Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Phare des Îles-du-Pot-à-l'Eau-de-Vie

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison-phare de l'Île-du-Pot-à-l’Eau-de-Vie
  • Maison-phare des Îles-du-Pot à l'Eau-de-Vie
  • Phare de l'Île-du-Pot-à-l’Eau-de-Vie

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Saint-André

Date :

  • 1860 – 1861 (Construction)
  • 1884 (Agrandissement)

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Aides fixes à la navigation > Aides lumineuses (phares))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Inventaires associés (1)

Description

Le phare des Îles-du-Pot-à-l'Eau-de-Vie est une installation côtière d'aide à la navigation construite en 1860 et 1861. La structure est constituée d'une habitation en bois de plan carré s'élevant sur un étage, coiffée d'un toit à quatre versants venant buter contre une tour circulaire en pierre intégrée au centre du bâtiment. La maison, parée de planches à clins peintes en blanc, présente des ouvertures disposées symétriquement ainsi qu'une annexe latérale de plan rectangulaire coiffée d'un toit à deux versants et dotée d'une cheminée. La tour, recouverte de feuilles métalliques peintes en blanc, est surmontée d'une lanterne ceinturée d'une galerie et coiffée d'un dôme comprenant une girouette. Le dôme en cuivre et les toits en bardeaux de cèdre de l'habitation et de son annexe sont peints en rouge. L'ensemble, dont les fondations reposent directement sur le sol rocheux irrégulier, est entouré sur trois côtés d'une galerie en bois au garde-corps orné d'un motif de croix de Saint-André. La maison-phare est reliée à plusieurs bâtiments secondaires par un système de passerelles et d'escaliers. Ces dépendances, construites en bois vers 1990 et toutes coiffées d'un toit de couleur rouge, incluent un chalet, des installations sanitaires, des remises, un kiosque et une terrasse.

Le phare des Îles-du-Pot-à-l'Eau-de-Vie est implanté à la pointe sud-est de l'île du Pot-du-Phare, dans l'archipel des Îles du Pot-à-l'Eau-de-Vie situé dans le fleuve Saint-Laurent. Il est inclus dans la municipalité de Saint-André.

Ce phare fait partie du site patrimonial de l'île du Pot à l'Eau-de-Vie.

Plan au sol :

Carré

Nombre d'étages :

1

Structure :

  • Bois, madrier sur madrier
  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Agrandissement

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Bois, bardeaux
  • Forme : À dos d'âne
    Matériau : Bois, bardeaux

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Saint-André) 2014-04-07

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2014-02-03
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Saint-André) 2014-04-07

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2014-02-03
 
Inventorié --
 
Avis d'intention de classement échu Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2021-06-23
  • Proposition de statut national, 2013-07-19
 

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du phare de l'île du Pot à l'Eau-de-vie comprennent notamment:
«- la singularité du modèle qui combine dans une composition harmonieuse les fonctions de tour et d'habitation au sein d'un même bâtiment;
- la volumétrie symétrique composée d'une tour circulaire surgissant au centre d'une habitation de plan carré, d'un seul étage et coiffé d'un toit à quatre versants, à laquelle s'ajoute la cuisine reconstruite au nord avec un toit à deux versants;
- la tour qui constitue le coeur de l'ensemble architectural, incluant ses matériaux, la galerie étroite munie d'un garde-corps en fonte, une lanterne (dont on dit qu'elle reprend la forme d'une poivrière) couronnée par une coupole en cuivre peint rouge et surmontée d'une girouette en forme de flèche.
- l'organisation spatiale intérieure d'origine qui comprend l'escalier en colimaçon et la petite ouverture au rez-de-chaussée qui permettait au gardien d'observer la couleur du feu, le petit hall d'entrée menant directement à la tour au centre, flanqué de deux rangements au sud et d'une grande salle au nord, à partir de laquelle trois chambres sont placées en enfilade à l'est;
- la qualité des matériaux extérieurs, en particulier la couverture en bardeau, le parement de planches à clin et les fenêtres à petits carreaux (incluant les nouvelles fenêtres fabriquées selon le modèle d'origine);
- la qualité des matériaux intérieurs, en particulier les finis de plâtre des murs, les planchers et les marches en bois de l'escalier.
- une empreinte au sol réduite qui tire parti du terrain accidenté;
- l'accès au bâtiment par le biais d'un réseau de passerelles, d'escaliers et d'une grande galerie avec balustrade en croix de St-André et soutenue par des équerres en bois;
- les fondations en maçonnerie de pierres, recouvertes de planches de bois embouvetées posées à la verticale à l'est, au sud et à l'ouest.
- la palette de couleur d'origine avec les murs blancs et le toit rouge. »

Source : Municipalité de Saint-André

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Informations historiques

Le phare des Îles-du-Pot-à-l'Eau-de-Vie est construit en 1860 et 1861 à un emplacement stratégique de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Durant la première moitié du XIXe siècle, l'archipel des Îles du Pot-à-l'Eau-de-Vie constitue à la fois une escale, un lieu de rassemblement et un comptoir maritime connu des pilotes. Cette portion du chenal sud du fleuve est également reconnue pour ses récifs et ses hauts-fonds ayant causé de nombreux naufrages. La maison-phare érigée par le gouvernement canadien sur l'archipel fait partie d'un réseau de cinq phares de jalonnement des côtes construits durant la même période, et qui ont contribué à la sécurité et à l'accroissement de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Parmi ces phares, tous construits par l'entrepreneur Louis Déry de Québec, celui de l'île du Long Pèlerin est identique au phare des Îles-du-Pot-à-l'Eau-de-Vie. Ce dernier est toutefois le seul de cet ensemble qui subsiste aujourd'hui, et le seul exemple de maison-phare conservé au Québec.

La conception du phare est due à l'ingénieur du ministère des Travaux publics John Page (1815-1890), qui en a dessiné deux plans différents pour sa construction, et qui en a signé le devis technique. Dans le premier plan de Page, tout le phare était en pierre. Dans le deuxième, celui qui a été retenu, seule la tour du phare est en pierre tandis que la maison du gardien est en bois.

Le phare est mis en service en 1862. Il est gardé par des habitants de Saint-André-de-Kamouraska de son ouverture jusqu'à son automatisation, notamment par la famille Dubé. Pendant plus de quarante ans, soit de 1921 à 1964, Louis Dubé et ses quatre fils ont étés à tour de rôle gardiens ou assistants-gardiens du phare. Les gardiens tiennent entre autres un registre des visiteurs qui atteste que le site est fréquenté dès le début du XXe siècle en saison estivale par des villégiateurs, qui réalisent des excursions au phare.

Durant la Prohibition des années 1920, l'île du Pot-du-Phare est un site de contrebande d'alcool. Des caisses de boissons alcoolisées provenant de Saint-Pierre-et-Miquelon y sont cachées par des marins puis embarquées sur des bateaux durant la nuit, donnant lieu à des saisies par la police. Les gardiens du phare auraient été des témoins passifs et impuissants face à cette activité illicite.

En 1964, un système automatique à pile remplace l'équipement d'origine de la lanterne. En 1975, le phare perd sa fonction d'aide à la navigation au profit d'une structure à claire-voie. Le bâtiment est alors plus ou moins abandonné et laissé en proie aux vandales et aux intempéries.

En 1989 et 1990, la maison-phare et son site sont entièrement restaurés par la société Duvetnor, qui entreprend alors la mise en valeur et l'interprétation historique du lieu. La cuisine d'été de l'habitation est reconstruite en partie avec les matériaux d'origine, et un nouveau dôme vient coiffer la tour en remplacement de l'ancien, qui avait été retiré. Les bâtiments secondaires en mauvais état qui parsèment le terrain sont démolis, tels un hangar-four à pain construit par le gardien au début du XXe siècle. De nouvelles dépendances sont érigées en s'inspirant des anciennes, avec des matériaux traditionnels. Celles-ci, qui comprennent un chalet, des installations sanitaires, des remises, un kiosque et une terrasse, servent aux nouvelles fins de la maison-phare transformée en gîte touristique.

Auparavant locataire des lieux, la société Duvetnor devient propriétaire du phare en 2014, au même moment où celui-ci est désigné phare patrimonial par le gouvernement fédéral et cité site patrimonial par la municipalité de Saint-André.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Kamouraska

Municipalité :

  • Saint-André

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 418 976

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Références

Notices bibliographiques :

  • BÉDARD, Jean-Hughes. « Le Phare des Îles du Pot-à-l'Eau-de-Vie ». Continuité. No 50 (1991), p. 10-13.

Multimédias disponibles en ligne :

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