840-844, rue des Ursulines

Le 840-844, rue des Ursulines est un bâtiment résidentiel isolé construit vers 1928. Son volume principal cubique de deux étages comporte des avancées à l'avant et à l'arrière et est coiffé d'un toit plat débordant des murs de façades. Une cheminée est intégrée dans le mur de façade latéral est. Le bâtiment est revêtu de brique polychrome dans les tons de brun. La disposition des ouvertures de grande dimension sur la façade principale est identique sur les deux niveaux, auxquels on accède par la porte d'entrée principale du rez-de-chaussée, une porte vitrée de type commercial. Un escalier situé face à cette entrée mène à un large perron-galerie surmonté d'un balcon, tous deux dotés d'une balustrade de bois. Les ouvertures rectangulaires sont surmontées d'une platebande droite en brique et soulignées d'une allège en béton. Les fenêtres comportent de grands panneaux de verre fixes et de petites sections ouvrantes dans la partie inférieure. Le bâtiment est implanté au centre d'un lot de petite dimension qui ne s'étend que quelques mètres au-delà du carré de maison. La marge de recul avant permet toutefois l'aménagement d'un petit parterre gazonné et planté ainsi que d'un espace de stationnement, usage qui se retrouve également sur la bande de terrain longeant la façade latérale ouest du bâtiment alors que du côté est, le terrain est gazonné.

Le 840-844, rue des Ursulines fait partie de l'arrondissement historique de Trois-Rivières.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Déclaration	Situé dans un site patrimonial	Gouvernement du Québec	1964-05-06

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La rue des Ursulines, ouverte en 1650, est la plus ancienne voie de Trois-Rivières. Elle porte tout d'abord le nom de rue Notre-Dame, avant d'acquérir son toponyme actuel en 1947, soulignant le 250e anniversaire de l'établissement des religieuses à Trois-Rivières et la présence de leur monastère sur cette voie. Arrivées en 1697, elles sont venues y prodiguer soins hospitaliers et enseignement. À la fin du XIXe siècle, les religieuses cèdent des portions de terrains vis-à-vis de leur monastère pour permettre d'élargir et de refaire le tracé de la rue.

Le site du 840-844, rue des Ursulines est occupé de longue date. L'îlot sur lequel il prend place, formé des rues des Ursulines, Saint-Jean, Saint-Pierre et Saint-François-Xavier, était déjà concédé à quatre propriétaires au XVIIe siècle. Un plan de 1704 montrerait une maison et une dépendance sur le site, qui deviendrait par la suite vacant. Vers la fin du XIXe siècle, l'emplacement fait partie d'un lot qui occupe toute la largeur de l'îlot, entre les rues Saint-Jean et Saint-François-Xavier. Ce lot est subdivisé en deux au cours des années 1880, puis une portion est soustraite de chacun de ces deux lots après 1910 pour former le lot actuel qui accueillera le 840-844, rue des Ursulines vers 1928.

Le 840-844, rue des Ursulines est à l'origine une maison de volume cubique haut de deux étages et demi, comportant une avancée sur la gauche de sa façade principale et une autre sur sa façade arrière. Selon des dessins d'élévations de la maison, celle-ci est alors coiffée d'un toit à pavillon percé d'une lucarne centrale. Les ouvertures avant sont composées de fenêtres triplées et jumelées, séparées par de larges meneaux en bois ouvragé. Une galerie et un balcon superposés occupent la droite de la façade principale, à côté de l'avancée, et sont dotés de balustrades en bois. Un plan de 1955 ne montre aucun changement à la forme du bâtiment, qui est vraisemblablement transformé vers 1960. Les meneaux des fenêtres sont alors enlevés et des fenêtres comportant une grande vitre fixe sont installées dans chaque ouverture. La portion du bas de chaque fenêtre comporte cependant des petites parties ouvrantes séparées par de larges meneaux qui rappellent les anciennes proportions des fenêtres. Le toit à quatre versants fait place à un toit plat. La brique est probablement aussi remplacée. L'ensemble de la maison adopte lors de cette transformation une apparence davantage inspirée de l'architecture moderniste. La galerie et le balcon avant, qui avaient été remplacés, l'ont été à nouveau récemment, mais les poteaux choisis gardent une certaine ressemblance avec ceux d'origine, rompant avec le style moderniste. Ce bâtiment loge désormais des bureaux.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale du 840-844, rue des Ursulines tient notamment à son intérêt historique. Le bâtiment occupe un site faisant déjà partie d'une concession individuelle dès le XVIIe siècle et se trouve sur une des plus anciennes rues de Trois-Rivières. La résidence, construite depuis plus de 80 ans, a également une valeur d'ancienneté.

La valeur patrimoniale du 840-844, rue des Ursulines réside également dans son intérêt architectural. Le bâtiment a conservé son plan au sol d'origine, inspiré des maisons du courant architectural cubique ou Four-Square, provenant des États-Unis et populaire au Québec durant les premières décennies du XXe siècle. Le volume épuré de la maison a facilité sa transition vers un style architectural davantage inspiré du modernisme lorsque des modifications importantes y ont été apportées vers 1960. Le dépouillement ornemental, le toit plat et les grandes surfaces vitrées sont des caractéristiques du courant moderniste qui sont présentes dans ce bâtiment.

La valeur patrimoniale du 840-844, rue des Ursulines repose aussi sur l'intérêt que revêt son environnement. La maison participe à la composition de l'ensemble bâti de l'arrondissement historique de Trois-Rivières, décrété en 1964 et constituant le coeur historique de la ville. Outre le monastère des Ursulines, d'autres bâtiments d'un grand intérêt patrimonial, dont certains sont des monuments historiques classés, se trouvent dans ce secteur, notamment le manoir de Tonnancour ainsi que les maisons Georges-De Gannes et Hertel-De La Fresnière.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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