Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Monastère des Dominicaines
  • Monastère Notre-Dame-du-Rosaire

Région administrative :

  • Lanaudière

Municipalité :

  • Berthierville

Date :

  • 1933 – 1934 (Construction)
  • 1941 (Agrandissement)
  • 1949 (Agrandissement)
  • 1962 – 1963 (Agrandissement)
  • 1994 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission contemplative)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Groupes associés (2)

Personnes associées (2)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville est un ensemble conventuel de tradition catholique érigé à partir de 1933. L'ensemble comprend quatre ailes rectangulaires ceinturant un préau de forme carrée, ainsi qu'une chapelle de plan carré appuyée perpendiculairement à l'aile nord-est et encadrée de bas-côtés. Trois ailes – sud-est, nord-est et sud-ouest - présentent une élévation de trois étages incluant le sous-sol et sont coiffées d'un toit plat traité en fausse mansarde. L'aile nord-ouest, à l'arrière, est dotée de deux étages et est coiffée d'un toit terrasse. Une tour-clocher plus haute est implantée à la jonction de la chapelle et de l'aile nord-est. Le monastère présente un parement en brique de couleur chamois et une couverture de cuivre à baguettes. L'entrée principale est située dans l'avant-corps central de l'aile sud-est et comporte un portail cintré à voussures doté d'une porte à double vantail et d'un tympan vitré. Le monastère est implanté sur un vaste terrain en grande partie aménagé, en retrait de la voie publique, près du fleuve Saint-Laurent, dans la ville de Berthierville.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à tous les éléments extérieurs et intérieurs du monastère et de la chapelle, mais pas au terrain.

L'ancien monastère est également situé dans le site patrimonial de l'Ancien-Monastère-des-Moniales-Dominicaines-de-Berthierville.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2019-12-19
Prise d'effet : 2019-04-29

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2019-04-29
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2019-12-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2019-04-29
 
Inventorié --
 
Ordonnance ministérielle échue -- Ministre de la Culture et des Communications

Statuts antérieurs

  • Sous ordonnance ministérielle, 2019-04-04, Prise d'effet : 2019-04-04
 

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Valeur patrimoniale

L'ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cet ensemble témoigne de la présence au Québec des Moniales dominicaines, une communauté religieuse contemplative fondée par saint Dominique au XIIIe siècle en France. Elles s'installent à Berthierville en 1925, à l'initiative du père dominicain Émile-Alphonse Langlais. Elles figurent ainsi parmi la quarantaine de nouvelles communautés religieuses apparues au Québec entre 1915 et 1940. Les Moniales dominicaines ont résidé dans ce monastère de 1934 à 2012. Elles ont accueilli la population locale dans leur chapelle conventuelle et ont pu compter sur ses dons pour assurer leur subsistance ou financer les travaux visant à compléter la construction du monastère. Le monastère des Moniales dominicaines est le premier établissement de cette communauté au Québec et au Canada. Il constitue en outre un des rares monastères subsistants de religieuses contemplatives érigés au XXe siècle hors des grands centres urbains.

L'ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Bâti à partir de 1933, ce monastère est un ensemble de style néoroman d'esprit beaux arts. Construit en quatre phases échelonnées sur plus de trente ans, il présente néanmoins une grande homogénéité, obtenue grâce au maintien des principales caractéristiques des plans initiaux lors des phases de construction subséquentes. Le monastère est représentatif de l'architecture monastique traditionnelle, caractérisée notamment par le cloître construit autour du préau, organisation peu courante au Québec au XXe siècle. Malgré cet ancrage dans la tradition, le langage architectural, les techniques et les matériaux utilisés pour la construction, notamment la structure et les planchers en béton armés destinés à en faire un immeuble à l'épreuve du feu, sont résolument modernes. La distribution des espaces intérieurs reflète l'organisation de la vie monastique conformément à la tradition. Par exemple, les espaces de contact avec le monde extérieur, dont les parloirs, et ceux réservés aux soeurs tourières, responsables des échanges avec le monde extérieur, sont aménagés autour de l'entrée principale. Les ateliers et pièces de service sont placées au sous-sol, les salles communes au rez-de-chaussée et les cellules à l'étage supérieur. Le monastère témoigne aussi de l'architecture des bâtiments des ordres mendiants qui est caractérisée par une règle de simplicité et de pauvreté. L'ornementation tant extérieure qu'intérieure du bâtiment est très sobre. Elle est constituée essentiellement de contrastes de couleurs et de textures de matériaux ainsi que de symboles religieux tels que la croix ou de symboles de la communauté. La valeur architecturale du bâtiment repose aussi sur son association avec Joseph-Albert LaRue (1891-1985), l'architecte qui a conçu les plans originaux du bâtiment. LaRue est l'auteur de plusieurs bâtiments religieux au Canada, notamment pour les Dominicains, pour qui il conçoit, entre autres, des monastères à Québec et à Montréal. Avec la démolition ou la transformation de ceux-ci, le monastère de Berthierville devient l'un des derniers témoins des intérieurs conçus par LaRue pour des ensembles conventuels. En outre, le monastère présente un état d'authenticité remarquable.

L'ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. La première phase de construction du monastère en 1933 constitue une innovation technologique hors du commun à l'extérieur des grands centres urbains. La structure du bâtiment est formée de béton armé et repose sur des pieux Franki, dont l'usage est une première en Amérique du Nord. Le brevet d'invention des pieux Franki a été déposé en Belgique en 1909 par Edgard Frankignoul.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2019.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville liés à ses valeurs historique, architecturale et technologique comprennent, notamment :
- l'implantation en retrait de la voie publique, sur un vaste terrain en grande partie aménagé;
- le volume, dont le plan constitué de quatre ailes disposées autour d'un préau carré ainsi que d'une chapelle de plan carré appuyée perpendiculairement à l'aile nord-est et encadrée de bas-côtés, l'élévation à trois étages incluant le sous-sol (à l'exception de l'aile nord ouest présentant deux étages), le toit plat doté d'une bordure traitée en fausse-mansarde, le toit-terrasse de l'aile nord-ouest, le toit en appentis des bas-côtés de la chapelle, la tour-clocher implantée à la jonction de la chapelle et de l'aile nord-est (notamment le plan carré, la chambre des cloches plus élevée que le reste du monastère, les ouvertures cintrées, la balustrade en fer forgé et le toit en pavillon), les saillies des ailes nord-est et sud-ouest par rapport aux ailes sud-est et nord-ouest, l'avant-corps central de la façade comportant l'entrée principale, la galerie couverte longeant les cinq travées du rez-de-chaussée de l'aile sud-ouest (dont ses supports et garde-corps métalliques), les escaliers en béton avec garde-corps métalliques, la petite annexe d'un étage avec toit en appentis, le clocheton doté d'une croix surmontant l'avant-corps de l'angle est, les contreforts de la chapelle, la souche de cheminée en brique;
- les matériaux, dont la structure en béton armé sur pieux Franki, le parement de brique chamois, la couverture de cuivre à baguettes, le crépi de ciment du sous-sol, les éléments architecturaux et ornementaux en bois, en pierre, en cuivre ou en fer forgé;
- les ouvertures, dont les trois ouvertures à arc surbaissé du centre de l'aile nord-ouest (ouvrant un passage entre le préau et la cour arrière), les portails cintrés à voussures (dotés de portes à double vantail et à vitrage surmontées d'un tympan cintré et vitré), les portes à simple vantail surmontées de tympans cintrés et vitrés, les fenêtres carrées du sous-sol, les fenêtres cintrées à guillotine et à carreaux du rez-de-chaussée, les ouvertures rectangulaires à guillotine et à carreaux de l'étage supérieur, les fenêtres cintrées formant des serliennes, les fenêtres en arc en mitre, la fenêtre à la serlienne avec arc en mitre, les fenêtres carrées de l'aile nord-ouest (certaines groupées formant un rectangle de proportion horizontale);
- les éléments ornementaux extérieurs, dont les mâchicoulis, le parapet à fronton surmonté d'une croix couverte de cuivre, l'arcade aveugle de l'aile nord-ouest, la corniche à modillons, les écussons, les motifs de croix, les appuis en pierre (dont un supporté par des corbeaux), la niche, les angles du bâtiment traités en creux;
- l'aménagement intérieur, dont la disposition d'ateliers et de pièces de service au sous-sol (dont la buanderie, la boulangerie et la chaufferie), la disposition du cloître ceinturant tout le bâtiment et de pièces communes au rez de-chaussée (dont les parloirs, le chapitre et le réfectoire), ainsi que la disposition des cellules à l'étage supérieur;
- les caractéristiques de la chapelle, dont le plan rectangulaire, la voûte d'arêtes, la cloison formant un choeur en hémicycle, la tribune arrière reposant sur des piliers, les murs peints en blanc, les stalles en bois disposées le long des murs de la nef, le buffet d'orgue en deux parties disposées de part et d'autre des fenêtres du chœur;
- les caractéristiques du cloître, dont la succession de voûtes d'arêtes, les murs et la voûte peints en blanc, les ouvertures en frêne teint en brun, les portes en bois (la plupart surmontées d'un tympan cintré et vitré), les piliers, les chapiteaux (certains portant des motifs de fleurs de lys, d'étoiles, de feuilles d'érable, de croix, ou encore les armoiries de la Ville de Berthierville ou celles d'un archevêque de Joliette), et les caractéristiques particulières du cloître de l'aile nord-ouest (dont le plafond plat, les murs en blocs de granulats d'argile cuite de couleur brun rosé, et les arcs des fenêtres en briques posées en boutisse);
- les caractéristiques du réfectoire, dont la partie basse des murs en panneaux de bois lisses, la partie supérieure en blocs de granulats d'argile cuite de couleur crème, les bandeaux et les arcs de fenêtres en briques posées en boutisse;
- les autres éléments intérieurs, dont les murs blancs, les murs en blocs de granulats d'argile cuite, le mur et la balustrade ajourés en brique gris pâle, les planchers de tuile ou de merisier, les armoires et les meubles encastrés en pin de Colombie, les portes des cellules dotées de vasistas ainsi que de poignées et de clenches en bois, et les puits de lumière.

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Informations historiques

L'ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville est construit pour une communauté dont les origines remontent au XIIIe siècle, en France. Les Moniales, qui suivent la règle de saint Augustin, consacrent leur vie à la prière.

En 1900, le père dominicain Émile-Alphonse Langlais, de la province du Canada, élabore un projet de fondation d'un monastère de Moniales dominicaines au Canada après la visite de celui de Prouille, en France. En juin 1925, six religieuses quittent leur monastère de Prouilhe pour venir s'établir à Berthierville. Elles occupent d'abord une maison offerte par Claire Tranchemontage-Pelland (1878-1925), voisine du site actuel. Le monastère de Berthierville, placé sous la protection de Notre-Dame du Rosaire, est érigé canoniquement le 29 juin 1925.

Peu de temps après son établissement à Berthierville, la communauté s'accroît et songe à la construction d'un monastère. Le 17 octobre 1931, elles acquièrent à cette fin la terre d'un cultivateur. La propriété possède un arpent et trois quarts de largeur par quarante arpents de profondeur. En 1933, les Moniales dominicaines confient à Joseph-Albert LaRue (1891-1985), architecte officiel des Pères dominicains, la réalisation des plans de leur futur monastère, inspiré de celui de Prouilhe.

La composition particulière du sol entraîne des risques importants d'affaissement et d'enfoncement des bâtiments. LaRue consulte la firme d'ingénieurs-conseils Beaulne et Léonard, qui recommande l'utilisation des pieux Franki, présentant une grande capacité portante à un coût relativement bas.

La première section du monastère est érigée en 1933 et 1934 par les entrepreneurs en construction Mousseau et Tellier de Berthierville et la firme Beaulne et Léonard. Seulement la partie ouest de la façade, incluant le portail d'entrée, est construite à ce moment, possiblement pour des raisons financières. Les Moniales emménagent en avril 1934 dans leur nouveau monastère et se départissent de l'ancienne résidence de Claire Tranchemontagne-Pelland en octobre 1937.

La façade du monastère est complétée en 1941. La partie ajoutée à l'est se termine par un avant-corps qui abrite une entrée accessible au public donnant accès à la nouvelle chapelle, constituée de trois espaces disposés en enfilade : la nef du public, le sanctuaire puis le choeur des religieuses, derrière un grillage en fer. Cette nouvelle partie du monastère abrite également le tour.

En 1949, les moniales font appel à la charité du public pour poursuivre la construction de leur monastère. Une campagne de souscription populaire est organisée. L'édification de l'aile sud-ouest, aussi réalisée selon les plans de LaRue, permet l'ajout de plusieurs ateliers, notamment celui de la fabrication du pain d'autel, ainsi qu'un espace consacré au noviciat.

Près de trente ans après la construction de la première partie du monastère, les Moniales entreprennent de compléter le bâtiment tel que prévu en 1933 par l'architecte LaRue. Une campagne de souscription est réalisée en 1962 et 1963 pour financer les travaux.

Ces travaux comprennent d'abord la construction du choeur des religieuses, qui modifie le plan d'aménagement de la chapelle pour un plan en L. La construction de l'aile sud-est du monastère permet l'ajout d'un grand réfectoire au rez-de-chaussée et de l'infirmerie à l'étage. Enfin, l'aile nord-ouest érigée pour fermer le préau.

En 1994, l'aménagement de la chapelle est revu en profondeur. Le choeur des religieuses et la nef sont alors réunis en un seul espace orienté vers l'est.

En raison du nombre décroissant de religieuses et de la charge financière et administrative que représente l'entretien de l'immeuble et du terrain, les Moniales dominicaines quittent leur bâtiment en 2012 et déménagent à Shawinigan.

L'ancien monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville est classé en 2019, en même temps que le site patrimonial de l'Ancien-Monastère-des-Moniales-Dominicaines-de-Berthierville.

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Emplacement

Region administrative :

  • Lanaudière

MRC :

  • D'Autray

Municipalité :

  • Berthierville

Adresse :

  • 1140, rue De Frontenac

Latitude :

  • 46° 4' 30.0"

Longitude :

  • -73° 10' 48.1"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 152 865

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Gouvernement du Québec

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