Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Bec verseur de théière

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Contenant
  • Raté de production
  • Rejet de production
  • Théière

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1860 – avant 1892 (Production)
  • 1968 (Intervention archéologique)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)
  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Classification :

  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments > Service et consommation des boissons > Service et consommation des boissons non alcoolisées
  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Travail du verre, du plastique, de l'argile, de la cire > Travail de l'argile

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le bec verseur de théière est un objet lié à l'alimentation datant de la deuxième moitié du XIXe siècle dont le processus de fabrication est demeuré à l'étape préliminaire. Le bec incomplet en forme de « S » est en terre cuite fine jaune à glaçure brune de type « Rockingham ». Il est à l'état de biscuit et sa surface porte un décor moulé en relief de branches et de vignes. L'objet mesure 5,5 cm de longueur, 5,1 cm de largeur et 8,4 cm de hauteur.

Provenance archéologique :

  • CeEu-3 > Numéro de catalogue A86

Site de provenance :

  • Poterie Cap-Rouge

Contexte archéologique :

  • Indéterminé
  • Manufacture

Fonctions / usages :

Le bec verseur de théière est un composant essentiel d'un contenant utilisé pour l'infusion et le service du thé.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Cap-Rouge

Type de fabrication :

Semi-industriel

Technique de fabrication :

  • Moulé
  • Cuit

Matériaux :

  • Céramique - terre cuite fine

Motif décoratif :

  • Végétal

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / subsistant) : 8,4 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / subsistant) : 5,1 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / subsistant) : 5,5 centimètre(s)

Intégrité :

Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)

Nombre de biens :

1

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 37
  • Numéro archéologique : CeEu-3-A86

Discipline :

  • Archéologie historique

Altérations :

  • Lacune (Cuisson de fabrication) : Emplacement non spécifié  

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le bec verseur de théière en terre cuite fine jaune est moulé à la Poterie de Cap-Rouge, à Québec, entre 1860 et 1892. Afin de créer ses contenants, la manufacture de Cap-Rouge importe des États-Unis et d'Angleterre la majorité de ses matières premières en plus d'utiliser des matières locales. Les objets possédant un décor en relief comme celui-ci nécessitent l'usage d'un moule. Après le moulage, le bec verseur à l'état cuir est collé à une théière préalablement réalisée. Pour ce faire, le potier gratte la base du bec ainsi que son emplacement prévu sur la théière; il y applique de la barbotine ou de l'eau et appuie le bec verseur sur la théière. Toutes les parties composantes de la théière doivent comporter le même niveau de retrait pour obtenir un agencement parfait et éviter les bris. Suit l'étape du rachevage, puis après un dernier séchage l'objet est cuit une première fois. À l'état de biscuit, le bec verseur se serait détaché durant la cuisson. Il est alors rejeté avec d'autres objets jugés insatisfaisants. Le décollage d'une garniture est attribuable à un mauvais collage ou encore à un séchage inégal des deux éléments joints, entrainant un retrait de la pâte différent et créant des fissures et des tensions propices au décollage.

Le bec verseur de théière est un composant essentiel d'un contenant utilisé pour l'infusion et le service du thé. Il a été mis au jour en 1968 sur le site de la Poterie de Cap-Rouge, à Québec. La fabrique est fondée à l'été 1860 par les hommes d'affaires de Québec, Jean Henry Howison (vers 1833-après 1862), John Pye (1815-1884) et Zéphirin Chartré (1812-après 1872). Ils font construire près de l'embouchure de la rivière du Cap-Rouge, une manufacture répartie sur deux étages. L'objectif est d'y confectionner de la vaisselle et des objets usuels en céramique de type terre cuite fine jaune à glaçure incolore au plomb « Yelloware » ou à glaçure brune à base de manganèse de type « Rockingham ». La fabrique est d'abord munie de deux fours en brique, puis un troisième est ajouté plus tard. Ces fours en brique en forme de bouteille sont à tirage ascendant, similaires aux fours utilisés dans les manufactures de céramique du Staffordshire, en Angleterre. Des machines à vapeur sont mises en place afin d'aider à la production. Les premières céramiques produites sont mises aux enchères au printemps 1862 à Québec où près d'une centaine de paniers de céramique sont offerts à la vente au public. Malgré des débuts prometteurs, la société est en difficulté et les propriétaires et la manufacture de Cap-Rouge sont saisis en novembre 1862. À partir de cette date, l'entreprise passe aux mains de plusieurs propriétaires. Les années 1870 seraient les plus prolifiques. Plusieurs ouvriers locaux sont employés selon la santé économique de l'entreprise. Elle fait aussi appel à des travailleurs étrangers spécialisés, dont le maître-potier Philip Pointon (vers 1831-après 1881) et le modeleur William Hancock (1845-1924) de Baltimore. Celui-ci est d'ailleurs employé à grands frais à plusieurs reprises au cours de l'été 1873. Ce mouvement des travailleurs à travers les États-Unis et le Canada explique les grandes similarités des objets en terre cuite fine d'une manufacture à l'autre. Il arrive même parfois que les moules et prototypes soient vendus à une autre manufacture après une faillite ou une fermeture. Au cours de son activité, la manufacture produit par tournage, calibrage ou moulage une variété de contenants. Les objets produits sont fréquemment décorés à l'engobe ou possèdent un décor moulé. Les productions sont expédiées un peu partout au Québec (Montréal, Québec, Percé, Sorel, Trois-Rivières, Sherbrooke, Arthabaska, Saint-Hyacinthe, etc.). La manufacture exporte également ses objets en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique. La date exacte de sa fermeture est encore incertaine, mais la fabrique est démolie officiellement en 1892.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • Le bec verseur de théière a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un exemple de raté de production céramique. Le mauvais collage du bec verseur par le potier a provoqué son décollage lors de la première cuisson. De plus, le bec verseur de théière est représentatif de la production de la Poterie de Cap-Rouge au XIXe siècle.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Capitale-Nationale

    MRC :

    • Québec

    Municipalité :

    • Québec

    Arrondissement municipal :

    • Les Rivières

    Adresse :

    • 1825, rue Semple

    Localisation informelle :

    Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec

    Code Borden

    CeEu-3      

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • BEAUDRY DION, Jacqueline et Jean-Pierre DION. Philip Pointon (1831-1881) Maître-potier à Baraboo, Cap-Rouge, Trenton, Baltimore, Saint-Jean. Saint-Lambert, 2013. 128 p.
    • BELLEAU, Mimi L. Technologie des matériaux céramiques. (Québec), Claude Belleau Éditeur, 2017. s.p.
    • BLONDEL, Nicole. Céramique : vocabulaire technique. Paris, Éditions du patrimoine, 2014. 432 p.
    • COPELAND, Robert. Manufacturing Processes of Tableware during the Eighteenth and Nineteenth Centuries. Royaume-Uni, The Northern Ceramic Society, 2009. 186 p.
    • CÔTÉ, Alain et Carl LAVOIE. La Poterie de Cap-Rouge, 1860-1892. Cap-Rouge, La Société historique du Cap-Rouge, 1991. 64 p.
    • Ethnoscop inc. Patrimoine archéologique des poteries, briqueteries, tuileries et fabriques de pipes au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au Répertoire canadien des lieux patrimoniaux, volet archéologique. Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2009. 52 p.
    • LITH, Jean-Paul van. Céramique : dictionnaire encyclopédique. Paris, Éditions de l'Amateur, 2000. 452 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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