Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Magasin général J.-A.-Gendron

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

Municipalité :

  • New Richmond

Date :

  • 1890 – 1917 (Construction)
  • 1988 (Déménagement)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction commerciale (Commerces de vente au détail > Magasins généraux)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (4)

Voir la liste

Carte

Description

Le magasin général J.-A.-Gendron est un établissement commercial et résidentiel construit entre 1890 et 1917. L'immeuble en bois se compose de six bâtiments contigus : l'appentis, le magasin proprement dit, la cuisine, la maison, l'entre-deux et le hangar. L'ensemble forme un plan en « U » auquel se greffent, en retour d'équerre à l'arrière, l'entre-deux, appuyé contre le magasin et la cuisine, et le hangar, accessible par l'entre-deux. Hormis la maison de deux étages, les sections comptent un étage ou un étage et demi et sont, à l'exception de l'appentis, coiffées de toits à deux versants droits. Le magasin général J.-A.-Gendron s'élève à l'entrée du Village gaspésien de l'Héritage britannique, un village historique reconstitué situé dans la ville de New Richmond, à proximité de la baie des Chaleurs.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'établissement, et pas au terrain.

Le magasin est compris dans un site patrimonial cité.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1981-08-31

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Citation Situé dans un site patrimonial
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le magasin général J.-A.-Gendron présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment témoigne de l'importance des magasins généraux dans le développement économique des communautés rurales et villageoises du Québec. Ces établissements naissent souvent avec la formation des premiers villages. Le magasin général est un lieu où sont conservées et exposées des marchandises diverses, tels des articles de quincaillerie et d'épicerie, des vêtements et des médicaments, qui sont vendus, échangés ou crédités aux résidants de la région. Deux genres de magasins généraux sont présents au Québec. Dans le premier cas, l'espace commercial est situé au rez-de-chaussée et l'espace résidentiel occupe l'étage supérieur. Dans l'autre cas, le marchand habite une maison contiguë ou séparée. Le magasin Gendron a évolué de la première forme à la seconde et plusieurs bâtiments ont été ajoutés au magasin-résidence initial. Cette évolution architecturale évoque la prospérité du commerce et du marchand. Le magasin proprement dit témoigne de sa fonction commerciale par sa porte centrale encadrée de deux vitrines surmontées d'un pare-soleil et par son aire de vente. L'appentis, l'entre-deux et le hangar sont également associés aux activités marchandes, alors que la cuisine et la maison révèlent les activités familiales. Outre sa fonction commerciale, le magasin général était un lieu privilégié de convivialité. Fréquenté par une clientèle régulière, il s'y nouait tout un réseau de relations sociales et, autour d'une partie de dames sur le comptoir, les habitués venaient souvent prendre des « nouvelles d'en haut » (soit des villes de Québec et de Montréal), rapportées par les commis voyageurs de passage. L'amélioration du système ferroviaire et l'arrivée de la vente par catalogue dans les années 1870 et 1880, qui permettent d'acheter directement auprès des marchands des grandes villes, amorcent le déclin des magasins généraux. La multiplication des grands magasins vers 1950 aura finalement raison de ce type de commerce.

Le magasin général J.-A.-Gendron présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. D'une part, ce magasin est original par son évolution et par le nombre de bâtiments contigus. Au magasin proprement dit, construit entre 1890 et 1902, se sont greffés cinq bâtiments - l'appentis, la cuisine, la maison, l'entre-deux et le hangar - répondant aux nouveaux besoins des propriétaires qui ont ajusté l'édifice à leur réalité économique et familiale. Ces ajouts sont harmonisés et l'ensemble offre toujours une grande unité architecturale. D'autre part, chaque partie est représentative de l'architecture domestique vernaculaire gaspésienne, inspirée fortement par la tradition anglo-américaine introduite par les Loyalistes venus s'installer au Canada après 1783. Le magasin général J.-A.-Gendron est une illustration de cette architecture caractérisée par la simplicité, par ses proportions équilibrées, la situation des façades dans les murs pignons, la disposition régulière des ouvertures, les toits à deux versants droits de faible pente, l'emploi de bardeaux de cèdre pour les toits et les murs ainsi que par la sobriété de son ornementation. L'édifice présente des affinités formelles avec plusieurs maisons rurales construites dans les Cantons-de-l'Est au XIXe siècle, les deux régions ayant été colonisées simultanément par les Loyalistes.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du magasin général J.-A.-Gendron liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la présence de quatre bâtiments formant un « U », soit, de gauche à droite, l'appentis, le magasin proprement dit, la cuisine située en retrait et la maison;
- la présence de deux bâtiments greffés à l'arrière, soit l'entre-deux (en retour d'équerre contre le magasin et la cuisine) et le hangar (relié à l'immeuble par l'entre-deux et constituant le dernier bâtiment à l'arrière);
- le volume des bâtiments, dont leur plan rectangulaire, leurs proportions équilibrées, les toits à deux versants droits de faible pente (à l'exception de celui de l'appentis), le nombre d'étages, soit un étage et demi pour le magasin proprement dit et la cuisine et deux étages pour la maison;
- l'usage du bois, dont le recouvrement de bardeaux de cèdre des murs et des toits;
- les façades du magasin et de la maison aménagées dans les murs pignons encadrant celle de la cuisine aménagée en retrait dans un long-pan;
- la disposition régulière des ouvertures, dont les portes, les vitrines, la lucarne centrale à pignon à l'avant de la cuisine et les fenêtres à guillotine à quatre carreaux;
- l'ornementation sobre, dont les planches cornières, les chambranles, la frise en bois découpé, les aisseliers, les consoles et le contraste entre la couleur des murs et celle des détails architecturaux;
- le pare-soleil du magasin, le larmier prolongé couvrant la galerie de la cuisine et la galerie couverte de la maison courant le long de la façade et du mur droit surmontée d'un balcon à pignon à l'avant;
- les trois cheminées en brique;
- l'aire de vente.

Haut de la page

Informations historiques

La construction du magasin général J.-A.-Gendron s'échelonne sur plusieurs années, soit de 1890 à 1917. Le magasin-résidence, bâti entre 1890 et 1902, est tenu par Emma Bernard et son mari Joseph Sirois. L'espace résidentiel comprend alors une cuisine et une chambre, qui sera remplacée par le bureau du marchand. Entre 1904 et 1907, les besoins de la famille grandissant, la cuisine est greffée à droite du magasin puis, avant 1917, la maison destinée à loger le marchand et sa famille. La maison comprend, au rez-de-chaussée, un grand salon à l'avant ainsi qu'une salle à manger et une chambre à l'arrière. Au second étage se trouvent trois chambres et une salle de bain. Quant aux dépendances, il semble que l'appentis soit apparu peu de temps après le magasin. L'actuel entre-deux remplace en 1940 le premier, construit entre 1904 et 1907, dont les marques sont toujours visibles sur les murs extérieurs de la cuisine. Le hangar est également bâti avant 1917, année au cours de laquelle le cultivateur Joseph Arsène Gendron achète la propriété.

Courant dans les milieux ruraux nord-américains, le magasin général naît avec la formation des premiers villages. Toutefois, l'amélioration du système ferroviaire et l'arrivée de la vente par catalogue dans les années 1870 et 1880, qui permettent d'acheter directement auprès des marchands des grandes villes, amorcent son déclin. La multiplication des grands magasins vers 1950 aura finalement raison de ce type de commerce qui a joué un rôle important dans le développement des communautés rurales et villageoises du Québec. Outre sa fonction commerciale, le magasin général était un lieu privilégié de convivialité. Fréquenté par une clientèle régulière, il s'y nouait tout un réseau de relations sociales et, autour d'une partie de dames sur le comptoir, les habitués venaient souvent prendre des « nouvelles d'en haut » (soit des villes de Québec et de Montréal), rapportées par les commis voyageurs de passage.

Le magasin général J.-A.-Gendron est classé en 1981. Jusqu'en 1988, il s'élevait au sud de l'église Saint-Charles, au coeur de la municipalité de Caplan, où il était intimement lié à l'histoire et à la vie sociale de cette communauté. L'édifice est déménagé en 1988 dans le Village gaspésien de l'Héritage britannique situé à New Richmond et figure parmi les bâtiments du village historique reconstitué, qui comprend aussi une forge, une église, une école et plusieurs maisons.

Le magasin général J.-A.-Gendron est compris dans un site patrimonial cité depuis 2002.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

MRC :

  • Bonaventure

Municipalité :

  • New Richmond

Adresse :

  • 347, boulevard Perron Ouest

Latitude :

  • 48° 10' 57.99"

Longitude :

  • -65° 53' 23.68"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Bonaventure No 1 Canton de New Richmond Absent 27-3

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • CARON, Jean-René et Jacques DORION. Magasin général Joseph Arsène Gendron. Étude, relevés et analyses. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1981. 205 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • TREMBLAY, Lancelot et Villes et villages d'art et de patrimoine. Village gaspésien de l'héritage britannique. Inventaire et historique par bâtiment. New Richmond, Ville de New Richmond, 2002. 22 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013