Complexe industriel de la Montreal Cotton
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Dominion Textile
- MOCO
- Montreal Cotton Company
- The Montreal Cottons Ltd.
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Salaberry-de-Valleyfield
Date :
- 1874 – 1913 (Aménagement)
- 1877 – 1983 (Production)
- 1983 – 1990 (Recyclage)
Thématique :
- Patrimoine industriel
Usage :
- Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Filatures et tissage du coton)
Patrimoine immobilier associé (1)
- Quartier de la compagnie Montreal Cotton - Infrastructure interdépendante
Groupes associés (1)
- Dominion Textile (1905 – 1998) - Occupant(e)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
Le moulin Empire (Cotton Warehouse ou entrepôt du coton brut) est situé en bordure de la rue Dufferin. Le moulin Louise est adjacent à la Power House. Le Old Montreal Mill qu'on appelait aussi « La Vieille » est le premier bâtiment construit au centre du complexe industriel. Le South Mill, qui assure le blanchiment du tissu, est situé plus au sud et près de la rivière Saint-Charles. Au commencement du 20e siècle, le moulin Gault est érigé sur le côté sud de la rivière Saint-Charles. Le bâtiment Converting Division apparaît quelques années plus tard près de la rue Chaussée, rue bordant la baie Saint-François.
Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), avec l'entrepreneur local Octave Cossette, réalise la construction du moulin Old Montreal dès 1875. Les premiers bâtiments de la compagnie sont construits de pierres provenant des carrières de Salaberry-de-Valleyfield. L'usine, dépourvue d'ornementation à l'origine, compte cinq étages et une tour sur la façade sud. Moins de quatre ans après la construction, l'usine se retrouve ornée d'une corniche et Hutchison ajoute des éléments de décoration néo-renaissance sur la tour. L'architecte John James Browne (1837-1893) participe à l'agrandissement du bâtiment de la teinturerie et d'autres bâtiments de la MOCO au cours des années 1880-1890. Son intérêt pour le style médiéval se perçoit sur l'ensemble des bâtiments de la compagnie. En 1898, la totalité du complexe est faite en pierre. Les bâtiments construits après cette date sont majoritairement faits de briques plutôt que de pierre notamment pour des raisons économiques.
Les moulins les plus anciens, incluant ceux construits respectivement en 1904 et en 1913, sont faits de roche calcaire grise et ils sont érigés sur cinq étages, auxquels sont inclus quatre tours crénelées constituées chacune d'un réservoir d'eau, tous conçus en maçonnerie de pierre. L'aménagement intérieur est influencé par le modèle américain et le mobilier industriel provient de Grande-Bretagne. Pour sa part, le moulin Gault est construit en briques rouges et est conçu sur trois étages électrifiés pour sa section centrale. Il est aussi doté d'une tour crénelée et d'une grande cheminée, éléments du patrimoine bâtit toujours présents aujourd'hui dans le paysage.
Les vestiges de la Montreal Cotton Company se trouvent actuellement de part et d'autre de la rivière Saint-Charles réaménagée. Les quartiers concernés par la présence de ces vestiges sont nommés Georges-Leduc (Bellerive) et Champlain (Quartier Nord), tous deux situés dans la ville de Salaberry-de-Valleyfield, anciennement appelée « Pointe-du-Lac ».
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Communément appelée MOCO, la Montreal Cotton Company est une industrie de transformation du coton fondée en 1874, soit lors de l'incorporation de la ville de Salaberry-de-Valleyfield et construite à partir de l'année suivante. La Montreal Cotton Co. s'installe de chaque côté du lit et à la tête de la rivière Saint-Charles, une branche du fleuve Saint-Laurent. La compagnie de textile est attirée par l'abondance de la main-d'œuvre non spécialisée, par le potentiel hydraulique ainsi que par les tarifs douaniers avantageux. La MOCO produit des tissus à partir des fibres du coton brut. Le coton est importé en ballot de 500 livres du sud des États-Unis principalement et, dans une moindre mesure, d'Égypte et de Russie. Les cinq principales phases de transformation du coton sont : l'ouvraison, le cardage/le peignage, le filage, le tissage et la finition.
La dénivellation importante entre la baie Saint-François et la rivière Saint-Charles permet le développement de la force motrice. Deux canaux d'amenée d'eau, l'un au sud et l'autre au nord de la rivière, sont à la source de la production hydraulique qui alimente les premiers moulins construits près de la rue Chaussée. À partir de 1898, le canal d'amenée situé au nord dessert la Power House, une centrale hydroélectrique au fil de l'eau qui fourni l'électricité à la compagnie, mais aussi à la municipalité.
La Montreal Cotton est rapidement devenue l'une des usines les plus importantes dans la région du Haut-Saint-Laurent. À l'époque, elle est aussi la plus grande industrie de transformation du coton au Canada. À ce titre, en 1891, c'est déjà plus de 1000 ouvriers, dont une importante main-d'œuvre féminine, qui prennent part au fonctionnement de l'usine. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle atteint un nombre record de 3500 employé(e)s.
La valeur de la production industrielle de Salaberry-de-Valleyfield chute de 58% entre 1929 et 1932. En raison de cette chute de production, la Montreal Cotton est dans l'obligation de congédier près d'un tiers de ses employés. En 1948, elle est vendue à la Dominion Textile. Des difficultés surviennent à partir des années 1950. La mondialisation naissante et la dérèglementation des tarifs imposée sous Mackenzie King, entraînent la fermeture de la Dominion Textile et la démolition de ses principaux moulins en 1971. Toutefois, le moulin Gault demeure opérationnel jusqu'en 1983 ainsi que les nouvelles usines modernes de la compagnie situées en dehors de ce complexe industriel (Filterie Salaberry et Usine de finition Beauharnois). La fermeture de la Montreal Cotton s'effectue en plusieurs phases dès 1969, pour finalement se conclure officiellement en 1992. Promesse tenue et réalisée, un centre commercial est érigé sur l'ancien site de la MOCO à la suite de la démolition des principaux bâtiments. Aujourd'hui, il ne reste plus que l'ancien moulin Gault (résidences pour ainés, hôtel et centre de congrès) avec sa cheminée surplombant la baie ainsi que la Power House (commerces), cette ancienne centrale hydroélectrique, au centre-ville.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Beauharnois-Salaberry
Municipalité :
- Salaberry-de-Valleyfield
Adresse :
- 39, rue Buntin
Latitude :
- 45° 15' 42.0"
Longitude :
- -74° 74' 42.0"
Désignation cadastrale :
- Lot 3 248 207
Références
Notices bibliographiques :
- FILION, Mario et al. Histoire du Haut-Saint-Laurent. Les Régions du Québec. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2000. 439 p.
- LEUNG, Felicity L. « The Mill of the Montreal Cotton Company ». Revue annuelle de la Société historique de la Vallée de la Châteauguay / Chateauguay Valley Historical Society Annual Journals. Vol. 24 (1991), p. 1-11.
- s.a. Inventaire du patrimoine industriel de Salaberry-de-Valleyfield. Salaberry-de-Valleyfield, MUSO-Musée de société des Deux-Rives, 2015. 181 p.