Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Chemin du Portage

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Date :

  • 1783 – (Ouverture)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Routes et voies publiques)

Éléments associés

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Proposition de statut national non retenue Lieu historique Ministre de la Culture et des Communications 2024-02-06

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2020-07-21
 

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Informations historiques

Le chemin du Portage est une voie carrossable qui reliait l'actuelle municipalité de Notre Dame-du-Portage au lac Témiscouata.

Le secteur traversé par le chemin du Portage est fréquenté par des populations autochtones depuis des millénaires. Des peuples iroquoiens, des Innus et des Micmacs circulent dans ce secteur qui, lors de l'arrivée des Européens, est occupé par les Wolastoqiyik. La région est une voie de passage naturelle pour passer du bassin hydrographique du Saint-Laurent à celui du fleuve Saint-Jean.

Le réseau de rivières et de portages autochtones au Témiscouata est utilisé par les Européens lorsqu'ils s'établissent sur le territoire. La route est jugée difficile et la disponibilité des itinéraires varie selon les saisons. Ainsi, les autorités coloniales françaises ouvrent un premier sentier terrestre partant de Rivière-du-Loup jusqu'au lac Témiscouata, dans les environs de l'actuelle ville de Cabano.

Après la Conquête, ce sentier tombe en désuétude. Le contexte de la révolution américaine ravive cependant l'intérêt pour les autorités coloniales à relier la vallée laurentienne aux Maritimes. Ainsi, le gouverneur Frédéric Haldimand ordonne d'ouvrir un nouveau chemin plus large, carrossable, et empruntant un tracé possiblement similaire au « chemin français ». Le mandat est sous la responsabilité du grand-voyer Jean Renaud.

Des centaines de personnes, surtout des miliciens, sont mobilisées pour l'aménagement de cette nouvelle route reliant l'actuel village de Notre-Dame-du-Portage au lac Témiscouata, près de l'actuelle ville de Cabano, sur une distance d'environ 59 kilomètres. Cette nouvelle voie est désignée comme le « chemin du Portage », ou bien le « Temiscouata Portage ». La référence au portage vient probablement du fait qu'il s'agit de la seule portion terrestre d'un itinéraire qui se poursuit par la voie des eaux après l'atteinte du lac Témiscouata.
Les travaux d'aménagement commencent en 1783 et ne sont complétés qu'en 1787.

L'entretien du chemin constitue un défi de taille, puisque la région n'est à ce moment que faiblement peuplée. Le terrain marécageux, peu propice à l'aménagement d'une route, suscite aussi de nombreux travaux d'entretien.

Le maitre des postes Hugh Finlay entend utiliser le chemin pour une route postale régulière entre Québec et Halifax et y ajoute des magasins servant de relais et dotés de personnel établi à demeure. À partir de 1788, il y a un départ de courrier de Québec jusqu'à Halifax toutes les deux semaines. La fréquence de cet itinéraire postal atteint deux fois par semaine en 1839.

La guerre de 1812, les rébellions de 1837-1838 et les inquiétudes découlant de la guerre civile américaine suscitent des déplacements de troupes par l'entremise du chemin et assurent indirectement le maintien de son intérêt auprès des autorités coloniales. Lorsque la région est disputée lors de la « guerre » d'Aroostook, l'administration britannique considère que la route du Témiscouata a une importance critique. À la fin des années 1830, un nouveau tronçon de 25 kilomètres jusqu'à Dégelis est aménagé et des postes militaires le long du chemin sont érigés, dont le fort Ingall en 1839.

Dans la première moitié du XIXe siècle, le chemin du Portage pose toujours d'importants défis en matière d'entretien. Dès la fin du XVIIIe siècle, plusieurs projets pour remplacer le chemin du Portage au profit d'une nouvelle route et d'un nouveau tracé qui faciliteraient son utilisation, son entretien ainsi que l'effort de colonisation du secteur sont élaborés. Les autorités britanniques décident finalement de construire une nouvelle route, le « Chemin-Neuf », dont la construction s'étale de 1856 à 1862.

Le chemin du Portage tombe éventuellement en désuétude au profit de routes plus aisées et adaptées aux communications modernes.

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