857-859, rue des Ursulines

Le 857-859, rue des Ursulines est un bâtiment résidentiel isolé, d'esprit Second Empire, construit vers 1905. Cette résidence de deux étages et demi est constituée d'un corps principal de plan presque carré avec soubassement en pierre, auquel se jouxtent des annexes à l'arrière. Le bâtiment est couvert d'un toit mansardé à deux eaux mais sans brisis sur la façade arrière. À l'avant, une grille faîtière orne la ligne du brisis. La façade principale est parée de pierre bosselée avec chaînages d'angles, encadrements d'ouvertures et bandeau en pierre de taille. Les autres murs sont en brique structurale rouge. La composition symétrique de la façade avant est marquée par un porche d'entrée central comportant une marquise servant aussi de balcon, soutenue par des colonnes doriques, des piliers et des pilastres à fût lisse. L'escalier, la galerie et le balcon sont entourés d'un garde-corps en fer ornemental. Les ouvertures rectangulaires, légèrement plus hautes au rez-de-chaussée qu'à l'étage, comprennent des fenêtres jumelées avec châssis doubles à guillotine et à battants. La porte d'entrée et la porte donnant sur le balcon sont à double vantail et surmontées d'une imposte vitrée. La mansarde est percée de trois lucarnes à arc en anse de panier et soulignée par une corniche de bois à consoles, se terminant à chaque extrémité par un corbeau de pierre moulurée. Une entrée secondaire se trouve sur la façade latérale ouest et comporte également un porche couvert.

Le 857-859, rue des Ursulines fait partie de l'arrondissement historique de Trois-Rivières.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Déclaration	Situé dans un site patrimonial	Gouvernement du Québec	1964-05-06

Haut de la page

La rue des Ursulines, ouverte en 1650, est la plus ancienne voie de Trois-Rivières. Elle porte tout d'abord le nom de rue Notre-Dame, avant d'acquérir son toponyme actuel en 1947, soulignant le 250e anniversaire de l'établissement des religieuses à Trois-Rivières et la présence de leur monastère sur cette voie. Arrivées en 1697, elles sont venues y prodiguer soins hospitaliers et enseignement. À la fin du XIXe siècle, les religieuses cèdent des portions de terrains vis-à-vis de leur monastère pour permettre d'élargir et de déplacer le tracé de la rue.

Le site du 857-859, rue des Ursulines est occupé de longue date. L'îlot sur lequel il se trouve, formé des rues des Ursulines, Saint-Louis, Saint-François-Xavier et de la terrasse Turcotte, est concédé à quatre propriétaires dès le XVIIe siècle. Un plan de 1704 montre plusieurs bâtiments construits sur l'îlot, le long de la rue des Ursulines. Vers la fin du XIXe siècle, la plupart de ces bâtiments sont disparus. L'emplacement du 857-859, rue des Ursulines fait partie d'un lot s'étendant jusqu'à la rue Saint-Louis sur laquelle se trouve une maison avec une dépendance appartenant à C.H. Godby. Ce lot est subdivisé vers 1890 pour accueillir deux autres résidences, au 849 et au 857-859, rue des Ursulines. Cette dernière est construite entre 1903 et 1910.

Quelques modifications apparentes ont été effectuées sur la résidence depuis sa construction initiale dont les principales sont l'ajout d'un porche latéral et le remplacement de la fenêtre jumelée centrale du second niveau par des portes donnant accès au balcon. Les plans urbains de 1910 et 1929 montrent la présence d'une galerie sur toute la largeur de la façade avant. Sur le plan de 1955, on aperçoit un volume d'un seul étage ajouté sur la façade latérale ouest de l'annexe arrière ainsi qu'un garage construit derrière la résidence. Des réparations ont été effectuées sur la partie supérieure des murs de brique latéraux, les garde-corps en fer ornemental ont probablement remplacé des balustrades en bois et les portes ont également été remplacées. La résidence a été subdivisée en plusieurs logements.

Haut de la page

Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale du 857-859, rue des Ursulines tient notamment à son intérêt historique. Le bâtiment occupe un site faisant déjà partie d'une concession individuelle dès le XVIIe siècle et se trouve sur une des plus anciennes rues de Trois-Rivières. Il témoigne d'ailleurs de l'occupation bourgeoise de cette rue à la fin du XIXe siècle. La résidence, construite depuis plus d'un siècle, a également une valeur d'ancienneté.

La valeur patrimoniale du 857-859, rue des Ursulines réside également dans son intérêt architectural. En outre, il s'agit de la seule résidence de style Second Empire dans l'arrondissement historique de Trois-Rivières, d'autres ayant été détruites par le grand incendie de 1908. Ce courant architectural d'origine parisienne apparaît au Québec vers 1870 et demeure populaire jusqu'au début du XXe siècle. Il se caractérise surtout par sa forme de toit à la Mansart permettant d'habiter les combles, sa composition symétrique et ses lucarnes arquées.

La valeur patrimoniale du 857-859, rue des Ursulines repose aussi sur l'intérêt que revêt son environnement. La maison participe à la composition de l'ensemble bâti de l'arrondissement historique de Trois-Rivières, décrété en 1964 et constituant le coeur historique de la ville. Outre le monastère des Ursulines, ce secteur comprend d'autres sites et bâtiments d'un grand intérêt patrimonial, dont certains sont des monuments historiques classés, notamment la Place d'Armes, le manoir de Tonnancour ainsi que les maisons Georges-De Gannes et Hertel-De La Fresnière.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page