Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Centre culturel de Trois-Pistoles et bibliothèque Anne-Marie-D’Amours

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Centre culturel de Trois-Pistoles

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Trois-Pistoles

Date :

  • 1964 (Commande)
  • 1966 – 1967 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Bibliothèques)
  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Lieux de diffusion artistique, culturelle et scientifique > Centres culturels et communautaires)

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Description

Le centre culturel de Trois-Pistoles et la bibliothèque Anne-Marie-D'Amours forment un ensemble bâti à l'occasion du Centenaire de la Confédération canadienne qui est localisé à la périphérie de la ville, dans un secteur résidentiel, au milieu d'un vaste îlot institutionnel s'étendant de la rue Roy à la route 132 et de la rue Jenkin à la rue Morin. Accessible par la rue de l'Aréna qui l'irrigue au nord-est, il y côtoie des terrains de sports, l'aréna Bertrand-Lepage et l'école secondaire de Trois-Pistoles.

Implanté à l'extrémité d'une vaste aire de stationnement, l'ensemble est composé de deux corps de bâtiment à la volumétrie et aux matériaux contrastés : une pyramide tronquée revêtue d'un parement de métal et une partie basse à toit plat et au plan en L qui embrasse la première et alterne en façade pans de brique et grandes baies vitrées. Le premier abrite un auditorium, le second, le hall d'entrée commun, la bibliothèque et les ateliers.

Situé au milieu de l'ensemble bâti, le hall dessert d'un côté la bibliothèque et de l'autre l'entrée de l'auditorium longée par un couloir conduisant aux cinq ateliers situés à l'arrière, sur la façade nord. La salle dotée d'une scène et d'une capacité de 300 sièges met en œuvre le bois, bois plein et lamellé-collé pour la structure porteuse et revêtement de cèdre des murs. Des dépôts, des vestiaires, un guichet et une régie la complètent. Le reste du bâtiment est porté par une ossature en béton armé et les cloisons sont construites en blocs de béton enduits. Au centre de l'édifice se retrouvent les toilettes accessibles du hall, la chaufferie et un bureau donnant sur l'entrée de la bibliothèque. Une tapisserie abstraite aux couleurs vives d'Édith Martin orne l'espace.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le centre culturel de Trois Pistoles est l'un des sept monuments commémoratifs de la région administrative du Bas-Saint-Laurent financés par le programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne au Québec.

En janvier 1964, entre en vigueur la Loi pour collaborer à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne permettant au secrétaire de la province de conclure des ententes afin de réaliser des projets commémoratifs.

En septembre 1964, le conseil municipal de Trois-Pistoles dirigé par le maire Charles-Henri Rioux soumet au programme de subvention du Centenaire un projet de centre culturel. Dans les mois qui suivent, en collaboration avec la commission scolaire régionale du Grand-Portage, des ajustements sont apportés au projet pour aboutir à la planification d'un ensemble dans l'esprit des Cités des Jeunes, un concept promu par le tout nouveau ministère de l'Éducation afin de rationaliser les infrastructures scolaires de niveau secondaire. Outre le centre culturel s'y retrouvent l'école polyvalente et un noyau sportif comprenant un aréna, une piscine extérieure, des tennis et un terrain de baseball. Le but est d'accroître l'usage des équipements municipaux voués à la culture et aux loisirs en les rendant accessibles tant aux étudiants qu'à la population en général.

Le terrain d'environ un demi-hectare réservé au centre culturel est situé au cœur de l'ilot institutionnel. Il est adjacent à celui de l'aréna et adossé à celui de la future école polyvalente. Pour réaliser le projet, les services des architectes Georges Lagacé et Roland Massicotte de Rivière-du-Loup sont retenus.

L'esquisse architecturale du centre culturel est approuvée par le comité provincial du Centenaire en mai 1965. En septembre, le projet reçoit l'approbation de principe de la commission fédérale et, par voie de communiqué de presse, le Secrétariat de la province annonce qu'il obtient l'appui du programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne.

Fin 1965, le projet présenté dans l'ouvrage intitulé « Les projets du Centenaire au Québec/Québec Centennial Projects » est quelque peu différent sur le plan architectural que celui construit. Enserré entre deux murs de béton aux bords recourbés, le volume de la bibliothèque est largement vitré du côté sud-ouest. De semblables murs scandent les façades des ateliers et un long auvent marque l'entrée.

À la suite de l'appel à soumissions pour la construction du centre culturel, le 19 avril 1966, la Ville octroie le contrat à l'entreprise Construction Saint-Hilaire ltée de Rimouski. Le chantier est terminé le 8 février 1967.

Le 17 juillet 1967, le centre culturel de Trois Pistoles est inauguré par la proclamation officielle du maire Joseph Jean-Paul Belzil. Plusieurs ministres et députés des gouvernements provincial et fédéral assistent à la cérémonie. La plaque commémorative en bronze du Centenaire est dévoilée à cette occasion.

Voué au développement social et culturel des citoyens de Trois-Pistoles, le centre culturel est placé sous l'autorité du Service des sports et des loisirs de la Ville. La grande salle semble peu utilisée vu la concurrence de l'auditorium de l'école polyvalente ouverte en 1969. La bibliothèque qui sert aussi les citoyens de la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges est agrandie en 1981, puis rénovée en 2007-2008. En 2009, elle est renommée à la mémoire d'Anne-Marie-D'Amours (1898-1965), poétesse locale couronnée par les autorités littéraires du Québec et de la France. Depuis 2004, elle abrite la Société d'histoire et de généalogique de Trois-Pistoles.

La tapisserie qui orne le centre culturel est une œuvre d'Édith Martin (née en 1918), artisane réputée, petite-fille d'Hormidas Martin, premier maire de Trois-Pistoles. Connue pour ses vêtements liturgiques, elle a produit quelques murales, dont certaines décorent d'importants bâtiments de la région ainsi que le rideau de scène du centre culturel de Rivière-du-Loup.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
    DOCOMOMO Québec


  • La valeur patrimoniale de l'ensemble bâti formé par le centre culturel de Trois-Pistoles et la bibliothèque Anne-Marie-D'Amours réside dans sa valeur historique liée au développement scolaire et culturel du Québec, d'une part, et à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'autre part. Dans les années 1960, la population de la ville atteint un sommet, approchant les quatre mille habitants, les principales activités économiques étant alors l'agriculture et l'exploitation des ressources forestières. La bibliothèque, l'auditorium et les ateliers d'arts qui composent le centre culturel sont des équipements publics encore peu fréquents au Québec, à l'époque. Dès la fin du XIXe siècle, dans la province, a émergé un discours faisant la promotion des bibliothèques. En 1890, une première loi favorisant la création de bibliothèques municipales est votée, mais elle reste sans grand effet, comme le sera celle sur les bibliothèques publiques de 1959, du moins dans un premier temps. Très peu de villes s'aventurent à concurrencer l'Église dont l'ascendant en matière de culture, comme dans d'autres domaines, reste considérable jusqu'à l'essor de la Révolution tranquille. En ce qui concerne les spectacles, en région, aux salles «académiques» des séminaires et des collèges classiques, s'ajoutent celles commerciales, où les artistes locaux ne trouvent néanmoins pas une scène à leur mesure. En 1960, l'arrivée au pouvoir du parti libéral qui avait intégré la culture à son programme politique, change la donne. La participation du gouvernement provincial au programme de subvention du Centenaire permet de financer la construction des premiers équipements culturels au Québec, dont le centre culturel de Trois-Pistoles.

    La valeur patrimoniale de l'ensemble bâti formé par le centre culturel de Trois-Pistoles et la bibliothèque Anne-Marie-D'Amours réside dans son intérêt architectural et elle est liée à la réputation de ses architectes. Établie à Rivière-du-Loup, en 1965, l'agence Lagacé et Massicotte est de formation récente. Rapidement son carnet de commandes s'étoffe, les associés construisant entre autres de nombreux bâtiments institutionnels à Rivière-du-Loup et dans la région. En vue des célébrations du Centenaire, ils réalisent deux projets de centre culturel, l'un à Trois-Rivières, l'autre à Trois-Pistoles. Ce dernier, exécuté, est quelque peu moins novateur que celui conçu, certains de ses formes et de ses matériaux étant plus conventionnels. Néanmoins par la simplicité toute géométrique de son architecture et l'articulation fonctionnaliste de sa volumétrie, l'édifice témoigne de l'originalité de l'architecture moderne qui s'affirme dans les années 1960, à l'échelle du Québec, portée par une nouvelle génération de professionnels. Y contribue de plus la mise en œuvre du bois lamellé-collé pour la charpente de la grande salle, produit relativement nouveau dans les années 1960, la fabrication industrielle de ce matériau inventé à la fin du XIXe siècle datant de la décennie précédente.

    La valeur patrimoniale de l'ensemble bâti formé par le centre culturel de Trois-Pistoles et la bibliothèque Anne-Marie-D'Amours réside dans son implantation urbaine. Dans les années 1960, alors qu'au Québec, l'enseignement passe sous le contrôle de l'État et que les villes se dotent de leurs premiers équipements de loisir, certaines voient à rapprocher ces derniers des établissements scolaires afin d'en favoriser l'usage à la fois par la population et les étudiants. Tel est le cas de Trois-Pistoles.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Bas-Saint-Laurent

    MRC :

    • Les Basques

    Municipalité :

    • Trois-Pistoles

    Adresse :

    • 145, rue de l'Aréna

    Latitude :

    • 48° 7' 16.0"

    Longitude :

    • -69° 10' 23.9"

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • Bibliothèque et Archives nationales du Québec/ Fonds du Secrétariat de la province(E4) / Dossier du Centenaire de la Confédération du Canada, 1964-1969 (E4 1960-01-483) / Contenants (813 à 966).
    • LECHASSEUR, Antonio. « Trois-Pistoles ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/trois-pistoles
    • RIOUX, Emmanuel. Histoire de Trois-Pistoles, 1697-1997. Trois-Pistoles, Centre d'édition des Basques / Société historique de Trois-Pistoles, 1997. 694 p.
    • s.a. Les Projets du centenaire au Québec. Québec, Secrétariat de la province de Québec, 1965. 77 p.
    • s.a. « Martin, Édith ». Réseau d'étude sur l'histoire des artistes canadiennes. Réseau d'étude sur l'histoire des artistes canadiennes [En ligne]. https://cwahi.concordia.ca/fr/sources/artists/displayArtist.php?ID_artist=5450

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