Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Fragment de pointe

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Fragment de pointe à cannelure
  • Fragment de pointe type « Michaud-Neponset »
  • Fragment distal de pointe

Période :

  • Paléoindien ancien ou inférieur (12 000 à 10 000 AA)

Thématique :

  • Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)

Classification :

  • Bien archéologique > Outils et équipement de science et technologie > Armement : arme blanche > Projectile

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le fragment de pointe, de type « Michaud-Neponset », est un objet lié à la chasse datant du Paléoindien ancien ou inférieur (12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui), plus précisément entre 12 400 et 11 900 ans avant aujourd'hui. L'objet est en rhyolite du New Hampshire de couleur brun-beige et de bonne qualité. Le fragment comprend la partie distale de la pointe et le sommet est légèrement ébréché. Une seule des deux faces de l'objet est aménagée d'une cannelure, qui se prolonge jusqu'à 2 cm du sommet. Le fragment de pointe présente des bords qui ne sont pas brossés, conformément à la pratique qui réserve ce traitement à la partie proximale de la pointe. Il semble que la cannelure, dont la terminaison est assez nette, dépassait la moitié de la longueur totale de la pointe. L'objet mesure 2,52 cm de longueur, 1,78 cm de largeur maximale et a une épaisseur de 0,49 cm.

Provenance archéologique :

  • BiEr-14 > Numéro de catalogue 387L

Culture :

  • Clovis

Contexte archéologique :

  • Campement

Fonctions / usages :

La pointe de type « Michaud-Neponset » est une pointe de projectile servant à armer une lance, projetée à la main ou à l'aide d'un propulseur, qui est utilisée principalement pour la chasse au gros gibier. La pointe peut également servir de couteau. Toutefois, cette pointe n'a jamais été utilisée, ayant été rejetée au cours de sa fabrication.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Estrie > Frontenac

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Taillé

Matériaux :

  • Minéraux et inorganiques - matières premières (Rhyolite (New Hampshire))

Dimensions :

  • Épaisseur : 0,49 centimètre(s)
  • Largeur : 1,78 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / subsistant) : 2,52 centimètre(s)

Intégrité :

Objet incomplet (moins de 25% de l'objet)

Âge absolu / relatif :

  • Typologie : 11900 à 12400

Nombre de biens :

1

Nombre de fragments :

1

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 19
  • Numéro archéologique : BiEr-14-387L
  • Numéro précédent : CR-387L
  • Numéro précédent : BiEr-14-CR-387L
  • Numéro précédent : BiEr-14-CR-387
  • Numéro précédent : BiEr-14.387
  • Numéro précédent : BiEr-14-387
  • Numéro précédent : CR-387

Discipline :

  • Archéologie préhistorique

Altérations :

  • Cassure (Accident de taille) : Près de la partie acuminée de la pièce
    La cassure est nette et droite.
     

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le fragment de pointe est représentatif de la période du Paléoindien ancien, qui se situe de 12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui. Ce fragment est plus spécifiquement lié à la phase médiane de cette période, soit au style « Michaud-Neponset » associé à la Nouvelle-Angleterre ou au style « Barnes » propre à la région des Grands Lacs. L'objet, correspondant à la partie distale de la pointe, est taillé dans une rhyolite de couleur brun-beige de bonne qualité, une pierre provenant de l'État du New Hampshire, possiblement du mont Jasper ou d'un affleurement près de Jefferson. L'identification du matériau est possible grâce à la présence d'intrusions typiques des rhyolites, ainsi que la couleur beige de la pierre, généralement obtenue lors du processus d'altération de cette matière. Puisque les éclats de débitage de ce matériau sont rares sur le site de la découverte de l'objet, l'outil aurait vraisemblablement été importé à un stade de finition avancé sur le site.


La pointe de type « Michaud-Neponset » est une pointe de projectile servant à armer une lance, utilisée principalement pour la chasse au gros gibier comme le caribou. La pointe peut également servir de couteau. Le fragment de pointe serait caractéristique de ce type, présentant une cannelure dépassant largement la moitié de la longueur de la lame. Cet élément permet d'estimer son âge entre 12 400 et 11 900 ans avant aujourd'hui. Toutefois, cette attribution demeure hypothétique, les éléments permettant son identification formelle étant absents ou incomplets. L'amincissement de la base ainsi que l'aménagement de cannelures sert à faciliter son emmanchement sur une lance, qui est ensuite projetée à la façon d'un javelot ou encore à l'aide d'un propulseur.

La caractéristique principale de cette pointe est la présence d'une seule cannelure outrepassée, qui aurait provoqué la cassure. Cette erreur technique est directement attribuable à la volonté des tailleurs de pointes du type «Michaud-Neponset» de produire des cannelures qui dépassent la moitié de la longueur totale de la pointe. Cette pointe a probablement été brisée avant l'aménagement de la deuxième cannelure sur l'autre face. La cannelure outrepassée se caractérise par une terminaison nette qui atteint presque le sommet de la pointe, provoquant la cassure de l'objet, puis son abandon sur le site.

Le fragment de pointe est mis au jour en 2004 sur le site Cliche-Rancourt (BiEr- 14), situé sur une rive du lac aux Araignées dans le secteur de Mégantic en Estrie. Il provient de l'aire d'occupation principale du site, comprenant les restes d'un campement recelant des traces d'activités domestiques et artisanales, comme la taille de la pierre. Cette découverte témoigne de la présence d'un groupe associé à la culture paléoindienne ancienne sur le territoire du Québec il y a de cela plus de 11 000 ans.

La très grande majorité des artéfacts mis au jour avec ce fragment de pointe ont été fabriqués à partir de pierres provenant des États de la Nouvelle-Angleterre. Il est donc fort probable que le groupe de la région de Mégantic faisait partie d'une bande plus étendue qui avait pour centre d'opération le Maine et le New Hampshire. Au Québec, ce type de pointe est rare. Jusqu'à présent, les seuls spécimens trouvés ont été mis au jour dans la région de Mégantic.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • Le fragment de pointe a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est un témoin représentatif d'une technique de taille utilisée afin d'amincir rapidement une pièce en cours de façonnage sur une grande surface par l'aménagement de cannelures. Finalement, cet objet a été choisi pour sa rareté, puisqu'au Québec, ce type de pointe n'a été découvert jusqu'à présent que dans la région du Lac-Mégantic.

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • CHAPDELAINE, Claude. « Cliche-Rancourt, un site du Paléoindien ancien ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Entre lacs et montagnes au Méganticois, 12 000 ans d’histoire amérindienne. Paléo-Québec, 32. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2007, p. 47-120.
    • CHAPDELAINE, Claude. « Early Paleoindian Occupation at Cliche-Rancourt, Southeastern Quebec ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Late Pleistocene Archaeology and Ecology in the Far Northeast. College Station, Texas A&M University Press, 2012, p. 135-163.
    • CHAPDELAINE, Claude. Le Méganticois : Fouilles et inventaire dans le secteur du Lac-Aux-Araignées, juin et septembre 2004. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université de Montréal, 2004. 94 p.

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