Jas d'ancre
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Essieu
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1690 (Naufrage)
- 1997‑08‑28 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : équipement
Patrimoine mobilier associé (1)
Inventaires associés (1)
Description
Le jas d'ancre, fabriqué avant 1690, est lié à l'équipement de transport nautique. L'objet, dont les extrémités sont arrondies, mesure 233 cm de longueur, 19 cm de largeur et 17 cm de hauteur. Il est fait de deux tranches de bois de 10 cm d'épaisseur assemblées par huit chevilles de bois. Une ouverture de 7 cm sur 10 cm est sculptée au centre pour y faire passer la verge de l'ancre.
Provenance archéologique :
- DiDt-8 > Opération 4 > Sous-opération M > Lot 2 > Numéro de catalogue 83
Site de provenance :
- Épave du Elizabeth and Mary
Contexte archéologique :
- Épave
Fonctions / usages :
Le jas d'ancre fait partie de l'équipement du navire. Il est constitué de deux pièces de bois de mêmes dimensions qui agissent comme stabilisateurs et empêchent l'ancre de se coucher au fond de l'eau. Le jas d'ancre est toujours perpendiculaire aux pattes de l'ancre pour que celles-ci puissent s'enfoncer dans le sable ou la vase.
Lieu de production :
- Amérique du Nord > États-Unis > Nouvelle-Angleterre
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Assemblé
- Percé
- Scié
Matériaux :
- Matières organiques - solides fibreux (Bois)
Dimensions :
- Hauteur (Mesurée / intégral) : 17 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 19 centimètre(s)
- Longueur (Mesurée / intégral) : 233 centimètre(s)
Intégrité :
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 8
- Numéro archéologique : DiDt-8-4M2-83
- Numéro Parcs Canada : 57M4M2-83
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Partie d'un objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1999-09-30 |
Informations historiques
Le jas d'ancre, fabriqué avant 1690, est lié à l'équipement de transport nautique. L'objet, dont les extrémités sont arrondies, est fait de deux tranches de bois de 10 cm d'épaisseur assemblées par huit chevilles de bois, ou gournables. Une ouverture de 7 cm sur 10 cm est sculptée au centre du jas d'ancre pour y faire passer la verge de l'ancre. Des éclisses sont manquantes aux extrémités et sur la partie supérieure du jas. Le jas d'ancre porte des traces de fer laissées par la verge de l'ancre.
Des recherches ont permis d'estimer le poids de l'ancre à laquelle était rattaché ce jas d'ancre à environ 500 ou 600 livres. La longueur du jas correspond normalement à la longueur de la verge de l'ancre. L'ancre pourrait correspondre à l'une des ancres principales du navire, soit l'une des ancres aux bossoirs avant ou l'ancre de miséricorde.
Le jas d'ancre agit comme stabilisateur et empêche l'ancre de se coucher au fond de l'eau. Le jas d'ancre est toujours perpendiculaire aux pattes de l'ancre pour que celles-ci puissent s'enfoncer dans le sable ou la vase. Sur un navire, plusieurs ancres sont généralement prêtes à servir, en plus de celles qui sont entreposées dans la cale du navire au cas où une ancre soit perdue en cours de route.
À cette époque, les jas sont faits de deux pièces de même grosseur entaillées au centre et assemblées par des gournables et des cerclages de fer, souvent au nombre de quatre. Les entailles servent à assembler le jas sur la verge au niveau des tenons.
Ce jas d'ancre a été découvert en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.
L'ancre à laquelle était rattaché cet objet n'aurait pas été déployée au moment du naufrage.
Cet artéfact a subi des traitements de conservation qui ont profité des conditions extrêmes des hivers québécois. Le séchage à froid a commencé au début du mois de janvier 1998, les conditions climatiques à cette période de l'année y étant favorables. Le principe du séchage à froid est simple : l'eau présente dans les cellules du bois est éliminée en passant directement de la phase solide (glace) à la phase gazeuse (vapeur) en évitant la phase liquide.
Comme la dimension des pièces de bois excédait la capacité du lyophilisateur du Centre de conservation du Québec, un abri triangulaire a été construit sur le toit de l'édifice et orienté est-ouest, afin de profiter des vents dominants. Sa forme permettait au vent de s'y engouffrer, ce qui est capital pour extraire le maximum de vapeur d'eau. Le côté sud, recouvert de plexiglas était pleinement ouvert à la lumière solaire, ce qui a fourni l'énergie nécessaire pour réchauffer les pièces. Plus la différence de température est grande entre la surface gelée des pièces et l'air ambiant, plus efficace est le traitement. Afin de diminuer l'effet négatif d'un flux lumineux élevé (plus de 300 fois le maximum permis pour un objet en bois), un plexiglas filtrant le rayonnement ultraviolet a été utilisé. L'intérieur de l'abri était peint en noir mat, toujours dans le but de capter l'énergie solaire. Des panneaux ont aussi permis de fermer les extrémités en cas de tempête de neige. La pesée des pièces à intervalles fixes a permis d'évaluer l'efficacité du traitement.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
Le jas d'ancre fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il constitue l'unique pièce d'ancre découverte autour de l'épave du « Elizabeth and Mary », l'ancre étant une pièce maîtresse de l'équipement d'un navire.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
DiDt-8 |
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- BERGERON, André. Le séchage à froid en milieu extérieur : évaluation de l'efficacité de l'hiver québécois. s.l. Comité de l'ICOM pour la Conservation, 1987. s.p.
- BERGERON, André. « Le traitement du jas d'une ancre et des deux pièces de la membrure du navire (1997-1998) ». Gouvernement du Québec. Centre de Conservation du Québec [En ligne]. http://www.ccq.gouv.qc.ca/phips/phips9n.htm
- BERNIER, Marc-André, dir. L'épave du Elizabeth and Mary (1690). Fouilles archéologiques : Rapport d'activités 1997. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2008. 64 p.
- BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
- DIDEROT, Denis, dir. et Jean le Rond D'ALEMBERT. « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ». Académie des sciences. Édition Numérique Collaborative et Critique de l'Encyclopédie [En ligne]. http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/
- DUNNING, Phil. « The Wreck of "Elizabeth and Mary" ». Revista de Arqueología Americana. No 23 (2004), p. 187-213.