Hudon et Béliveau

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La société Hudon et Béliveau est formée à Montréal en 1868 pour faire commerce d'épicerie, de tabac et autres provisions. Elle réunit Joseph Alphonse Hudon et Siméon Béliveau.

Joseph Alphonse Hudon (1844- vers 1910) est né à Montréal dans un milieu artisanal; son père est menuisier et ses frères sont respectivement cordonniers et menuisiers. Il passe sa jeunesse dans le quartier Saint-Jacques où amorce sa carrière de commerçant en 1862 avec une modeste épicerie de quartier. L'année suivante, il s'oriente vers la vente de kérosène et de lampes à l'huile, secteur où il sera présent pendant de nombreuses années. L'année 1868 marque un retour à l'épicerie alors qu'il s'associe à Siméon Béliveau dans l'importation et la vente en gros.

Siméon Béliveau (1844-1883) est un natif de Saint-Jacques de l'Achigan, le fils d'un cultivateur. Il s'installe à Montréal probablement vers 1860 au moment où ses deux frères aînés y sont déjà établis dans le domaine de l'hôtellerie, comme propriétaires de l'hôtel Richelieu, rue Saint-Vincent. C'est à proximité, dans le Magasin-entrepôt Séraphin-Giraldi de la Place Jacques-Cartier, que la société fondée par Hudon et Béliveau amorce ses activités en 1868. Mais son existence sera très brève : les deux associés se séparent après seulement cinq mois de collaboration, pour des motifs qui nous sont inconnus.

En 1868, Hudon et Béliveau sont encore très jeunes et un long avenir professionnel les attend. Siméon Béliveau abandonne définitivement le secteur de l'alimentation. Il séjourne brièvement à Saint-Gabriel-de-Brandon auprès de son frère Pierre, un commerçant, puis revient à Montréal intégrer l'entreprise hôtelière de son frère aîné. Il sera comptable puis gérant de l'Hôtel du Canada, rue Saint-Gabriel, jusqu'à la veille de son décès en 1883. Quant à Joseph Alphonse Hudon, son parcours est plus varié. Il prend d'abord un nouvel associé, Amédée Duclos, sous la raison sociale de J.A. Hudon et compagnie, dans une entreprise commerciale qui réunit l'épicerie, le kérosène, le tabac et d'autres provisions. Mais cette société connaît aussi une existence éphémère (1869-1870). Hudon tentera ensuite sa chance dans la fabrication de savon, tiendra un hôtel à Boucherville, se fera un temps encanteur puis agent de collection, avant de terminer sa carrière comme il l'avait commencé en tenant une petite épicerie et un commerce de charbon et de bois de chauffage dans le quartier Sainte-Marie. Il meurt vers 1910.

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