Maison Banlier
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Maison Deschamps
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Brossard
Date :
- après 1800 – avant 1850 (Construction)
- 1970 (Incendie)
- vers 1970 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Personnes associées (2)
- Banlié, Godefroi - Occupant(e) [Présumé(e)]
- Banlier, André - Occupant(e) [Présumé(e)]
Carte
Description
La maison Banlier est une résidence d'inspiration française érigée durant la première moitié du XIXe siècle. L'habitation en pierre de plan rectangulaire, à un étage et demi, est coiffée d'un toit aigu à deux versants droits flanqué de murs coupe-feu. La maison Banlier est située sur un vaste terrain paysager, dans la ville de Brossard.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
La maison Banlier bénéficie d'une aire de protection.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
1 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Annexes :
- Bâtiment de ferme
Saillies :
- Cheminée
- Galerie
- Mur coupe-feu
- Perron
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Tôle à la canadienne
Porte principale :
- bois, à panneaux, à imposte
Autre(s) porte(s) :
- bois massif et vitrage, à battants
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
Fenêtre(s) :
- carrée, À battants, à petits carreaux
- Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
- Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
Éléments architecturaux :
- Balustrade en bois
- Chaîne d'angle
- Chambranle
- Corbeau
- Esse
- Pierre millésimée
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1973-11-28 |
Catégories de conservation
|
|||
Délimitation | Aire de protection | Ministre de la Culture et des Communications | 1975-05-08 |
Valeur patrimoniale
La maison Banlier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est représentative des maisons rurales d'inspiration française. Ce type est issu de savoir-faire et de modèles français qui ont été progressivement adaptés aux conditions particulières du pays (climat, disponibilité des matériaux) et à certaines influences stylistiques. Cette tradition architecturale se poursuit au-delà de la Conquête (1760). Érigée pendant la première moitié du XIXe siècle, la maison Banlier illustre ce type par son corps de logis massif en pierre, son toit à deux versants droits aux larmiers peu saillants, ses cheminées disposées dans les murs pignons ainsi que ses ouvertures distribuées de manière asymétrique. L'absence de crépi et le solage dégagé reflétant la présence d'une cave habitable sont des traits rencontrés plus fréquemment dans la région de Montréal et les régions avoisinantes. Par ailleurs, la maison Banlier se distingue par certaines de ses particularités formelles. Malgré son implantation rurale, la demeure emprunte certains traits de l'habitation urbaine. En Nouvelle-France, le modèle de la maison urbaine s'affirme surtout après la promulgation des ordonnances des intendants Michel Bégon de la Picardière (1667-1747) et Claude-Thomas Dupuy (1678-1738) en 1721 et 1727, qui instaurent de nouvelles mesures de prévention contre les incendies. Son rayonnement dans la région montréalaise s'explique par l'activité des nombreux artisans ayant participé à la reconstruction de la ville de Montréal, détruite par un incendie en 1721, et par la dimension esthétique et symbolique associée à l'architecture urbaine. Extraits de leur environnement d'origine, des éléments comme les murs coupe-feu, par exemple, perdent leur fonction initiale, qui est de prévenir la propagation des incendies, et témoignent d'une volonté de représentation sociale des villageois et des ruraux. La maison Banlier illustre ce phénomène par ses murs coupe-feu et ses corbeaux de pierre, qui sont propres aux bâtiments mitoyens urbains. Les souches de cheminées à deux têtes reliées par un muret sont aussi typiques du paysage urbain.
La maison Banlier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son ancienneté et sa rareté. La résidence est située dans la seigneurie de La Prairie, concédée aux Jésuites en 1647. La maison Banlier, bâtie durant la première moitié du XIXe siècle, ainsi qu'une propriété voisine, la maison Sénécal, figurent parmi les plus anciennes demeures qui subsistent sur le territoire de cette seigneurie et dans la région immédiate. Le lieu comptait au XIXe siècle plusieurs de ces résidences d'esprit français, maintenant disparues.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Banlier liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation perpendiculaire à la voie publique, sur un vaste terrain paysager;
- ses caractéristiques associées à la maison rurale d'inspiration française, dont le corps de logis de plan rectangulaire à un étage et demi, le toit à deux versants droits couvert de tôle à la canadienne aux larmiers peu saillants, les cheminées en pierre des murs pignons, les esses, la fenestration asymétrique comprenant des fenêtres à battants à petits carreaux et des chambranles en bois ainsi que l'absence de lucarnes;
- ses caractéristiques associées aux demeures de la région de Montréal, dont l'absence de crépi et le solage dégagé;
- ses caractéristiques associées à l'architecture urbaine, dont les murs coupe-feu, les corbeaux de pierre et les souches de cheminée à deux têtes reliées par un muret;
- ses caractéristiques intérieures, dont le lambris de pin de certaines pièces, les poutres apparentes, les deux foyers en pierre du rez-de-chaussée et les armoires encastrées.
Informations historiques
La maison Banlier est érigée durant la première moitié du XIXe siècle pour Godefroi Banlié ou pour son fils André Banlier. La résidence est située dans la seigneurie de La Prairie, concédée aux Jésuites en 1647. Cette maison ainsi que la maison Sénécal située à proximité figurent parmi les plus anciennes demeures qui subsistent sur le territoire de cette seigneurie et dans la région immédiate. Le lieu comptait au XIXe siècle plusieurs résidences d'esprit français, maintenant disparues.
La demeure est acquise par un dénommé Deschamps, en 1964. Le nouveau propriétaire effectue des travaux de restauration, entre autres après un incendie survenu en 1970.
La maison Banlier est classée en 1973.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Longueuil
Municipalité :
- Brossard
Adresse :
- 5505, chemin des Prairies
Latitude :
- 45° 26' 1.4"
Longitude :
- -73° 26' 21.2"
Désignation cadastrale :
- Lot 2 703 879
Références
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- LABERGE, Gilles. « Maison Deschamps ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 208.