642, rue des Ursulines

Le 642, rue des Ursulines est un bâtiment résidentiel érigé vers la fin du XIXe siècle. La maison possède un soubassement en pierre qui épouse un plan rectangulaire. Le volume s'élève sur deux étages. À l'arrière, un imposant volume annexe à toit plat double la superficie. Le volume principal est coiffé d'un toit mansardé à deux versants dont le brisis est percé par deux lucarnes : celle de droite est un généreux pignon à arc ogival s'ouvrant sur un petit balcon alors que celle gauche est plus compacte et à fronton arrondi. Toutes les façades sont recouvertes de brique rouge. Sur les côtés, les murs s'élèvent plus haut que la ligne de toit pour former des murs coupe-feu. Le volume annexe est plus large que le volume principal et déborde sur le côté droit, ce qui crée un angle où se trouve une petite galerie donnant sur une entrée secondaire protégée par un toit en appentis. Une porte en bois à imposte à arc surbaissé se trouve sur la partie droite de la façade avant. Elle est accessible par un escalier disposé parallèlement à la façade principale qui donne accès à un petit perron. Cette entrée est protégée par un balcon qui est soutenu par des colonnes en bois ouvragé. Le balcon est accessible par une porte cintrée à double vantail située dans le pignon à arc ogival. À gauche de la porte et sous la lucarne à fronton arrondi, se trouve une grande ouverture constituée par deux étroites fenêtres cintrées à guillotine. La façade latérale gauche est percée par deux fenêtres rectangulaires à chaque étage. Elles possèdent un vitrail dans l'imposte ainsi qu'un linteau en pierre. Les ouvertures du volume annexe sont à arc surbaissé et agrémentées de platebandes en brique. L'arrière du bâtiment se caractérise par un jeu de balcons, d'auvents et d'escaliers. Le balcon et le perron à l'avant sont ceints par une balustrade en bois alors que ceux à l'arrière et sur le côté droit possèdent des garde-corps en fonte ornementale. Les ouvertures à l'avant possèdent un épais chambranle blanc qui forme des motifs différents dans chaque cas ainsi qu'un vitrail. Sur la façade principale, les angles sont marqués par des chaînages en pierre de taille et une corniche à consoles souligne la ligne de démarcation entre le brisis et le mur. La lucarne de gauche est décorée de denticules et autres boiseries. Cette résidence est située sur la rue des Ursulines, à l'angle de la rue Sainte-Cécile, dans le secteur historique de Trois-Rivières.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

Le 642, rue des Ursulines est construit vers 1890 sur la plus ancienne voie publique de Trois-Rivières. Cette rue, qui porte d'abord le nom de rue Notre-Dame, est ouverte en 1650. La communauté des Ursulines s'établit dans le secteur en 1697 afin d'y prodiguer soins hospitaliers et enseignement; leur monastère est d'ailleurs situé à proximité. À la fin du XIXe siècle, les religieuses cèdent des portions de terrain pour permettre d'élargir et de refaire le tracé de la rue. Plusieurs bâtiments résidentiels sont construits par la suite dans le secteur, dont cette résidence. La rue Sainte-Cécile est prolongée jusqu'à cette résidence entre 1903 et 1910. La résidence mitoyenne est alors détruite laissant un mur coupe-feu inutile à sa voisine. C'est probablement à ce moment que les fenêtres sont percées sur la façade latérale. Entre 1910 et 1929, le volume annexe actuel est érigé.

Depuis le début du XXe siècle, la maison n'a pas connu de modifications majeures. La résidence abrite aujourd'hui un commerce d'antiquités.

Haut de la page

Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale du 642, rue des Ursulines réside notamment dans son architecture. Érigée vers la fin du XIXe siècle, cette résidence témoigne de l'architecture Second Empire populaire à cette époque dans la conception de bâtiments institutionnels et religieux ainsi que pour la construction de résidences cossues. Ce style prend sa source dans l'architecture développée à Paris sous le règne de Napoléon III. De grands bâtiments sont alors réalisés selon des formes inspirées de la Renaissance française. La caractéristique essentielle des bâtiments de style Second Empire est le toit à la Mansard, constitué d'un terrasson et d'un brisis. La composition généralement symétrique et ordonnée de même que la présence de nombreux ornements tels que des chaînages d'angle et une corniche ajoutent au prestige de ces bâtiments. La maison sise au 642, rue des Ursulines constitue un exemple remarquable de résidence opulente édifiée dans ce style. Son volume imposant se distingue par sa composition asymétrique renforcée par la lucarne à arc ogival située à droite. L'entrée soulignée par le perron surmonté d'un balcon qui est soutenu par des colonnes est empreinte de monumentalité. L'ornementation riche composée de chaînages d'angle, d'une corniche à consoles, de balustrades, de vitraux, de fer ornemental, d'épais chambranles et d'autres boiseries contribue grandement à la valeur de ce bâtiment. Le soubassement en pierre témoigne de son ancienneté.

La valeur patrimoniale du 642, rue des Ursulines tient également à son intérêt historique et à son implantation. Le bâtiment se trouve sur la plus ancienne voie publique de Trois-Rivières, sur un site occupé de longue date en raison de sa position en bordure du fleuve Saint-Laurent et ayant servi notamment à des fins militaires. La rue des Ursulines est ouverte en 1650; elle porte tout d'abord le nom de rue Notre-Dame. La communauté des Ursulines s'établit dans le secteur en 1697 afin d'y prodiguer soins hospitaliers et enseignement. Leur monastère est d'ailleurs situé à proximité de cette propriété, de même que plusieurs autres bâtiments patrimoniaux dont certains sont des monuments historiques classés. À la fin du XIXe siècle, les religieuses cèdent des portions de terrain près de leur monastère pour permettre d'élargir et de refaire le tracé de la rue. Plusieurs bâtiments résidentiels sont construits par la suite dans le secteur, dont cette résidence construite vers 1890. Cette riche demeure est établie dans un secteur bourgeois ancien, où se dressent d'autres résidences cossues en plus de bâtiments institutionnels et religieux centenaires. La maison est par ailleurs située à quelques pas de l'arrondissement historique de Trois-Rivières, qui constitue le premier noyau de peuplement de la ville.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page