Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Épave du Lady Sherbrooke

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Molson I le Lady Sherbrooke

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Boucherville

Date :

  • 1817 (Construction)
  • 1826 (Naufrage)
  • 1963 (Découverte)
  • 1983 – 1993 (Intervention archéologique)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Classification :

  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : fonction > Transport de marchandises
  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : fonction > Transport de passagers
  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : mode de propulsion > Force mécanique > Vapeur

Éléments associés

Groupes associés (1)

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Inventaires associés (2)

Description

L'épave du Lady Sherbrooke est le vestige d'un des premiers navires à vapeur commerciaux de la famille Molson, construit à Montréal en 1817 et abandonné en 1826. Mesurant 45 mètres de longueur, 10,50 mètres de largeur et 3 mètres de hauteur, l'épave a conservé ses principales composantes du côté bâbord, dont la coque en bois dotée d'un pont, le système d'alimentation des chaudières et le gouvernail. Trois cabines de passagers, un escalier intérieur, une partie du mobilier et des objets transportés subsistent également. L'épave gît sur le lit du fleuve Saint-Laurent inclinée sur le côté bâbord, sur la partie submergée du talus de la berge de l'île Sainte-Marguerite de Boucherville, à une profondeur comprise entre 4 et 11,5 mètres.

Provenance archéologique :

  • BjFi-4

Contexte archéologique :

  • Épave

Fonctions / usages :

Navire de commerce et de transport

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal
  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Type de fabrication :

Semi-industriel

Matériaux :

  • Matières organiques - solides fibreux (Bois)
  • Métal - métaux et alliages ferreux (Fer indéterminé)

Dimensions :

  • Hauteur : 3 mètre(s)
  • Largeur : 10,5 mètre(s)
  • Longueur : 45 mètre(s)

Intégrité :

Objet complet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (75% et plus de l'objet)

Nombre de biens :

1

Discipline :

  • Archéologie historique

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le Lady Sherbrooke est l'un des premiers navires à vapeur de construction canadienne à sillonner le fleuve Saint-Laurent au début du XIXe siècle. Il est le quatrième navire à vapeur de la St. Lawrence Steamboat Company, fondée et dirigée par l'industriel John Molson en 1810, qui oeuvre dans le transport de passagers et de marchandises entre Montréal et Québec. Le bateau est nommé en l'honneur de l'épouse du gouverneur de l'Amérique du Nord britannique de 1816 à 1818, Sir John Coape Sherbrooke. Le navire est construit entre 1816 et 1817 à Montréal, sur le chantier Hart Logan à côté de la brasserie Molson. La coque en bois et les gréements sont réalisés par l'ingénieur montréalais Isaac Johnson, avec plusieurs corps de métier dont les noms et les fonctions sont conservées dans les archives de la famille Molson. Quant à la machine à vapeur de type Boulton et Watt d'une puissance de 60 chevaux-vapeur, elle est fixée sur la coque du navire au port de Québec, où le navire est immatriculé le 29 octobre 1817. Le Lady Sherbrooke est réputé pour sa rapidité et sa puissance, ayant une vitesse de croisière de 20 kilomètres/heure grâce à ses roues à aubes mesurant 6 mètres de diamètre, ainsi que pour son architecture et son aménagement intérieur luxueux.

De 1817 à 1826, le Lady Sherbrooke effectue plusieurs périples entre Montréal et Québec comme remorqueur de voiliers et comme transporteur de marchandises et de passagers. En première classe voyagent un nombre restreint de gens d'affaires, de hauts fonctionnaires et de familles bourgeoises, tous charmés par l'élégance des petites cabines privées aménagées avec soin. La clientèle voyageant en deuxième et troisième classe, comptant plusieurs centaines de passagers, se compose de militaires et d'immigrants de nationalité britannique ou canadienne.

En 1826, le Lady Sherbrooke est mis hors d'usage. Il est amarré à ce moment à l'entrée du canal de Lachine, tout près de l'ancien chantier de David Munn. Au cours du mois de décembre, la machine Boulton et Watt est extraite de la coque et déposée sur le quai du canal, avec tous les éléments récupérables. Ainsi vidée, la coque est remorquée par Hiram Gilberts vers une destination non précisée.

L'épave du Lady Sherbrooke est retrouvée par des résidents en 1963, aux îles de Boucherville, dans le chenal séparant l'île Sainte-Marguerite et l'île Charron. Or, ce n'est qu'en 1982 que des chercheurs du Comité d'Histoire et d'Archéologie Subaquatique du Québec s'intéressent à la navigation à vapeur au Canada. Les recherches financées par la Fondation Molson et le Musée David M. Stewart permettent une suite d'interventions archéologiques s'échelonnant de 1983 à 1993.

Bien que les recherches s'avèrent difficiles en raison de la pollution, de la turbidité des eaux et de l'absence de courant pour évacuer les déblais d'excavation, les archéologues constatent qu'une grande partie de l'épave est bien préservée sous un épais dépôt de sédiments. Ils découvrent un ensemble d'éléments architecturaux en bois qui correspondent très bien aux rares illustrations et maquettes des premiers vapeurs, dont une partie de la salle des machines et trois cabines de première classe peintes en différentes tonalités de blanc. Dans le mobilier mis au jour on dénombre plus de 5000 artéfacts et écofacts liés à la période d'utilisation du Lady Sherbrooke, ainsi que des objets témoignant des visiteurs saisonniers du navire après son abandon. La collection comporte des matières premières, des parties de chaudières, de la céramique, du verre, des monnaies, des éléments vestimentaires, des pipes en terre cuite, des fragments d'os, des éléments de mécanique et de plomberie, des pièces de l'accastillage, des outils et diverses pièces en bois.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Longueuil

Municipalité :

  • Boucherville

Code Borden

BjFi-4      

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Références

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. Le site de l'épave d'un des premiers bateaux à vapeur de la Molson Line. Boucherville, 1998. 258 p.
  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. Le Swiftsure 1812, le projet Molson I, rapport sur les recherches archéologiques entreprises dans le fleuve Saint-Laurent à proximité des îles de Boucherville. Boucherville, 1984. 96 p.
  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. « Les diables des mers, Lady Sherbrooke, une fenêtre sur les débuts de la navigation à vapeur sur le Saint-Laurent ». La plongée. Vol. 18, no 4 (1991), s.p.
  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. Projet Molson I. 5e campagne de fouilles. Boucherville, 1989. 87 p.
  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. Projet Molson I. Site de l'épave du Lady Sherbrooke. Boucherville, 1988. 72 p.
  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. Rapport de la huitième campagne de fouilles archéologiques sur l'épave du vapeur Lady Sherbrooke. Boucherville, 1993. 27 p.
  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. Rapport préliminaire de la première campagne de fouilles du site de l'épave Molson I. Boucherville, 1984. 154 p.
  • LÉPINE, André. 7e campagne de fouilles sur l'épave du Lady Sherbrooke. Boucherville, 1991. 22 p.

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