Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Félix-Georges-Fortier

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • La maison d'Élyse

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Beauceville

Date :

  • 1904 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (5)

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Carte

Description

La maison Félix-Georges-Fortier est une résidence bourgeoise d'inspiration Queen Anne construite en 1904. Le bâtiment présente un plan irrégulier doté de trois avant-corps, l'un à la droite de la façade et coiffé d'un toit pyramidal; un autre sur la façade latérale gauche coiffé d'un pignon; un dernier à l'arrière. Il compte deux étages et demi et un soubassement bien dégagé du sol. Le bâtiment est surmonté d'un toit en pavillon percé de lucarnes à pignon. Le corps de bâtiment est composé d'une maçonnerie de pierres pour le soubassement et d'une maçonnerie de briques pour les étages alors que la toiture est couverte de tôle à la canadienne et de tôle en plaque peinte en vert. La façade est rythmée par des ouvertures à arc surbaissé, soit de grandes fenêtres à battants à carreaux et une porte à deux vantaux à imposte vitrée. Une fenêtre en saillie occupe la base de l'avant-corps en façade. Une galerie longe la façade et se poursuit sur la façade latérale gauche où se trouve un accès secondaire alors qu'une seconde galerie longe la façade latérale droite et donne accès à une autre entrée secondaire. La maison Félix-Georges-Fortier est implantée sur un léger monticule en retrait de l'avenue Lambert, qui longe la rivière Chaudière dans un secteur villageois de la ville de Beauceville, à proximité de l'église de Saint-François.

Plan au sol :

Irrégulier

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en brique

Saillies :

  • Avant-corps
  • Baie en saillie
  • Cheminée

Fondations :

  • Pierre

Élévations :

  • Toutes les façades : Brique (Structure apparente)

Toit :

  • Forme : En pavillon
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : En pavillon
    Matériau : Tôle en plaques

Porte principale :

  • bois massif et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • À pignon

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Beauceville) 2023-06-05

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2023-03-06
 
Proposition de statut national non retenue -- Ministre de la Culture et des Communications 2023-10-31

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2020-08-04
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

La Maison Félix-Georges-Fortier (maison d'Élyse) présente une valeur historique, notamment par son ancienneté due à sa construction entre 1900 et 1904 […].La résidence présente aussi une valeur historique en raison de son association avec le notaire Félix-Georges-Fortier. […] En 1904, Fortier participe à la création de la Ville de Beauceville, soutenue également par plusieurs hommes éminents de la localité tels que Philippe Angers, notaire et historien, et Pierre Ferdinand Renaud, prospère commerçant. Il est élu peu de temps après maire de Beauceville à deux reprises (1908-1910 et 1915-1919). […] Le statut professionnel et social du notaire Félix-Georges Fortier lui a permis de se construire une vaste et prestigieuse résidence dont l'architecture témoigne de son rang dans la société de Beauceville. […] La résidence est également liée à un évènement historique : en 1950, son propriétaire Achille Goulet et son épouse périssent lors d'un écrasement d'avion, le « pèlerin canadien », sur le Mont Obiou. À l'époque, la tragédie, qui fait 58 victimes, frappe l'imagination en raison de la motivation du voyage, soit le retour d'un pèlerinage à Rome. Il demeure aujourd'hui peu de lieux de mémoire rappelant cet évènement. Au début des années 1970, la résidence subit quelques travaux. De 1981 à 2002, la maison connaît différents propriétaires avant de devenir une auberge nommée La maison d'Élyse. Malgré ces travaux, le bâtiment conserve un bon niveau d'intégrité. Plusieurs éléments du décor intérieur ont également été préservés. Ces éléments témoignent du luxe des aménagements intérieurs d'origine.

La maison présente un intérêt patrimonial pour la valeur architecturale du bâtiment tient à son style, à ses dimensions impressionnantes, à la préservation de son caractère résidentiel […] et à son emplacement […]. La résidence est conçue par Louis-Philippe Vallerand et construite par l'entrepreneur Charles T. L'Heureux. […] Le bâtiment est de style édouardien, […] un style de transition qui suit l'époque victorienne et qui se développe parallèlement au style néo-Queen Ann. Il s'en distingue cependant en privilégiant une ornementation plus sobre d'inspiration classique. […] Cette maison bourgeoise se démarque des autres constructions de Beauceville par sa volumétrie et son avant-corps en façade avant, sorte de tourelle surmontée d'un toit en pavillon à forte pente. Le toit en pavillon à forte pente témoigne de l'influence du style néo-Queen Ann. Dans l'ensemble, le bâtiment présente une composition harmonieuse et une sobriété ornementale, deux qualités recherchées dans l'architecture de style édouardien. Le bâtiment possède encore plusieurs de ses composantes architecturales d'origine. Parmi les quelques ornements d'inspiration classique, on compte les colonnes de bois d'ordre toscan supportant la toiture de la galerie avant, les balustres tournés du garde-corps de la galerie avant et la moulure à la jonction des larmiers et du sommet des murs. La dimension, la position et la forme des ouvertures ont également été préservées : les ouvertures se terminant en arc surbaissé, aussi bien pour les portes que les fenêtres, constituent également une fantaisie architecturale qui contribue à sa valeur architecturale. Cela fait de la Maison Félix-Georges-Fortier un exemple représentatif du style édouardien au Québec et particulièrement en Beauce. La couleur rose est une modification récente. Les sources iconographiques témoignent que la brique était de couleur ocre à l'origine, puis a été peinte en blanc, possiblement à l'époque du notaire Fortier.

La maison présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Elle constitue un bon exemple de maison bourgeoise avec sa division des espaces entre résidents et domestiques et avec les espaces réservés à la fonction de notaire. La maison possède une entrée indépendante pour accéder au bureau du notaire, qui contient une chambre forte pour la conservation des documents légaux.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Félix-Georges-Fortier liés ses valeurs historique, architecturale et ethnologique comprennent, notamment:

- son volume de plan carré à deux étages pleins avec des avant-corps saillant;
- ses fondations en blocs de grès;
- ses murs de brique;
- ses avant-corps, notamment son avant-corps en façade avant, sorte de tourelle surmontée d'un toit en pavillon â forte pente;
- ses deux grandes galeries couvertes au rez-de-chaussée, dont la première fait la pleine largeur de la façade avant jusqu'à l'avant-corps et se prolonge sur la façade latérale sud, tandis que la seconde fait toute la largeur de la façade latérale nord et se prolonge sur la façade arrière ouest;
- les colonnes rondes de style toscan en bois peint en blanc supportant la toiture de la galerie de la façade avant;
- les poteaux en bois peint en blanc de section carrée avec les coins chanfreiné supportant la toiture de la galerie de la façade latérale nord;
- les garde-corps en bois de style traditionnel avec lisse basse et main courante supportée par des balustres tournis;
- les escaliers menant aux galeries;
- son oriel présent au rez-de-chaussée de l'avant-corps en fasâ de avant;
- la corniche au sommet des murs;
- ses toitures percées de lucarnes et recouvertes de tôle â la canadienne;
- les cheminées recouvertes de tôle;
- ses ouvertures â arc surbaissé;
- les fenêtres de bois et leur division d'origine, dont les fenêtres à battants à 4 carreaux surmontées d'une imposte â arc surbaissé â 2 carreaux, les fenêtres des lucarnes â arc surbaissé et l'oculus dans le pignon de l'avant-corps situé au coin sud-ouest;
- les portes de bois et leur division d'origine, dont la porte principale à deux battants à arc surbaissé en bois à caissons avec 2 parties vitrées en partie supérieure de chaque battant et les 2 portes en bois â caissons et vitrage en partie -haute et surmontées d'une imposte vitrée à arc surbaissé;
- l'escalier intérieur principal en bois verni, dont son poteau de départ sculpté, sa main courante supportée par des balustres tournes et les moulures appliquées sur le limon;
- les planchers de bois verni;
- les moulures de bois du décor intérieur à la base des murs et autour des portes et fenêtres;
- les moulures de plâtre du décor intérieur au sommet des murs;
- les plafonds en lambris de bois peint;
- les volets de bois verni les calorifères en fonte;
- la division intérieure qui témoigne de la division des espaces entre résidents et domestiques;
- les pièces associées ä la fonction professionnelle de Félix-Georges Fortier, dont son bureau et la chambre forte.

Source : Ville de Beauceville, 2023.

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Informations historiques

La seigneurie Rigaud-De Vaudreuil est concédée en 1736. Son territoire correspond à celui de Beauceville. L'ascension de cette seigneurie se fait rapidement, et son exploitation est orientée vers l'agriculture. Le seigneur fait tracer le chemin de front de la rive ouest sur le bord de la rivière Chaudière en 1779. Ses premiers colons viennent de la ville de Québec, et comptent une quinzaine de familles françaises. Son noyau villageois est situé principalement sur la rive est de la rivière Chaudière. Une église y est présente dès le début du XIXe siècle, puis une seconde est construite vers 1850. Sur une carte de la paroisse datant de 1850, un moulin banal est construit à proximité de l'église. Saint-François devient la métropole de la Beauce dès 1875. En 1904, cette localité est constituée en ville, prenant alors le nom de Beauceville. Elle devient la première ville de la région.

En 1889, Majorique Barbeau, cultivateur et commerçant, est propriétaire du vaste lot 1527 à proximité de l'église de Saint-François. Il possède l'hôtel Barbeau construit par son père vers 1850. Barbeau cède différents terrains qui permettent de densifier les environs de l'église, dont l'un sans bâtiment à Henri Mathieu, cultivateur. Ce dernier s'y installe avec sa famille. Entre 1889 et 1891, Mathieu fait construire une résidence en bois. En 1898, Mathieu loue sa résidence au notaire Félix-Georges Fortier, qui vient d'accéder à la pratique.

En 1900, le notaire Fortier acquiert la résidence de Mathieu et la remplace par la maison actuelle en 1904. Le bâtiment a été conçu par l'architecte Louis-Philippe Vallerand (1866-1942), et il a été construit par différents entrepreneurs, dont le couvreur Charles T. L'Heureux et l'entrepreneur en plomberie Arthur Picard. Cette maison bourgeoise se démarque par sa maçonnerie de briques, son toit en pavillon, ses avant-corps, ses deux galeries logeant les différentes façades et par le luxe de ses intérieurs. Par ailleurs, la maison possède une entrée indépendante pour accéder au bureau du notaire, qui contient une voûte pour la conservation des documents légaux. Fortier y tient une partie de son étude notariale jusqu'au moment où il s'installe dans les bureaux de la pharmacie du docteur et pharmacien Elzéar Miville-Deschênes à partir de 1922, situé sur la rive est de la rivière où le centre des affaires est très actif. Fortier est une personnalité importante de Beauceville. Il est maire de Beauceville à deux reprises (1908 à 1910 et 1915 à 1919).

Beauceville est alors à son apogée, étant la métropole de la région où sont établis un terminus ferroviaire, des infrastructures scolaires, un hôpital, ainsi qu'une élite bourgeoise et professionnelle de prestige. En 1904, Fortier participe à la création de la Ville de Beauceville, soutenue également par plusieurs hommes éminents de la localité tels que Philippe Angers, notaire et historien, et Pierre Ferdinand Renaud, prospère commerçant.

Les Fortier ont à leur emploi sept domestiques pour tenir leur résidence de l'avenue Lambert. Certains d'entre eux logent dans une maison située à l'arrière de la résidence.

En 1934, Fortier éprouve des problèmes de santé et met un terme à sa pratique professionnelle. Il vend sa résidence en 1935 à Achille Goulet. Ce dernier est professeur à l'école normale de Beauceville. En plus de s'impliquer dans la communauté, il est aussi entrepreneur et maire de Beauceville de 1947 à 1949. Il périt, avec son épouse, lors d'un écrasement d'avion dans les Alpes françaises en novembre 1950 lors d'un pèlerinage à Rome. La succession de Goulet vend la maison en 1954. Au cours des années suivantes, celle-ci connaît différents propriétaires avant son acquisition par Léandre Bernard en 1966. Ce dernier tient un hôtel à Beauceville.

Au début des années 1970, la résidence subit quelques travaux. De 1981 à 2002, la maison connaît différents propriétaires avant de devenir une auberge nommée La maison d'Élyse.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Robert-Cliche

Municipalité :

  • Beauceville

Adresse :

  • 218, avenue Lambert

Latitude :

  • 46° 12' 50.0"

Longitude :

  • -70° 46' 45.3"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 061 064

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Chaîne de titres

Date Type d'aliénation De À
1935-01-23 Vente Félix-Georges Fortier Achille Goulet
1900-11-29 Vente Henri Mathieu Félix-Georges Fortier
1898-10-13 Bail Henri Mathieu Félix-Georges Fortier
1889-04-30 Vente Majorique Barbeau Henri Mathieu

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Références

Notices bibliographiques :

  • DEMERS, Benjamin. Notes sur la paroisse de St-François de la Beauce. Québec, Imprimerie C. Darveau, 1891. 151 p.
  • GARANT, André et René-Claude GRENON. Circuit patrimonial de Beauceville. Beauceville, Ville de Beauceville, 2013. 96 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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