Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Fragment de tuile à touraillage

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Brique à touraillage
  • Carreau à tourailler
  • Carreau de four à malt
  • Tuile de four à malt

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1802 – (Production)
  • 1983 (Découverte)
  • après 1983‑04‑18 – avant 1983‑05‑27 (Intervention archéologique)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)
  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Classification :

  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments > Préparation et conservation des boissons > Préparation et conservation des boissons alcoolisées

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

La tuile à touraillage est un matériau de recouvrement servant au séchage des céréales fabriqué au cours du XIXe siècle. Incomplet, l'objet est probablement moulé en forme de carré. La tuile est en terre cuite commune non vernissée à pâte orange. Sa surface plate est de couleur brun rougeâtre foncé, et présente une marque de fabricant moulée en creux « [S] EALY & SONS BRIDGWATER ».

Provenance archéologique :

  • CeEt-30 > Couche stratigraphique 2D0 > Numéro de catalogue 1

Site de provenance :

  • Îlot des Palais

Contexte archéologique :

  • Brasserie

Fonctions / usages :

La tuile à touraillage est un matériau de recouvrement servant au séchage des céréales entrant dans la fabrication de boissons alcoolisées, dont la bière. Il s'agit de plaques perforées formant une sole sur laquelle les grains à sécher sont déposés. Cette étape fait cesser la germination des grains et permet au malt de développer ses qualités pour la fabrication d'alcool. Le grain peut être séché à l'air libre ou au moyen d'une source de chaleur artificielle, ou en combinant ces deux méthodes.

Lieu de production :

  • Europe > Royaume-Uni > Angleterre > Somerset > Bridgwater

Type de fabrication :

Industriel

Technique de fabrication :

  • Présumé : Moulé

Matériaux :

  • Céramique - terre cuite grossière (commune) (Sans glaçure)

Inscription :

[S]EALY & SONS. BRIDGWATER

Dimensions :

  • Épaisseur (Mesurée / subsistant) : 4,95 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / subsistant) : 3,7 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / subsistant) : 12,8 centimètre(s)

Intégrité :

Objet incomplet (moins de 25% de l'objet)

Nombre de biens :

1

Nombre de fragments :

1

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 38
  • Numéro archéologique : CeEt-30-2D0-1

Discipline :

  • Archéologie historique

Altérations :

  • Cassure (Cause inconnue) : En bordure de la tuile
    Cassure sans plan précis, il ne reste qu'un morceau de côté de la tuile.
     

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

La tuile à touraillage en terre cuite commune non vernissée est fabriquée de manière industrielle au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle par la British Sealy and Co, située à Bridgwater en Angleterre. Cette entreprise y fonde une briqueterie au cours du XVIIIe siècle. Les techniques de production mécanique et industrielle commencent à être appliquées en Angleterre vers 1840.

La tuile à touraillage est un matériau de recouvrement servant au séchage des céréales entrant dans la fabrication de boissons alcoolisées, dont la bière. Ces plaques perforées forment une sole, appelée touraille, construite dans une malterie sur laquelle les grains à sécher sont déposés. Cette étape fait cesser la germination et permet au malt de développer ses qualités pour la fabrication d'alcool. Le grain peut être séché à l'air libre ou au moyen d'une source de chaleur artificielle comme un four, ou en combinant ces deux méthodes.

D'après les découvertes archéologiques, les surfaces de touraillage sont largement utilisées au Québec de la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle. Il en existe plus de huit modèles, facilement identifiables par la présence de groupes de petits trous et de grosses empreintes au-dessous. Plusieurs types de tuiles peuvent se retrouver dans la composition d'une même touraille, à la suite de bris et de réparations. Certaines tuiles possèdent des marques de fabricants britanniques, mais il est aussi possible, étant donné le nombre élevé de brasseries et de distilleries dans la région de Québec, que certaines soient produites localement. La deuxième moitié du XIXe siècle voit apparaitre l'arrivée de nouvelles méthodes de séchage du malt. L'utilisation de la tuile à touraillage décline ensuite graduellement, jusqu'à son abandon définitif par la brasserie Boswell vers 1911.

La tuile à touraillage est mise au jour en 1983 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec, correspondant à l'ancienne brasserie Boswell. Le brasseur de Québec Joseph Knight Boswell (1812-1890) commence à travailler pour le brasseur John Racey vers 1830. En 1842, Boswell loue les installations de Racey pour établir la Anchor Brewery. En 1852, il fonde une nouvelle brasserie sur la rue Saint-Vallier sur le site de l'ancienne brasserie Talon (1668-1675). Boswell transforme le site en ajoutant des étages aux bâtiments existants et de nouvelles installations, dont deux tours associées à des tourailles et un atelier de tonnellerie. L'entreprise est prospère, mais Boswell connait des difficultés financières. En 1887, elle est rachetée par la « Boswell and Brother », exploitée par ses fils, James et Vesey. La brasserie mise sur des installations modernes et fait l'objet de nombreux agrandissements. Au décès de son frère, Vesey Boswell (1856-1935) devient l'unique propriétaire et le premier brasseur de Québec à s'incorporer à la National Breweries Ltd en vendant la brasserie en 1909. En 1952, la National Breweries Ltd est récupérée par les Brasseries canadiennes de Toronto qui devient, en 1968, la brasserie O'keefe Ltd. Cette transaction permet la fusion des brasseries Dow, Dawes, Frontenac et Boswell pour créer la Dow Brewery Limited. La bière Boswell cesse d'être produite au profit de la bière de marque Dow et Kingsbeer. La brasserie Dow connait un immense succès jusqu'en 1966, alors qu'une rumeur publique relie le décès de 16 personnes à la consommation de la bière Dow. La production de la brasserie de Québec est alors arrêtée et celle-ci est approvisionnée par la brasserie de Montréal. L'année suivante, la brasserie Dow fusionne avec la brasserie O'Keefe. En 1973, d'autres fusions mènent à la création de la Carling O'Keefe Limited. Finalement, en 1989, Molson fusionne avec Carling O'Keefe. Le complexe est fermé quelques années plus tard, en 1991.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • La tuile à touraillage a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle indique la présence d'un four à malt à la brasserie Boswell à partir du milieu du XIXe siècle, alors que Joseph K. Boswell devient propriétaire du site. Elle témoigne ainsi du processus de séchage du grain dans les activités de production de la bière de cette brasserie. Elle a aussi été choisie parce qu'elle illustre les liens commerciaux de cette entreprise avec l'Europe, puisqu'elle provient de la fabrique SEALY & SONS située à Bridgwater en Angleterre.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Capitale-Nationale

    MRC :

    • Québec

    Municipalité :

    • Québec

    Arrondissement municipal :

    • La Cité

    Localisation informelle :

    Réserve archéologique de la Ville de Québec

    Code Borden

    CeEt-30      

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • FISET, Richard. Brasseries et distilleries à Québec (1620-1900) : Profil d'archéologie industrielle. Université Laval, 2001. 538 p.
    • FORTIN, Michel et Marcel MOUSSETTE. Le site du premier palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) : rapport préliminaire de la deuxième campagne de fouilles, 1983. Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 3. Québec, CÉLAT, 1984. 43 p.
    • MOUSSETTE, Marcel. Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain. Nouveaux cahiers du CÉLAT, 10. Québec, Septentrion, 1994. 229 p.
    • QUESNEL, Annie. Le site du Premier palais de l'intendant à Québec : rapport préliminaire de la septième campagne de fouilles (1988). Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 20. Sainte-Foy, CÉLAT, Université Laval, 1991. 219 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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