Ancienne usine Domtar

L'ancienne usine Domtar est construite dans le milieu des années 1960. Son implantation tient compte de la proximité de la matière première, la forêt d'épinettes noires, de l'affleurement en roc pour l'établir solidement et de la proximité du lac Quévillon qui constitue un atout supplémentaire pour la fabrication de la pâte kraft.

L'actuelle usine comporte plusieurs bâtiments érigés entre 1965 et la fin des années 1990, soit principalement l'atelier de cuisson, servant aux infrastructures et cuisant les copeaux pour former la pâte, et les installations dédiées au lavage et au blanchiment de celle-ci. Le bâtiment du secteur de la machine abrite les installations de mise en feuille et d'emballage de la pâte. L'entrepôt à pâte est annexé au bâtiment de la machine. L'entreposage est de courte durée vers des lieux accessibles par train ou par camion. Un tronçon de chemin de fer facilite le transport des produits.

L'usine dotée d'impressionnantes cheminées mesure 548 mètres de longueur et est revêtue de son parement d'origine en brique d'argile. Au cours des années 1970, une scierie est construite ainsi qu'une chaudière d'appoint aux écorces. Dans les années 1980, des réservoirs sont ajoutés pour maximiser les opérations. En 1992, une nouvelle usine de production de bioxyde de chlore est érigée. En 1995, une nouvelle chaudière de récupération est construite, la vapeur produite sera dirigée vers une nouvelle turbine. Une usine de traitement des effluents est aussi aménagée. Le circuit de cuisson et de lavage de la pâte est modernisé afin d'accroître la capacité de production.

Aucuns travaux ne sont réalisés de 2005 à 2018, en raison de la fermeture de l'usine. Avec l'acquisition par la compagnie Chantiers-Chibougamau en 2018, l'apparence extérieure des bâtiments de l'usine n'est pas modifiée.

L'usine actuelle, maintenant appelée Nordic Kraft, est localisée un peu en retrait de la ville de Lebel-sur-Quévillon, une municipalité de la région administrative du Nord-du-Québec.

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L'ancienne usine Domtar est construite dans le milieu des années 1960.

L'emplacement est enfin choisi sur les bords du Lac Quévillon, après d'intenses négociations impliquant Jean Baptiste-Lebel, entrepreneur forestier visionnaire bien connu dans le Nord-du-Québec, le premier ministre Lesage, le ministre des Terres et forêts Lucien Cliche, le ministre du Revenu Éric Kierans et des dirigeants de Domtar. Le site présente plusieurs avantages concurrentiels, par exemple la proximité de la forêt d'épinettes noires, une matière première ligneuse en abondance. Sa qualité exceptionnelle et résistante démarque les produits auprès des fabricants de papier et de carton du marché mondial de l'époque.

La construction du complexe spécialisé dans la fabrication de pâte kraft est confiée par contrat à la Foundation Company of Canada. Une entente syndicale est également signée avec The Northern Quebec Building and Construction Trades Council (AFLCIO), soit le Conseil des métiers de la construction Nord-Ouest du Québec.

Plusieurs autres ouvrages de grande importance sont également à entreprendre. On doit déboiser, ouvrir et améliorer des chemins, construire un tronçon de chemin de fer, aménager une piste d'atterrissage et une nouvelle ville.

La nouvelle agglomération est planifiée selon un plan d'urbanisme de qualité provenant d'Iberville Construction, d'après un concept de Jean-Paul Rivest. Ce plan se concrétise avec le financement et la vision des dirigeants de Domtar. La firme Bland, Lemoyne, Edwards, Shine obtient le contrat d'architecture et la firme Beauchemin, Beaton, Lapointe se voit confier les plans d'ingénierie, pour implanter une ville moderne et attrayante. Avec l'arrivée de ce grand développeur industriel, Lebel-sur-Quévillon est en pleine croissance. Ses installations et conditions de travail très enviées au Québec attirent rapidement de nombreuses familles. L'usine crée à l'époque 300 emplois. Au plus fort des activités, la population de l'agglomération atteint près de 4 000 personnes.

Progressivement, la compagnie peaufine ses installations pour améliorer sa production. Au cours des années 1970, une scierie est construite et la chaudière d'énergie d'origine est remplacée. Dans les années 1980, des réservoirs sont ajoutés pour maximiser l'opération. D'autres installations sont modernisées dans les années 1990 : une nouvelle usine de production de bioxyde de chlore, une nouvelle bouilloire de récupération servant aux liqueurs de cuisson, une nouvelle usine de traitement des effluents, et la modernisation des circuits de cuisson et de lavage de la pâte est faite afin d'en augmenter la capacité de production. Ces améliorations contribuent à ce que l'usine se conforme aux nouvelles normes environnementales gouvernementales.

À la fin du mois de novembre 2005, l'usine Domtar doit interrompre ses activités. À ce moment, elle a une capacité de production de 300 000 tonnes de pâte kraft et emploie 700 personnes. Elle ferme ses portes définitivement le 18 décembre 2008. Aucune transformation n'est effectuée depuis 2008, en raison de l'arrêt de la production et du marché mondial à la baisse des prix du papier.

En avril 2011, la compagnie est vendue à la Fortress Paper de la Colombie-Britannique pour fabriquer de la rayonne. En 2016, le site est revendu à Nexolia Bioénergie pour développer un projet de cogénération et d'implantation de serres.

En 2018, les installations sont vendues à nouveau à la compagnie Chantiers-Chibougamau, une exploitation québécoise établie à Chibougamau et spécialisée dans la transformation du bois. Afin de préparer l'ouverture prévue pour 2020, l'entreprise procède à la remise en opération d'unités de production à l'intérieur de certains bâtiments existants. La nouvelle usine appelée Nordic Kraft vise à employer près de 285 personnes. Le complexe servira à fabriquer de la pâte kraft dont les ventes auprès des fabricants de carton et papier sont prévues partout sur la planète.

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