles, et des cours dites inférieures, pour les causes civiles. Les tribunaux supérieurs siègent dans les palais de justice de district alors que les tribunaux inférieurs, dont la Cour de circuit, siègent dans les palais de justice de comté. Dans ce système, les tribunaux inférieurs jouent un rôle important dans la décentralisation de la justice. La fonction des palais de justice de comté décline à partir de 1922, en raison notamment de la création de la Cour de magistrat de district, au profit des palais de justice de district. L'ancien palais de justice est érigé en 1921 et 1922, lors de la création du nouveau district de l'Abitibi dont Amos est le chef-lieu. Il constitue à ce titre un témoin de la recentralisation du système judiciaire qui survient au Québec à cette époque.
L'ancien palais de justice présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice s'inscrit dans la tradition Beaux-Arts. Ce style, dérivé de l'enseignement de l'École des beaux-arts de Paris, est fréquemment utilisé pour la construction d'édifices publics au Québec et en Amérique du Nord durant le premier quart du XXe siècle. Le bain public et le gymnase ainsi que l'hôtel de ville de Maisonneuve, annexée par la suite à Montréal, constituent quelques-uns des exemples les plus achevés de ce courant au Québec. L'architecture Beaux-Arts utilise abondamment le vocabulaire classique, mais affirme un intérêt particulier pour la modernité qui se traduit notamment dans les matériaux utilisés et le mode de construction. Les principes de base défendus par cette architecture sont la clarté du plan, l'équilibre des proportions et le caractère, c'est-à-dire une digne représentation de la fonction et de l'importance du bâtiment dans son environnement. L'ancien palais de justice est une illustration de l'architecture Beaux-Arts, par la composition horizontale tripartite de sa façade, avec son soubassement, ses étages nobles et son couronnement, l'utilisation d'ornements classiques pour le portique ainsi que la présence du toit en terrasse. L'architecte du gouvernement, Georges Saint-Michel, adopte le style Beaux-Arts afin de véhiculer une conception rassurante de la justice et des institutions de l'administration publique. Il évoque la pérennité et l'aspect démocratique de la justice au Québec ainsi que la prospérité de la province.
Source : Ville d'Amos, 2006.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de l'ancien palais de justice liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en retrait par rapport à la voie publique, sur un vaste terrain paysager, dans la ville d'Amos;
- son volume, dont les deux ailes rectangulaires formant un plan en « T », l'élévation de deux étages, le toit plat de l'aile principale, le toit à deux versants à faible pente de l'aile arrière;
- la composition horizontale tripartite de l'aile avant (soubassement, étages nobles, couronnement);
- la façade, dont son couronnement à gradins, le portique central coiffé d'un fronton triangulaire reposant sur quatre piliers, et les avant-corps latéraux légèrement saillants;
- les matériaux, dont la maçonnerie en brique pour les murs, la maçonnerie en pierre à bossage du soubassement et la pierre de taille pour l'ornementation;
- l'ornementation, dont les chaînes d'angle, les linteaux et les appuis de fenêtre, la corniche moulurée ceinturant le bâtiment;
- les ouvertures, dont leur disposition régulière, leur format rectangulaire à grands carreaux.
Informations historiques
L'Acte de judicature, préparé par George-Étienne Cartier (1814-1873) et sanctionné en 1857, divise le Canada-Est en 21 districts judiciaires. Cet acte confirme le système des cours dites supérieures, pour les causes criminelles, et des cours dites inférieures, pour les causes civiles. Les tribunaux supérieurs siègent dans les palais de justice de district alors que les tribunaux inférieurs, dont la Cour de circuit, siègent dans les palais de justice de comté. Le rôle des palais de justice de comté décline à partir de 1922 en raison notamment de la création de la Cour de magistrat de district, au profit des palais de justice de district.
La région de l'Abitibi relève du district judiciaire de Pontiac jusqu'en 1916, puis de celui de Québec jusqu'à la création, en 1922, du district de l'Abitibi. La ville d'Amos devient alors le chef-lieu et un palais de justice est érigé en 1921 et 1922 selon les plans de Georges Saint-Michel, architecte du ministère des Travaux publics. Claude-Émile Morissette de Québec agit comme entrepreneur. Le palais de justice d'Amos comprend une prison ainsi qu'un bureau d'enregistrement. En 1939 et 1940, une nouvelle prison est annexée à l'arrière du palais de justice.
En 1977, le palais de justice emménage dans un nouveau bâtiment et l'on érige, à proximité de ce dernier, un nouveau centre de détention. L'année suivante, la Corporation du conseil de comté, propriétaire de l'ancien palais de justice, vend l'édifice au gouvernement du Québec. En 1980, le bâtiment est converti en édifice à bureaux par le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, selon les plans de l'architecte montréalais Paul Dumas. Pour sa part, l'ancienne prison est recyclée dès 1982 en coopérative d'habitation.
L'ancien palais de justice est cité en 1996. En 2004, la Ville d'Amos en fait l'acquisition. L'immeuble sert aujourd'hui de lieu d'exposition pour les artistes locaux et régionaux.
Emplacement
Region administrative :
- Abitibi-Témiscamingue
MRC :
- Abitibi
Municipalité :
- Amos
Adresse :
- 101, 3e Avenue Est
Latitude :
- 48° 34' 26.8"
Longitude :
- -78° 6' 47.1"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Abitibi | Village d' Amos | Absent | Bloc 749 |
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- CARTER, Margaret, dir. Les premiers palais de justice au Canada. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, 1983. 264 p.
- s.a. La reconversion de l'ancien palais de justice à Amos . Québec, Gouvernement du Québec, ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, 1981. s.p.
- s.a. Programme-Souvenir. Vingt-cinquième anniversaire de l'Abitibi fêté à Amos. Montréal, Imprimerie des sourds-muets, 1938. 160 p.