Granges Lajoie
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Bâtiments Ernest-Lajoie
- Granges Ernest-Lajoie
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Saint-Urbain
Date :
- après 1850 – avant 1925 (Construction)
- 2000 (Restauration)
Période :
- Le Québec moderne (1867 à 1960)
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine agricole
Usage :
- Production et extraction de richesses naturelles (Granges, granges-étables et étables)
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Carte
Description
Les granges Lajoie sont deux bâtiments agricoles probablement érigés respectivement dans la seconde moitié du XIXe siècle et dans le premier quart du XXe siècle. Construite en bois, de plan rectangulaire allongé à un étage et demi, la grange-étable est coiffée d'un toit à deux versants droits couvert de chaume. Une annexe est disposée contre le mur pignon ouest. La petite grange est aussi en bois, de plan rectangulaire et coiffée d'un toit à deux versants. Les granges Lajoie sont situées près de la route, sur une terre agricole dans la municipalité de Saint-Urbain.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur des bâtiments, et pas au terrain.
Les granges Lajoie bénéficient d'une aire de protection.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
1 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois, pièce sur pièce
Annexes :
- Porcherie
Saillies :
- Garnaud
- Pont d'accès à la batterie
- Tambour
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Chaume
Autre(s) porte(s) :
- bois massif, à battants
- bois massif, avec sous-porte
Fenêtre(s) :
- carrée, Fixe
Éléments architecturaux :
- Chambranle
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1975-01-08 |
Catégories de conservation
|
|||
Délimitation | Aire de protection | Ministre de la Culture et des Communications | 1975-07-07 |
Valeur patrimoniale
Les granges Lajoie présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur ethnologique. Le toit de chaume de la grange-étable illustre un savoir-faire traditionnel autrefois répandu. Sous le Régime français, de nombreuses maisons rurales et leurs dépendances sont ainsi couvertes. Ce revêtement très économique met à profit la paille de blé ou de seigle, ou encore certaines espèces indigènes poussant sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Entre 1760 et la fin du XIXe siècle, cette technique tend à disparaître. Plusieurs facteurs expliquent l'abandon du chaume, dont la production industrielle de matériaux comme la tôle ou le bardeau, la culture de nouvelles variétés de céréales à tige moins longue portant plus de grains et l'introduction d'un outillage agricole qui accélère la récolte mais brise la paille. De plus, la technique ne permet de couvrir convenablement que les toits à deux versants droits à pente prononcée. Elle est donc peu à peu délaissée lorsque d'autres formes de toits de grange apparaissent, telles que le « dos d'âne » dégageant plus d'espace dans les combles pour engranger le fourrage et les grains. Le chaume continue toutefois d'être utilisé sur les bâtiments agricoles de certaines régions, notamment près du lac Saint-Pierre et dans Charlevoix, jusque dans la première moitié du XXe siècle. Dans Charlevoix, la méthode employée diffère de celle du reste du Québec, entre autres par la façon de finir le faîtage. Elle aurait été répandue par des immigrants d'origine germanique établis dans la région à la fin du XVIIIe siècle, à la suite de la guerre de l'Indépendance américaine (1775-1783). Probablement érigée dans la seconde moitié du XIXe siècle, la grange-étable Lajoie rappelle par sa couverture de chaume l'influence de savoir-faire étrangers sur les techniques traditionnelles. Elle constitue par ailleurs un des rares exemples d'usage de ce matériau subsistant au Québec.
Les granges Lajoie présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale. Le plus grand bâtiment est représentatif des granges-étables construites au Québec au XIXe siècle. Après 1800, les bâtiments-blocs qui regroupent sous un même toit la grange, incluant batterie et fenil, ainsi que l'étable et occasionnellement l'écurie, la porcherie et la bergerie, se répandent. La grange-étable témoigne de cette organisation, notamment par son plan rectangulaire allongé. La partie est servait d'étable, comme l'indiquent les portes étroites et la présence de fenêtres laissant pénétrer la lumière. La grange, située dans la partie ouest, ne comporte aucune fenêtre, mais comprend plusieurs portes très larges permettant d'engranger le fourrage, elles-mêmes percées d'ouvertures plus petites favorisant l'aération. Une entrée donne accès au second niveau et signale l'utilisation des combles de l'étable comme batterie ou fenil. Les sections de murs en pièce sur pièce assemblées à tenons en coulisse ou à mi-bois ainsi que celles en planches verticales illustrent différents usages du bois dans les bâtiments agricoles. Les granges Lajoie constituent donc un exemple représentatif de l'évolution des dépendances agricoles et de la persistance des techniques de construction traditionnelles jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la grange-étable Lajoie liés à ses valeurs ethnologique et architecturale comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire allongé à un étage et demi, le toit à deux versants droits interrompu sur un long-pan par une entrée coiffée d'un toit en appentis donnant accès au second niveau et l'annexe semblable mais plus petite disposée contre le mur pignon ouest;
- les matériaux, dont les fondations en pierre, les murs en pièce sur pièce (certaines sections assemblées à tenons en coulisse et d'autres à mi-bois) ou en planches verticales ainsi que le toit en chaume;
- les ouvertures, dont les portes à double vantail de la grange percées d'ouvertures rectangulaires plus petites, les portes à claire-voie percées d'étroites ouvertures verticales et les petites fenêtres carrées à quatre carreaux;
- les composantes de l'annexe, dont la fenêtre d'aération du pignon et les poutres soutenant le plancher de l'étage aux extrémités visibles à l'extérieur;
- les rampes d'accès en pierre recouvertes de terre (une complétée par une passerelle en bois).
Informations historiques
Les granges Lajoie auraient été construites dans la seconde moitié du XIXe siècle et dans le premier quart du XXe siècle. Le plus grand bâtiment constitue un exemple des granges-étables de cette époque. Les bâtiments-blocs qui regroupent sous un même toit la grange, incluant batterie et fenil, ainsi que l'étable et occasionnellement l'écurie, la porcherie et la bergerie, se répandent après 1800. Ces constructions adoptent généralement un plan rectangulaire allongé et le niveau supérieur sert souvent de fenil.
La grange-étable Lajoie possède un toit de chaume, qui caractérise de nombreuses maisons rurales et leurs dépendances sous le Régime français. Ce matériau très économique met à profit la paille de blé ou de seigle, ou encore certaines espèces indigènes poussant sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Après 1760, cette technique tend à disparaître. Plusieurs facteurs expliquent l'abandon du chaume, dont la production industrielle de matériaux comme la tôle ou le bardeau, la culture de nouvelles variétés de céréales à tige moins longue et l'amélioration de l'outillage agricole qui accélère la récolte mais brise la paille. Le chaume est toutefois utilisé sur les dépendances agricoles de certaines régions, notamment près du lac Saint-Pierre et dans Charlevoix, jusque dans la première moitié du XXe siècle. Dans Charlevoix, la méthode employée aurait été influencée par le savoir-faire des immigrants d'origine germanique établis dans la région à la fin du XVIIIe siècle, à la suite de la guerre de l'Indépendance américaine (1775-1783).
Les granges Lajoie sont classées en 1975. Elles bénéficient aussi d'une aire de protection depuis 1975. En 2000, le toit de chaume de la grange-étable est refait.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Charlevoix
Municipalité :
- Saint-Urbain
Adresse :
- 237, rang Saint-Jean-Baptiste
Latitude :
- 47° 36' 50.689"
- 47° 36' 53.115"
Longitude :
- -70° 29' 11.731"
- -70° 29' 3.844"
Désignation cadastrale :
- Lot 5 719 848
- Lot 5 719 872
Références
Notices bibliographiques :
- Centre documentaire en civilisation traditionnelle. Le travail du chaume dans la région du lac St-Pierre. Les Archives d'ethnologie, 2. Montréal, Les Presses de l'université du Québec, 1978. 182 p.
- LEBREUX, Jean-Louis. Charlevoix: architecture rurale traditionnelle. La Malbaie, Héritage Charlevoix, 2001. 114 p.
- LÉONIDOFF, Georges-Pierre. « Bâtiments Ernest-Lajoie (grange-étable) ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 344.
- RASTOUL, Pierre. Le toit de chaume au Québec. Québec, s.n., s.d. 210 p.
- SÉGUIN, Robert-Lionel. Les granges du Québec du XVIIe au XIXe siècle. Ottawa, Ministère du Nord canadien et des ressources nationales, 1963. 128 p.
- THIBAULT, Marie-Thérèse. Monuments et sites historiques du Québec. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1977. 250 p.
- TREMBLAY, Raynold. Un pays à bâtir: Saint-Urbain-en-Charlevoix. Québec, Éditions La Liberté, 1977. 308 p.