Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Église de Saint-Odilon

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • 1956 – 1957 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (16)

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Carte

Description

L'église de Saint-Odilon est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1956 à 1958 selon les plans de l'architecte Arthur Lacoursière. Le vaste bâtiment en pierre présente un plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un chœur terminé par un chevet plat et une abside. Il est coiffé d'un toit à deux versants droits. La façade pignon est flanquée d'une tour à chaque extrémité, tandis qu'un clocher plus massif surmonte le faîte, au centre. Les trois portails sont aménagés à l'intérieur d'un grand arc brisé, sous une baie en forme de croix comprenant une rosace. Les autres fenêtres de la façade, peu nombreuses, sont petites et étroites. L'église de Saint-Odilon est implantée en bordure de la voie publique, dans le nord du secteur Cap-de-la-Madeleine de la ville de Trois-Rivières.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'église de Saint-Odilon est le deuxième lieu de culte érigé sur ce site du secteur nord de Cap-de-la-Madeleine. Il témoigne du développement de ce secteur en tant que zone résidentielle au milieu du XXe siècle.

Vers 1925, le territoire de la paroisse de Saint-Odilon est presque entièrement en friche. C'est à partir des années 1930 que de jeunes familles viennent s'installer au-delà de la voie ferrée, près de l'embranchement menant à Saint-Jacques-des-Piles. Ce nouveau développement domiciliaire est donc surnommé « La jonction des Piles ». Une mission est fondée en 1938 et la messe est d'abord célébrée dans une école. Mgr Alfred-Odilon Comtois place la même année la nouvelle paroisse sous le vocable de Saint-Odilon. Une première église est construite l'année suivante par l'entrepreneur Rosaire Dufresne selon les plans de l'architecte Jules Caron. Érigée en bois, elle contient 400 places. La paroisse est érigée canoniquement en 1944. La construction du presbytère débute en 1945.

Les années 1950 sont marquées par une forte croissance de la population de ce secteur. L'église et le presbytère sont donc agrandis pour mieux desservir les paroissiens. En mars 1956, les travaux d'agrandissement sont à peine terminés qu'un incendie éclate et détruit le lieu de culte. L'église actuelle, cette fois-ci à l'épreuve du feu, est érigée sur le même site de 1956 à 1958. Une première messe est célébrée dans le sous-sol le 15 décembre 1957 alors que la première messe dans l'église a lieu le 25 mai 1958. La bénédiction officielle, présidée par monseigneur Georges-Léon Pelletier, a lieu le 26 octobre 1958.

L'édifice est conçu par l'architecte Arthur Lacoursière (1910-1982). Ce dernier est connu pour ses nombreuses réalisations à Shawinigan, où il vit et fait ses premières études, de même que pour la conception des plans de plusieurs églises de la Mauricie. Certaines pièces du décor intérieur sont attribuées à l'architecte Jean-Louis Caron (1913-1983) en raison de leur grande similarité aux pièces de l'église de Sainte-Marie-Madeleine. Caron est le descendant d'une lignée d'architectes renommés et actifs dans la région, dont son père Jules (1886-1942). Il est notamment l'auteur des plans de plusieurs églises du diocèse, dont l'église de Sainte-Croix à Shawinigan (1949), l'église de Saint-Eugène (1950-1951) à Cap-de-la-Madeleine et l'église du Très-Saint-Sacrement à Trois-Rivières (1956-1957).

En 2018, la fusion des paroisses du secteur de Cap-de-la-Madeleine entraîne la création de la paroisse Père-Frédéric. L'église de Saint-Odilon était toujours ouverte au culte en 2022.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
    Ville de Trois-Rivières


  • La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Odilon repose sur son intérêt historique. Ce lieu de culte, le deuxième sur ce site, témoigne du développement du secteur nord de Cap-de-la-Madeleine au milieu du XXe siècle. Vers 1925, le territoire de la paroisse de Saint-Odilon est presque entièrement en friche. C'est à partir des années 1930 que de jeunes familles viennent s'installer au-delà de la voie ferrée, près de l'embranchement menant à Saint-Jacques-des-Piles. Ce nouveau développement domiciliaire est surnommé « La jonction des Piles ». Une mission est fondée en 1938. Une première église, en bois, est construite l'année suivante et la paroisse est érigée canoniquement en 1944. Les années 1950 sont marquées par une forte croissance de la population de ce secteur. En mars 1956, les travaux d'agrandissement sont à peine terminés qu'un incendie éclate et détruit le lieu de culte. L'église actuelle est érigée sur le même site de 1956 à 1958. Elle reflète le dynamisme et la croissance de ce vaste territoire de Cap-de-la-Madeleine, qui sera subséquemment divisé en nouvelles paroisses.

    La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Odilon tient aussi à son intérêt architectural et à son association avec son concepteur, l'architecte Arthur Lacoursière (1910-1982). Ce dernier est connu pour ses nombreuses réalisations à Shawinigan de même que pour la conception des plans de plusieurs églises de la Mauricie, dont Saint-Mathieu (1954-1955) à Saint-Mathieu-du-Parc et Sainte-Anne (1957-1958) à Yamachiche. Ces deux édifices partagent plusieurs similitudes formelles avec celle-ci. En effet, ces lieux de culte conçus par Lacoursière sont représentatifs de l'époque de transition que constituent les années 1950 dans le domaine de l'architecture religieuse au Québec. Leur volume extérieur, dont le plan en croix latine, le toit à deux versants, de même que la façade aménagée dans un mur pignon et flanquée de tours clochers, est fidèle à la tradition des églises du XIXe siècle. À Saint-Odilon, la tradition est aussi visible dans la composition symétrique et les traits néogothiques des composantes, dont les ouvertures à arc ogival, les roses, les meurtrières. La monumentalité est également encore bien présente et se répercute dans le volume massif élevé sur un haut soubassement, le revêtement de pierre et le large escalier. C'est par son système structural composé d'un portique d'acier et d'arcs structuraux autoportants que l'église de Saint-Odilon innove. Plusieurs éléments traduisent une certaine influence du modernisme et même du « dombellotisme ». Ce courant, inspiré par l'œuvre du moine-architecte Dom Bellot (1876-1944) et répandu au Québec dans les années 1950 par l'architecte Adrien Dufresne (1904-1983), est notamment caractérisé par une géométrisation du décor et par l'utilisation abondante de grands arcs polygonaux. L'église de Saint-Odilon, sans être une démonstration de ce style, en possède quelques caractéristiques. Son décor dépouillé annonce le renouveau de l'architecture religieuse qui marquera les années 1960 au Québec. En effet, les formes géométriques, les matériaux, les couleurs et la lumière forment le cœur du décor intérieur en plus du mobilier qui serait l'œuvre de l'architecte Jean-Louis Caron (1913-1983). L'église Saint-Odilon est la dernière église de Cap-de-la-Madeleine à être construite avant le concile Vatican II. Elle présente les influences traditionnelles de l'architecture religieuse québécoise tout en se tournant vers une certaine modernité.

    La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Odilon tient aussi à l'intérêt de son implantation. Le temple se distingue dans son environnement bâti constitué essentiellement de bâtiments résidentiels de gabarit similaire à celui du presbytère. Son volume massif, ses trois clochers, sa marge de recul et le parc aménagé dans l'îlot devant lui assurent une grande visibilité. L'église se dresse comme un point de repère dans le quartier.
    Source: Ville de Trois-Rivières, 2022

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Mauricie

    MRC :

    • Trois-Rivières

    Municipalité :

    • Trois-Rivières

    Adresse :

    • 715, rue Berlinguet
    • 440, rue du Charbonnier

    Lieux-dits :

    • Cap-de-la-Madeleine

    Localisation informelle :

    Située à proximité du presbytère (440, rue du Charbonnier).

    Latitude :

    • 46° 22' 40.9"

    Longitude :

    • -72° 30' 18.9"

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    Références

    Liens Internet :

    Notices bibliographiques :

    • LAFORCE, Roland. Saint-Odilon, 50 ans d'histoire à raconter. s.l. 1994. 40 p.
    • LORANGER, Maurice. Histoire de Cap-de-la-Madeleine (1651-1986). Cap-de-la-Madeleine, 1987. s.p.
    • Patri-Arch. Églises paroissiales situées sur le territoire de la ville de Trois-Rivières. 2e partie. Inventaire et évaluation du patrimoine religieux. s.l. 2002. s.p.

    Multimédias disponibles en ligne :

    Numéro du bien :

    • Identifiant municipal : 2703

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