164, 1e Rang Est

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Malgré ses apparences de bungalow récent, ce bâtiment serait en fait un ancien manoir seigneurial qui a été passablement transformé (notamment la forme du toit) et rénové au goût du jour. Certains écrits permettent de croire cette prétention.

Voici le texte tiré du livre « À Travers l'Histoire de Beaumont » par Pierre-Georges Roy. Lévis, 1943.

« En 1782, les 18 septembre et 1er octobre, Alexander Fraser achetait une troisième seigneurie, celle de Beaurivage ou de Saint-Gilles. M. Fraser qui avait sa résidence ordinaire sur les Remparts, à Québec, s'était aménagé des pieds à terre à Saint-Gilles et à Saint-Gervais, dans sa seigneurie de La Martinière ou de Beauchamp. C'est dans ce dernier endroit (Saint-Gervais) qu'il décéda le 20 avril 1799, à l'âge d'environ 70 ans. Il fut inhumé au cimetière protestant de Québec deux jours plus tard.

Par un codicille à son testament, codicille daté du 27 juin 1798, M. Fraser voulut reconnaître les services que lui avait rendus la ménagère de sa maison de Saint-Gervais, Suzanne Vallerand. Il lui permit de rester dans sa maison jusqu'à sa mort, lui donna ses meubles et fournitures, des animaux de la ferme, quelques arpents de terre, etc. »

Si l'adresse de la maison se confirmait, soit le 1er rang Est, il faudrait penser à autre chose. Le 1er rang Est est dans la seigneurie Saint-Michel. Est-ce que le seigneur Descheneaux, 4e seigneur de la seigneurie Saint-Michel depuis 1763 avait également un pied-à-terre à Saint-Gervais dans la seigneurie Saint-Michel dans le secteur de Saint-Gervais? C'est possible, car on sait qu'il a été très actif auprès de l'Évêque pour que celui-ci crée la paroisse de Saint-Gervais (1780). Il aurait voulu que l'église soit construite à la deuxième cadie (rang 2). Il vivait à Québec, mais on peut penser qu'il venait de temps à autre dans sa seigneurie et qu'il y séjournait dans une maison qui aurait également servi de maison de fonction pour que les censitaires puissent payer les redevances. Il était tenu comme tous les seigneurs à « tenir feu et lieu » où à « faire tenir feu et lieu » par un représentant.

On ne connait cependant aucun document qui confirmerait cette hypothèse. Le territoire de la seigneurie était immense. Le « feu et lieu » aurait pu être la maison d'un notaire ou la maison de n'importe quel censitaire engagé par le seigneur pour s'occuper de ses affaires dans le secteur, sans que cette maison soit une résidence seigneuriale. Après la Conquête, les seigneurs ont pris beaucoup de liberté par rapport aux règles seigneuriales établies par Jean-Talon (Règles de Marly).

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