Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Centrale hydroélectrique de Saint-Timothée

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • La Godsall

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Salaberry-de-Valleyfield

Date :

  • vers 1910 – (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Installations électriques > Centrales hydroélectiques)

Éléments associés

Groupes associés (2)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

La construction de la centrale hydroélectrique de Saint-Timothée est achevée en 1911. Elle reprend le modèle architectural de la centrale de la Montreal Cotton bâtie en 1898 à Salaberry-de-Valleyfield, mais dans une formule beaucoup plus grande. Le barrage lui-même est en béton armé, alors que la structure de la centrale hydroélectrique est partiellement en béton. La structure est recouverte d'un parement en maçonnerie de pierres en bossage. Vue du bassin, la centrale donne l'impression d'être seulement un long bâtiment de deux étages. Par contre du côté du fleuve, elle se présente comme un imposant palais italien.

L'ornementation est fondée sur le jeu des textures et des couleurs : la pierre pâle des arcs et de la frise contraste avec la pierre plus foncée du parement des murs. On constate que le mimétisme est toujours une préoccupation majeure pour les concepteurs de bâtiments industriels avant la Première Guerre mondiale.

À l'intérieur du bâtiment, les appartements du chef de chantier ainsi que les ateliers sont situés au deuxième étage, au-dessus de la salle des générateurs et des tableaux de distribution. Au troisième étage se trouve la chambre des transformateurs et des départs de transmission d'énergie.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

La centrale hydroélectrique de Saint-Timothée est en service de 1911 à 1951, spécialement pour fournir en électricité une partie de la Ville de Montréal. Elle est construite par la compagnie new-yorkaise J.G. White. La centrale qui utilise l'eau de l'ancien canal de Beauharnois devient en quelque sorte une version plus grande de la centrale de la Montreal Cotton érigée en 1898.

En 1910, pour obtenir un plus grand débit d'eau afin d'alimenter la centrale, la profondeur du vieux canal de Beauharnois est changée. Entre la centrale et l'entrée du vieux canal à Salaberry-de-Valleyfield, la profondeur passe de 6 à 9 mètres. À l'entrée du canal, un barrage de 46 mètres de largeur, pourvu de cinq vannes en fonte, permet de stopper l'eau et d'assécher le canal le temps des travaux de dragage. La nouvelle version de la centrale fait 65 mètres de long, sa chute est de 15,3 mètres et ses quatre turbines peuvent atteindre une puissance de 22 000 chevaux-vapeur (16 560 kilowatts). À l'arrière de la centrale, il y a un réservoir contenant 500 millions de pieds cubes d'eau.

La centrale de Saint-Timothée s'inscrit dans le projet de construction de centrales hydroélectriques à l'extérieur des lieux de consommation et de la mise en place de réseaux de transport pour acheminer l'électricité vers les villes. C'est pourquoi la presque totalité de l'énergie hydroélectrique produite par cette centrale est consommée à Montréal où l'usine de Côte-Saint-Paul en assure la distribution pour alimenter la métropole et plus précisément les tramways électriques en service depuis 1892.

En 1949, Hydro-Québec achète la centrale et y produit de l'électricité jusqu'en juillet 1951. L'acquisition de la centrale de Saint-Timothée par Hydro-Québec a pour but de récupérer l'eau nécessaire à l'obtention de la puissance optimale de sa centrale de Beauharnois dont la construction se fait en trois phases de 1929 à 1961. En 1952, deux de ses quatre groupes générateurs sont déménagés dans une centrale provisoire aménagée au lac Cassé afin de produire l'énergie requise pour la construction de la centrale Bersimis 1, sur la côte nord du Saint-Laurent. Les groupes générateurs sont ensuite vendus à l'entreprise Aluminium Company of Canada qui en tire avantage lors de la construction de la centrale de Chute-des-Passes, sur la rivière Péribonka, dans la région du Lac-Saint-Jean. Somme toute, la démarche de la société d'État signifie à courte échéance le remblayage de la vieille route d'eau.

Par la suite, la bâtisse sert de garage pour les camions durant la construction des barrages de Saint-Timothée et de la Pointe-du-Buisson. En 1955, c'est la compagnie Godsall Equipment Ltd. qui achète le bâtiment pour en faire son usine d'assemblage de pièces de camions où on fabrique et vend de la machinerie lourde. En 1971, la centrale passe aux mains de la compagnie de soudure Valleyfab, avant que Forage Saint-Lambert s'en porte acquéreur. Forage Saint-Lambert porte désormais le nom de Forage Métropolitain. Une seule salle de l'ancienne centrale est occupée aujourd'hui. Toutes les autres infrastructures sont encore visibles dans le paysage et constituent un ensemble patrimonial d'une grande valeur. De plus, le fait que les bâtiments de l'ancienne centrale se trouvent à proximité de la route 132 augmente leur visibilité.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Beauharnois-Salaberry

Municipalité :

  • Salaberry-de-Valleyfield

Adresse :

  • 5594, boulevard Hébert

Latitude :

  • 45° 17' 58.3"

Longitude :

  • -74° 1' 35.6"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 863 036

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Références

Notices bibliographiques :

  • FILION, Mario et al. Histoire du Haut-Saint-Laurent. Les Régions du Québec. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2000. 439 p.
  • ROUSSEL, Alice. La belle histoire de St-Timothée : 1829-1979. Saint-Timothée (Beauharnois), Comité de l'album-souvenir, 1979. 364 p.
  • s.a. Inventaire du patrimoine industriel de Salaberry-de-Valleyfield. Salaberry-de-Valleyfield, MUSO-Musée de société des Deux-Rives, 2015. 181 p.
  • s.a. Saint-Timothée, revisité, célébré et raconté : 175e, 1829-2004. Saint-Timothée, Fabrique de la paroisse Saint-Timothée, 2005. 860 p.

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