Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

382, rue Notre-Dame Est

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • 1911 – (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le 382, rue Notre-Dame Est est une résidence bourgeoise de style néo-Queen Anne érigée en 1911. La maison en bois présente un plan rectangulaire et une élévation de deux étages et demi. Elle est coiffée d'un toit à versants multiples et surmontée de deux grilles faîtières. La façade comporte trois saillies, dont un volume polygonal coiffé d'un fronton à gauche, une avancée rectangulaire également surmontée d'un fronton au centre, et une tourelle en encorbellement coiffée d'un toit à quatre versants à droite. L'entrée principale et l'entrée secondaire sont toutes deux précédées d'un porche à colonnettes. Une troisième porte donne sur un balcon à l'étage supérieur, au-dessus de l'entrée principale. La demeure est richement ornée de boiseries et d'éléments puisés à même divers styles. Elle est implantée en bordure d'une voie publique ancienne, à proximité du fleuve Saint-Laurent, sur un terrain planté d'arbres matures du secteur Cap-de-la-Madeleine de la ville de Trois-Rivières.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le 382, rue Notre-Dame Est témoigne de l'implantation d'une bourgeoisie industrielle à Cap-de-la-Madeleine au tournant du XXe siècle. Érigée en 1911, cette résidence luxueuse aurait appartenu à une famille en vue, gravitant vraisemblablement auprès de l'élite locale largement constituée de dirigeants d'usines. À l'époque, des entreprises spécialisées dans le domaine des pâtes et papiers et des industries textiles s'installent au Cap-de-la-Madeleine, favorisant un essor économique et instituant des transformations sociales considérables.

Le bâtiment est agrandi au fil des années, tout en conservant son style néo-Queen Anne d'origine. En effet, un second volume est ajouté dans l'axe transversal du corps de logis. Ce volume se trouve à droite de la seconde tour, et se remarque entre autres au niveau de la toiture. Le toit de la partie construite en 1911 est à croupes, mais les versants se sont multipliés avec l'allongement du carré initial. La résidence, exceptionnellement bien conservée, a gardé ses composantes d'origine. Il s'agit aujourd'hui d'un gîte touristique.

En 2002, la Ville de Cap-de-la-Madeleine est incorporée à la grande Ville de Trois-Rivières.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
    Ville de Trois-Rivières


  • La valeur patrimoniale du 382, rue Notre-Dame Est repose notamment sur son intérêt historique. La résidence luxueuse témoigne de l'implantation d'une bourgeoisie industrielle à Cap-de-la-Madeleine au tournant du XXe siècle. Cette localité connaît un développement plutôt lent de type rural entre le début de son exploitation seigneuriale, en 1651, et l'arrivée d'usines sur son territoire à la fin du XIXe siècle. En 1909, la compagnie Gres Falls Co. s'installe au Cap et est suivie quelques années plus tard par la Wayagamack Pulp and Paper Co. L'établissement de ces entreprises spécialisées dans le domaine des pâtes et papiers ainsi que de quelques industries du textile favorise l'essor économique et l'expansion résidentielle de l'ancien village. La rue Notre-Dame, nommée chemin du Roy à l'époque seigneuriale, demeure la voie de passage principale et son lotissement s'accélère. De nouveaux types de construction apparaissent alors, dont des demeures cossues appartenant à la classe aisée formée en grande partie de dirigeants d'usines. Le 382, rue Notre-Dame Est est l'une des plus fastueuses d'entre elles. La maison, érigée en 1911, aurait appartenu à une famille en vue de Cap-de-la-Madeleine. Bientôt centenaire, elle rappelle une période de transformations sociales et économiques importantes dans la région.

    La valeur patrimoniale du 382, rue Notre-Dame Est tient également à son intérêt architectural. Le bâtiment s'inscrit dans le style néo-Queen Anne, un courant de l'architecture résidentielle en vogue en Amérique du Nord à l'époque victorienne, c'est-à-dire à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ce style est l'une des diverses manifestations d'une tendance plus large appelée éclectisme. Celle-ci consiste à inclure dans un même bâtiment plusieurs ornements, matériaux et références à des styles du passé, dans le but de créer une oeuvre unique, prestigieuse et dynamique. La variante dite « néo-Queen Anne » naît en Angleterre vers 1875, lorsque des architectes britanniques développent un style qui amalgame librement des éléments de l'architecture traditionnelle anglaise des XVIIe et XVIIIe siècles. Ils associent leur style au règne de la reine Anne Stuart (1702 à 1714), qui marque le passage d'un siècle encore attaché au Moyen-Âge à un nouveau, qui se nourrit de classicisme. Le style néo-Queen Anne devient rapidement populaire auprès de la bourgeoisie nord-américaine et s'illustre particulièrement dans les résidences. Il est notamment caractérisé par un foisonnement d'ornements puisés tant dans le vocabulaire classique que dans le pittoresque propre à l'époque médiévale. Les maisons néo-Queen Anne ont une volumétrie très articulée comprenant plusieurs saillies, tourelles ou fenêtres en oriel, ainsi que des frontons et des grilles faîtières. La plupart du temps construites en bois, elles sont ornées de moulures et de diverses décorations rendues moins coûteuses grâce à l'industrialisation et à la mécanisation des techniques de construction. Le 382, rue Notre-Dame Est est représentatif de ce style par son décor riche en bois, par ses trois saillies sur la façade, par ses deux grilles faîtières et par ses ornements classiques tels que les frontons, la corniche à consoles et la fenêtre cintrée. Unique dans le secteur, il est par ailleurs dans un état de conservation exceptionnel.

    La valeur patrimoniale du 382, rue Notre-Dame Est réside en outre dans l'intérêt de son implantation. La demeure est érigée en bordure de l'ancien chemin du Roy, une voie publique très ancienne datant de l'époque de la Nouvelle-France. Son terrain, planté d'arbres matures, comprend des jardins et une pergola offrant une vue sur le fleuve Saint-Laurent, qui coule à l'arrière du bâtiment. Cet environnement de qualité contribue à la mise en valeur du bâtiment.
    Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Mauricie

    MRC :

    • Trois-Rivières

    Municipalité :

    • Trois-Rivières

    Adresse :

    • 382, rue Notre-Dame Est

    Lieux-dits :

    • Cap-de-la-Madeleine

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • LAGRAVE, François de. Cap-de-la-Madeleine, 1651-2001 : Une ville d'une singulière destinée. s.l. Les éditions du 350e anniversaire, 2002. s.p.
    • Patri-Arch. Inventaire du patrimoine architectural du Chemin du Roy à Trois-Rivières . Trois-Rivières, Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières, 2003. s.p.
    • Patrimoine trifluvien. No 13 (2003).

    Multimédias disponibles en ligne :

    Numéro du bien :

    • Identifiant municipal : 3110

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